Ouvrir dans une nouvelle fen�tre Corse: d�bat inter-nationalistes
Sep 9, 2003

Les mouvements et partis nationalistes de Corse, tr�s divis�s sur la question de la lutte arm�e, vont d�battre mardi � Corte de la violence clandestine et tenter de jeter les bases d'un projet politique commun en vue des �lections territoriales de mars prochain.

"Nous allons commencer � d�battre sur deux th�mes : la violence clandestine et la naissance d'un projet politique commun", a d�clar� Jean-Christophe Angelini, secr�taire g�n�ral du Parti de la Nation Corse (PNC, mod�r�), une organisation oppos�e � la violence clandestine sans craindre un paradoxe �vident et surtout de chuter dans un pi�ge mortel ;

Apr�s la d�claration du FLNC-Union des Combattants, Angelini adoptait pourtant un ton tr�s affirmatif pour clamer sur RCFM qu�il �tait hors de question de � se laisser confisquer � par la clandestinit�. H�las, les math�matiques �lectorales ont des raisons que la raison ignore.

Comme si le simple fait de discuter de l�utilit� ou non des plasticages avec les plastiqueurs n��tait pas d�j� une mani�re de donne raison � ces derniers.

"La violence clandestine sera un des th�mes abord�s lors de cette premi�re r�union de Corte mais pas le seul, le plus important �tant le projet politique", a confirm� Fran�ois Sargentini, membre de l'ex�cutif et porte-parole du principal parti nationaliste corse, Indipendenza mais aussi ami tr�s cher du secteur FLNC Union des Combattants de la r�gion de Corte.

Corsica Nazione, la coalition �lectorale � l'Assembl�e de Corse dont Independenza est la pierre angulaire, participera �galement � la r�union de Corte �, a ajout� M. Sargentini qui donne au concept de pierre angulaire la fonction qu�on attribue g�n�ralement au cache-sexe.

"Il n'y aura pas d'accord possible ni de p�rennit� du mouvement nationaliste sans renoncement clair � la violence clandestine", a martel� M. Angelini sans que l�on sache s�il croit � ses propres r�ves en exigeant "un processus de sortie de violence passant d'abord par une tr�ve illimit�e et respect�e" des attentats.

"Nous verrons. Nous devons �puiser toutes les voies du d�bat, mais est-ce que tout le monde peut rester sur ses positions dans la situation de blocage politique que nous connaissons aujourd'hui?", a r�torqu� M. Sargentini interrog� sur les exigences du PNC adoptant cette tr�s curieuse dialectique qui force l�interlocuteur � p�n�trer dans un raisonnement absurde.

Independenza et Corsica Nazione ont toujours refus� de condamner les actions des groupes clandestins. "Nous n'avons ni le pouvoir ni la volont� de demander la disparition de la lutte arm�e", avait d�clar� le 4 ao�t � Corte Jean-Guy Talamoni, porte-parole de Corsica Nazione dont on ne comprenait pourquoi soudain il adoptait ce pluriel de majest� pour affirmer une �vidence qui, en Corse, n�a plus aucun int�r�t.

La violence devient ainsi le jardin priv� des nationalistes alors que c�est toute la population corse qui est litt�ralement prise en otage par les clandestins d�un c�t� mais par les tenants du tout r�pressif �tatique de l�autre.

Ce d�bat arrive peu de temps apr�s la d�claration de principe du FLNC Union des Combattants qui appara�t ainsi comme un pi�ge � mouche. On propose d�avoir comme projet le m�me que celui du groupe qu�on veut � emp�guer � pr�textant que les moyens peuvent �tre discut�s dans un m�me cadre organisationnel et obligeant ainsi l�autre � accepter le plus petit d�nominateur commun.

Ayant ensuite d�valoris� l�image de � l�autre �, on l��limine politiquement. Toute la question pour le PNC est de savoir comme exister politiquement en dehors de la famille nationaliste qui est en grande partie acquise au principe de la violence clandestine. Gageons que ce d�bat ne donnera aucun r�sultat sinon d�enfoncer un peu plus les nationalistes mod�r�s qui peinent � d�finir un projet de soci�t�.

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