Marc Simeoni, le fils du nationaliste corse Edmond Simeoni, a �t� arr�t� mardi matin en Corse par les policiers de la Direction nationale antiterroriste (DNAT) dans le cadre de l'enqu�te sur la cavale d'Yvan Colonna, l'assassin pr�sum� du pr�fet Claude Erignac. Les enqu�teurs ont agi sur commission rogatoire des juges d'instruction antiterroristes en charge de l'enqu�te. Pour l�heure, Marc Simeoni a �t� plac� en garde � vue au SRPJ d'Ajaccio. Il est soup�onn� d'avoir apport� son soutien � Yvan Colonna au cours de sa cavale. L'assassin pr�sum� du pr�fet Erignac a �t� arr�t� le 4 juillet dans une bergerie en Corse du Sud.
Edmond Simeoni est l'une des figures embl�matiques du nationalisme corse depuis le 22 ao�t 1975 et les �v�nements d'Al�ria (Haute-Corse) au cours desquels deux gendarmes ont �t� tu�s par des commandos de l'Action pour la renaissance corse (ARC) de Simeoni occupant une coop�rative vinicole.
Dans la culture corse s�attaquer � un fils c�est s�en prendre au p�re et le p�re ne pourra que r�agir avec force. Or Edmond Simeoni repr�sente une g�n�ration qui temp�re la violence actuelle. Si cette g�n�ration bascule par solidarit�, la violence n�aura plus de frein. Marc Simeoni a �t� arr�t� pour un geste de solidarit� dont il a �t� prouv� qu�en Corse, il n�est pas ressenti comme un crime. C�est donc � une lutte culturelle que se livrent les magistrats anti-terroristes. Une telle situation ressemble aux pr�mices des erreurs qui ont suivi l�assassinat du pr�fet Erignac. Encore une fois la justice anti-terroristes agit comme un �lectron libre.
Si cette arrestation devait donner lieu � une incarc�ration, il ne fait aucun doute qu�un tel �v�nement participerait � la radicalisation de la situation. D�une part, Marc Simeoni est un homme reconnu pour son engagement mod�r� tout comme son fr�re et ses parents. Ensuite, cette arrestation ne pouvait pas plus mal tomber pour les magistrats qui donnent d�sormais tous les jours des t�moignages de leurs craintes.
Ainsi a-t-on vu aux nouvelles r�gionales le procureur Lalande, recroquevill� dans son fauteuil en duplex depuis Bastia, se livrer � un num�ro de corporatisme proprement hallucinant. Cet homme qui repr�sente la justice en Corse n�a parl� durant 7 minutes que des mesures de protection des magistrats oubliant que son m�tier est la protection des citoyens. Le regard affol� il a avou� qu�en mati�re d�attentats les enqu�teurs ne poss�daient pas la moindre piste mais qu�il esp�rait de nouvelles protections.
Le sujet suivant �tait la quadruple �vasion d�Ajaccio. Le reportage d�taillait la somme d�erreurs et d�incoh�rences rassembl�es dans ce lieu de d�tention. L�image finale, terrible apr�s les d�clarations du procureur sur les mesures de protection dans les prisons corses, �tait la corde qui a permis l��vasion plac�e � vingt centim�tres d�une cam�ra de surveillance de la prison. Il ne pouvait y avoir pire symbole.
L� arrestation du fils d�Edmond Simeoni a �t� d�cid� galerie Saint Eloi et des informations venues de Paris t�moignent de l�accablement du minist�re de l�Int�rieur. Les juges anti-terroristes cherchent encore une fois � se venger de leur �viction lors de l�arrestation d�Yvan Colonna. Ils n�h�sitent donc pas � jeter de l�huile sur le feu alors que la Corse a besoin d�une autorit� centrale, de d�cisions sans faiblesse mais de beaucoup d�intelligence.
Entre la frousse des magistrats locaux et la brutalit� irr�fl�chie des juges anti-terroristes, la marge devient impossible. Il faut d�sormais faire vite o� l�irr�m�diable va se produire. Le message en direction du gouvernement est clair : � Vous avez �t� nomm�s pour gouverner. Si vous n��tes capables que d�impairs il faut d�missionner. Or vous avez accumul� les impairs en Corse, vis-�-vis de la canicule. � Maintenant il est grand temps de se reprendre et d��tre un peu politique au vrai sens du terme.
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