Ouvrir dans une nouvelle fen�tre Solidaires de Marc Simeoni
Sep 2, 2003

Marc Simeoni, interpell� dans le cadre de l'enqu�te sur les soutiens dont aurait b�n�fici� Yvan Colonna pendant sa cavale, a �t� transf�r� dimanche soir � Paris. La solidarit� en sa faveur s�amplifie dans l��le.

Marc Simeoni a �t� conduit dimanche apr�s-midi jusqu'� l'a�roport de Bastia Poretta d'o� il a embarqu� pour Paris � bord d'un avion sp�cial.

En fin d�'apr�s-midi, un millier de personnes se sont retrouv�es sur la place de l'�glise de Lozzi, village de la famille Simeoni pour manifester leur solidarit� avec Marc Simeoni.

Dans le petit village du Niolu, ils sont nombreux � se retrouver autour d'Edmond Simeoni de sa femme et de leur autre fils Gilles, �galement avocat de Marc. Ceux qui sont venus sont comme � Baraci, des amis, des parents mais aussi des Corses qui ne sont pas engag�s politiquement. On reconna�t �galement le p�re, le fr�re et la s�ur d'Yvan Colonna venus du lointain Carg�se.

Dans un texte lu en corse, Gilles Simeoni a d�fendu � le droit d'asile, le droit � une justice impartiale et le droit � la pr�somption d'innocence.

� Et puis il y a nos valeurs, nos traditions propres: ouvrir sa porte, offrir la chaleur d'un feu, c'est pour nous plus qu'un droit, c'est un devoir sacr�", a-t-il ajout�. L'avocat a ensuite fustig� "le traitement particuli�rement dur" subi, selon lui, par son fr�re "interrog� quatre jours et quatre nuits par des hommes de la DNAT avant d'�tre plac� � l'isolement � Borgo �.

� Cela veut dire que pendant sept jours, la d�fense n'aura pas eu acc�s au dossier, ni la possibilit� de s'exprimer sur celui-ci �, a-t-il d�clar� en d�non�ant une atteinte � au principe d'�galit� des armes entre accusation et d�fense �.

Cette manifestation n�est que la premi�re du genre en Haute-Corse o� visiblement les barri�res entre familles nationalistes ont du mal � �tre franchies. Ainsi � Lozzi, c��tait essentiellement des anciens de l�ARC, l�organisation d�Edmond Simeoni, dissoute en 1975 qui �taient pr�sents aux c�t�s de villageois. Indipendenza avait d�l�gu� Jean-Martin Verdi, sp�cialiste du FLNC version Marana et du football version bastiaise. Jean-Guy Talamoni n�avait pas fait le d�placement pas plus que Fran�ois Sargentini ou Charles Pieri. On remarquait �galement la pr�sence de Stella Castela, l��pouse de Jean Castela.

Edmond Simeoni, la star de la journ�e pr�f�rait rester un peu � l��cart avec cette pudeur qui sied aux absents qui se savent omnipr�sents. Chacun ici avait le sentiment que la situation se d�gradait et que l�attitude de l �antiterrorisme ne faisait que verser de l�huile sur le feu.

Plus bas dans la vall�e le feu continuait d�avancer. Ainsi de vieux Corses faisaient remarquer que beaucoup de sudistes � i supranacci �, n�avaient pu acc�der au Niolu, bloqu�s au niveau de Ponte-Novu par un terrible incendie. Les flammes avaient d�j� d�vast� la r�gion de Pasquale Paoli, le Rostino et avaient atteint le pont de Ponte Novu, l�endroit o� les milices patriotiques du P�re de la Patrie avaient �t� d�faites en mai 1769 par les arm�es fran�aises. � Un sinistre pr�sage pour la Corse � murmurait un vieux Niulinchu perdu dans la foule des sympathisants.

Marc Simeoni mis en examen


Marc Simeoni, 30 ans, a �t� mis en examen pour "recel de l'auteur ou du complice d'un crime � caract�re terroriste et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", pr�cise-t-on.

Il devait �tre pr�sent� dans l'apr�s-midi � un juge des libert�s et de la d�tention qui doit statuer sur son �ventuel placement en d�tention provisoire.

Le parquet de Paris a pris des r�quisitions de placement sous mandat de d�p�t.

Marc Simeoni conteste l'ensemble des charges pesant sur lui ce qui met d�ailleurs en porte-�-faux sa famille qui n�a cess� de faire campagne sur le th�me � l�hospitalit� est un devoir � laissant entendre qu�en effet il avait aid� Yvan Colonna.

Il appara�t d�sormais que deux sortes d�attitude s�entrechoquent : la premi�re est celle adopt�e par Edmond Simeoni et son fils qui vise � affirmer que Marc a bien agi en aidant Marc Simeoni. Le risque est alors d�affaiblir la position du fils qui nie les faits. Mais l�avantage de cette campagne est de l�inscrire dans un cadre plus vaste qui peut entra�ner des milliers de Corses partisans de l�hospitalit�.

Si une telle campagne grandit et que Marc Simeoni la rejoint, ce dernier se retrouvera en situation de force. Edmond Simeoni pourra compter sur cette dynamique pour �ventuellement s�imposer lors des territoriales.

Mais si elle �choue, Marc Simeoni aura tout perdu. Son autre inconv�nient est de se pr�parer � un rapport de forces avec l��tat � cause duquel la justice anti-terroriste ne pourra pas reculer.

L�autre attitude aurait consist� � insister sur deux points : Marc Simeoni est non seulement innocent tant qu�il n�est pas condamn� mais tout comme Yvan Colonna, il s�affirme innocent. La bataille porterait alors sur la lib�ration d�un homme qui n�est accus� que sur la foi de ses id�es ou plut�t celle de son p�re. Une telle position aurait l�avantage d��tre exportable.

Au lieu de cela Edmond Simeoni a choisi la voie � culturalo-ethnique � particuli�rement inaudible sur le continent. N�est ce pas lui qui proclamait non sans une certaine arrogance et sans aucune connaissance des autres cultures que l�attitude hospitali�re des Corses ne pouvait �tre comprise � par les Fran�ais �.

Hormis le caract�re stupide d�une pareille assertion, Edmond Simeoni devrait voyager en pays basque, en pays catalan ou � la fronti�re italienne pour se rendre compte que l�hospitalit� est la chose la mieux r�partie en France et m�me sur le globe. Mais � force de faire du corso-centrisme on finit par s�observer avec �merveillement le nombril.

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