Un cam�scope, un appareil de musculation, neuf cassettes 8 mm, une vid�ocassette VHS, 2 CD-ROM, une disquette et une montre� Voil� les objets qui ont mis les policiers sur la piste de Marc Simeoni.
Ils appartenaient au bagage d�Yvan Colonna lors de son interpellation le 4 juillet dans une bergerie en Corse-du-Sud. Les policiers de la division nationale antiterroriste auraient remont� la piste de l�achat de certains de ces bricoles. � L'analyse des documents retrouv�s sur le fugitif au moment de son arrestation permet de soup�onner Marc Simeoni de lui avoir fourni une montre, divers appareils �lectroniques et l'appareil de musculation retrouv� dans la bergerie �, selon un enqu�teur.
C�est le juge Brugui�re qui a sign� la commission rogatoire concernant Marc Simeoni, 30 ans, arr�t� � neuf heures, alors qu'il arrivait sur son lieu de travail, rue Luce-de-Casabianca, � Bastia, non loin des bureaux de la police judiciaire. Les policiers, perquisitionnant au domicile et sur le lieu de travail de Marc Simeoni, ont saisi plusieurs disques durs d'ordinateurs.
Marc Simeoni ne se sentait visiblement pas menac�. Il �tait d�ailleurs inconnu des services de police et n'�tait r�pertori� dans aucune mouvance politique ou nationaliste m�me s�il n�a jamais cach� ses sympathies pour le Parti National Corse (nationaliste mod�r� oppos� � la violence clandestine). Son fr�re Gilles en est d�ailleurs membre ainsi que de la Ligue des Droits de l�Homme.
L'interpellation de Marc Simeoni a surpris dans la r�gion bastiaise o� ce docteur en sciences de gestion, tr�s discret, est essentiellement connu comme un consultant en entreprise et professeur � l'�cole sup�rieure de commerce de Marseille. Docteur en gestion, il enseigne actuellement comme professeur associ� � l'universit� de Corte et dirige un petit bureau d'�tudes et de conseil en management pour les entreprises � Bastia qu�il venait tout juste d�ouvrir.
Marc Simeoni a aussit�t �t� plac� en garde � vue tandis que son fr�re Gilles �tait entendu le lendemain matin par les hommes du SRPJ et de la DNAT. Joint par le quotidien Le Monde, leur p�re Edmond Simeoni a d�clar� : "Je ne doute pas de mon fils, a-t-il d�clar� au Monde, mercredi 27 ao�t. Je remarque que la DNAT ne s'est pas priv�e de diffuser cette arrestation sur les ondes de France et de Navarre. Alors je m'interroge. Je suis choqu� par la violation de la pr�somption d'innocence. Je mets clairement en doute les affirmations de la DNAT, dont les m�thodes sont scandaleuses. On dirait que c'est l'affaire du si�cle. Mais ce n'est qu'une p�rip�tie dans notre longue lutte". Edmond Simeoni a d�ailleurs relativis� l'engagement de son fils : "Marc ne militait pas, il venait juste de s'installer sur le plan professionnel".
Ce sont les militants du PNC, � commencer par leurs dirigeants r�cemment re�us par Nicolas Sarkozy, qui ont organis� une veille de soutien, se relayant devant les locaux du commissariat. Une cinquantaine de personnes se sont donc relay�es chantant des paghjelle mais le plus souvent silencieuses et, un rien accabl�es.
Les dirigeants du PNC ont multipli� les d�clarations relayant le mutisme de Marc Simeoni qui se d�clare totalement �tranger � l'affaire.
Pourtant les enqu�teurs ont laiss� filtrer des informations. Selon eux, Marc Simeoni ne ferait pas � partie du premier cercle de soutien et a peut-�tre rendu quelques services sur la demande de tierces personnes. � Ce serait sa carte de cr�dit qui l�aurait trahi. Toujours selon les enqu�teurs, l�imprudent jeune homme aurait utilis� ce mode de paiement pour acheter sur Internet les objets retrouv�s dans la cabane du berger Paoli. On reste �tonn� par l�imprudence de Marc Simeoni pourtant parfaitement au courant de la tra�abilit� des achats en ligne.
Par ailleurs, les enqu�teurs auraient retrouv� dans un petit carnet poss�d� par Yvan Colonna au moment de son arrestation des notes relatives � ces achats. On croit r�ver. Soit ces d�tails sont exacts et on se demande tr�s franchement comment de tels branquignols ont pu �chapper durant quatre ann�es � nos fins limiers de surcro�t dot�s de tout l�appareillage �lectronique n�cessaire. Soit il s�agit d�un montage judiciaire sur lequel nous allons revenir.
"Marc Simeoni est un humaniste, a assur� Jean-Christophe Angelini, porte-parole du PNC. C'est un militant discret et effac�. Pour moi, il fait l'objet d'une manipulation de la part de la DNAT et des juges antiterroristes."
Un autre responsable du PNC, Jean-F�lix Acquaviva a rench�ri : "Marc est un militant nationaliste int�gre, pos�. S'il est mis en examen, la r�action populaire risque d'�tre importante. On aurait l'impression de revivre l'�poque Bernard Bonnet."
Une autre hypoth�se s�est r�pandue comme une tra�n�e de poudre durant la journ�e du mercredi dans toute la Corse. Nous la livrons telle quelle sans avoir les moyens de la v�rifier. Le juge Brugui�re n�aurait pas support� d�avoir �t� tenu � l��cart de l�arrestation de l�homme le plus recherch� de France.
La justice anti-terroriste et son plus fid�le alli� policier, Roger Marion, avaient �t� jug�s responsables de l�ent�tement � poursuivre la fili�re agricole et d�avoir n�glig� les renseignements donn�s par le pr�fet Bonnet dans ses notes.
Or le jour de l�arrestation du fugitif, la direction de la police et les Renseignements g�n�raux � enfument � la DNAT et la justice anti-terroriste en l�envoyant se ridiculiser quelque part en Loz�re. D�o� l�acharnement de Brugui�re � retrouver les � complices � de Colonna � commencer par le fantomatique r�seau des bergeries.
Apr�s la d�couverte de la visite de Colonna � la clinique Zuccarelli, le juge Brugui�re ne pense pas n�cessaire de mettre en garde � vue le patron de l��tablissement, le propre cousin germain d��mile Zuccarelli et aussi acharn� dans l�anti-nationalisme que le maire de Bastia.
Mais avec ces objets achet�s sur Internet, il pense tenir sa revanche. Et sa revanche contre qui ? La rumeur qui vient de Paris affirme que la revanche s�exercerait contre Nicolas Sarkozy accus� d�avoir �loign� Marion et d�avoir tenu � l��cart la DNAT au profit du RAID
Or Nicolas Sarkozy d�veloppe une tactique qui vise � mettre en avant les nationalistes mod�r�s du PNC au d�triment des nationalistes pro-clandestins d�Indipendenza et de Corsica nazione. En jetant l�opprobre sur le PNC, la justice anti-terroriste d�truit la planche de salut de Nicolas Sarkozy. Or quel meilleur symbole du nationalisme mod�r� que la figure embl�matique des ann�es 70 : le docteur Simeoni.
De plus, les juges anti-terroristes auraient tr�s peu go�t� l�appel d�A Tramula initi� par les amis d�Edmond Simeoni. Reste � calculer les cons�quences de ces petits jeux troubles s�ils s�av�raient �tre exacts. Car, en effet, ils rappelleraient ceux de la justice anti-terroriste apr�s l�assassinat du pr�fet Erignac. Les mauvaises langues pr�tendent �galement que le juge Brugui�re et ses coll�gues sont tr�s forts pour � planter la merde � mais tr�s peu efficaces dans la lutte contre les plastiqueurs. Les m�mes mauvaises langues affirment avec amertume que, lorsque les juges antiterroristes se calfeutrent galerie Saint-�loi en se r�confortant au whisky, d�autres magistrats risquent gros sur le terrain en Corse m�me.
Marc Simeoni pourrait rejoindre en prison le berger Fr�d�ric Paoli, Andr� Colonna d'Istria et Claude Serreri. Les enqu�teurs pensent que d�autres arrestations pourraient suivre pour " recel de l'auteur ou du complice d'un crime � caract�re terroriste et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".
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