Ouvrir dans une nouvelle fen�tre COLONNA / Quand France-Soir fait du scoop avec du vent
Jul 31, 2003
Auteur: L'investigateur

Que l��t� ne soit gu�re propice aux grandes enqu�tes, est un fait. Mais ce n�est pas une raison pour recuire du d�j� r�chauff�. France Soir dat� du mercredi 30 juillet annonce en premi�re : � Colonna : il pourrait �tre t�te de liste aux r�gionales �. L�information avait d�j� �t� donn�e en premi�re par � Le Monde � dat� du 26 juillet et sorti le 25 � Paris. Vous parlez d�une r�v�lation !

Mais mieux encore : en page 5, la page est enti�rement consacr�e � la Corse et le journal annonce � Les sombres dessous du rendez-vous au Lut�tia �. Il faut comprendre le rendez-vous entre l�avocat d�Yvan Colonna et le num�ro deux des RG, Bernard Squarcini. Nous reproduisons ci-dessous cet article qui ne fait que reprendre presque mot � mot celui d�j� paru il y a dix jours dans le suppl�ment de Corse-Matin. Et dire que tout cela est �crit par � l�envoy� sp�cial � de France-Soir.

Nous avions reproduit � l��poque, l�article de � la Corse votre hebdo � avec nos remarques. Elles restent d�actualit�. Il y a tout de m�me un d�tail dans le sempiternel r�cit d�Antoine Sollacaro qui en rajoute au suspens de ce rendez-vous rat�. Sollacaro, pr�venu par son anonyme interm�diaire, attend donc le coup de t�l�phone de Squarcini. Celui-ci, toujours selon le t�moignage de l�ineffable avocat, ne prononce pas une seule fois le nom de Colonna. Il pr�vient seulement qu�il aimerait voir Sollacaro une semaine plus tard � Paris. Ma�tre Sollacaro est un des avocats les plus sollicit�s de Corse. Squarcini aurait pu vouloir le voir pour bien d�autres personnes qu�Yvan Colonna. H� bien, le croiriez-vous : Ma�tre Sollacaro fait venir dans son cabinet la famille enti�re d�Yvan Colonna qui lui donne quitus pour discuter� de rien. Il y a vraiment des gens qui ont du nez. Le reste est la reproduction mot � mot de ce qui est �crit dans � Corse Matin �, ce qui d�montre que Ma�tre Sollacaro conna�t d�sormais son r�le sur le bout des doigts car on ne peut croire que Jean-Michel Vernes ait plagi� son confr�re.

Yvan Colonna / Son avocat r�v�le � France-Soir les conditions d�une �trange rencontre

Une �ventuelle n�gociation de sa reddition �tait en jeu

Les sombres dessous du rendez-vous du Lut�tia


Ajaccio, de notre envoy� sp�cial


Des n�gociations secr�tes ont-elles pr�c�d� l'arrestation d'Yvan Colonna ? Cette question continue de planer autour de la fin de cavale de l'assassin pr�sum� du pr�fet Erignac. Les r�centes r�v�lations autour d'un myst�rieux rendez-vous entre le num�ro 2 des Renseignements g�n�raux Bernard Squarcini, et l'avocat du fugitif ne font qu��paissir le myst�re.

Me Antoine Sollacaro sort du silence et livre � France Soir les dessous de cette rocambolesque rencontre qui d�bute le 6 juin dernier. Les explications du d�fenseur d'Yvan Colonna laissent perplexe quant aux motivations du policier dans ce sc�nario digne d'un roman d�espionnage.

Surr�aliste


� Le vendredi 6 juin, je suis rentr� de Paris par l�avion de 12h40. Je me suis rendu � mon cabinet et comme d'habitude j'ai consult� le relev� d�appel consign� par ma secr�taire. Il y avait un num�ro de t�l�phone � rappeler avec la mention � urgent �.

L�avocat rappelle illico le fameux num�ro. Il tombe sur un correspondant anonyme qui lui jette : � Je suis charg� de vous contacter au nom de l��tat fran�ais. � L�interlocuteur indique que Bernard Squarcini veut organiser un rendez-vous. � Je m��tonne du proc�d� et je donne toutefois mon num�ro de portable. J�ai � peine raccroch� que mon t�l�phone sonne de nouveau. C�est Bernard Squarcini� �

La conversation est br�ve : � Le commissaire des RG demande � me rencontrer et j'ai de suite pens� qu'il s�agissait de Colonna. Mais son nom n�a jamais �t� prononc�. � Antoine Sollacaro s'insurge de cette mise en sc�ne t�l�phonique. Pourquoi ne l�a-t-il pas contact� directement ? Les deux hommes se sont d�j� rencontr�s voici plusieurs ann�es.

�Il est finalement convenu que Squarcini rappelle le mardi suivant, lors de mon retour � Paris pour le proc�s Erignac. � Entre-temps, l�avocat convoque dans son cabinet la famille Colonna qui donne son aval � cette rencontre. Le p�re d�Yvan, Jean-Hugues Colonna, l�che tout de m�me au d�fenseur de son fils. � Fais attention �.

Manifestement, Antoine Sollacaro est mal � l'aise, � tel point qu'il demande � son confr�re, Me Patrick Maisonneuve, de l'accompagner au rendez-vous pour �chapper � toute �manipulation �. L�avocat de Colonna est contact� � nouveau le mardi 10 juin vers 19h00. Il se trouve alors dans la brasserie � Chez Paul �, tout pr�s du palais de justice de Paris : � Mon portable sonne. C'est Squarcini. Il me dit : � Je ne peux pas d�ner avec vous. mais on peut se voir pour l'ap�ritif. Je m��tonne de nouveau car il n'a jamais �t� question de d�ner ensemble. Finalement, nous convenons de nous voir, avant le repas, au bar de l'h�tel Lut�tia. �

La sc�ne qui suit, d�crite par l'avocat est surr�aliste et digne d'un : dialogue cher au dessinateur P�tillon.

Bernard Squarcini, Patrick Maisonneuve et Antoine Sollacaro sont perch�s devant le comptoir de l'�tablissement du boulevard Raspail, face � un whisky et des amuse-gueules.

Squarcini : � Vous avez demand� � me voir ? �

Sollacaro : � Mais non, c'est vous qui avez demand� � me voir �.

Squarcini : � Maintenant, voyez-vous, je me demande si nous n'avons pas �t� manipul�s tous les deux ? �

L'avocat fait remarquer que c'est bien le policier qui est � l'initiative de cette rencontre.

La discussion tourne court : les deux hommes n'�changeront que des banalit�s sur le proc�s.

Un mois plus tard, Antoine Sollacaro tente de trouver une explication � la d�marche de Squarcini : � Je pense que les policiers ignoraient � ce moment-l� o� se trouvait Colonna. Ils ont voulu par cette rencontre provoquer une r�action et le faire bouger. �

L'avocat tient aujourd'hui � mettre les points sur les �i � : � Une n�gociation sur une reddition �tait inconcevable avant la fin du proc�s et le verdict. J'ajoute qu'Yvan Colonna n'aurait jamais accept� de se livrer � un simulacre d'arrestation en impliquant les gens qui l'avaient h�berg�. �

Jean-Michel Vernes


Dossier Corse

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