Ouvrir dans une nouvelle fen�tre Le berger Paoli est maintenu en d�tention contre l�avis de la justice anti-terroriste
Sep 22, 2003
Le berger Paoli est maintenu en d�tention contre l�avis de la justice anti-terroriste

L'appel du parquet avant le week-end qui permet le maintien en d�tention de Fr�d�ric Paoli, propri�taire de la bergerie o� Yvan Colonna �t� interpell� d�but juillet, est un acte motiv� par le contexte politique, a estim� l'avocate de M. Paoli, Fr�d�rique Campana. "Dans le contexte actuel, on ne veut pas donner le sentiment d'un laxisme � travers une remise en libert�, l'appel du parquet s'inscrit dans ce contexte politique", a d�clar� Me Campana. Ce que nous confirmons. C�est le ministre lui-m�me qui, ne voulant pas passer pour un tenant du laxisme alors que son coll�gue et ennemi Nicolas Sarkozy fait assaut d�inflexibilit�, qui a demand� au parquet de faire appel. Le juge d'instruction Gilbert Thiel avait ordonn� vendredi la remise en libert� de Fr�d�ric Paoli mais le parquet a imm�diatement fait appel et assorti cet appel d'un r�f�r�-d�tention, qui implique que M. Paoli reste �crou� jusqu'� ce que l'appel soit examin� mardi par la cour d'appel de Paris.

�crou� depuis le 9 juillet, le jeune berger est mis en examen pour "recel de l'auteur ou du complice d'un crime � caract�re terroriste et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste". "J'ai �t� extr�mement surprise de ce maintien en d�tention car le juge Thiel, s�rement en concertation avec les juges Jean-Louis Brugui�re et Laurence Le Vert, a estim� que le maintien en d�tention de Fr�d�ric Paoli n'�tait plus, en l'�tat, n�cessaire � la manifestation de la v�rit�", commente Me Campana. "Je ne comprends pas car M. Paoli a reconnu les faits et dit tout ce qu'il y avait � dire, l'incarc�ration n'est plus justifi�e", a-t-elle conclu.

L�attitude en apparence intransigeante du Garde des Sceaux fait partie de cette strat�gie poursuivie par les adversaires du ministre de l�int�rieur qui enragent de ce qu�il ait r�ussi � se r�tablir apr�s le silence observ� pendant les �v�nements de Luri.

Nicolas Sarkozy ayant compris l��norme boulette qu�il avait commis en laissant le colonel de gendarmerie seul face � l�opinion, s�efforce d�sormais de se redonner l�image d�un homme sans faiblesse. Or, jusqu�� maintenant le ministre Perben est apparu en retrait bien que les magistrats aient �t� particuli�rement touch� par la campagne de plasticage. Nous assistons donc � une de ces petites guerres dont l��tat fran�ais raffole. Quant � nous nous en profitons puisque nous b�n�ficions de renseignements provenant � la fois d�un camp et de l�autre : ceux de la place Beauvau et ceux du Palais, les Capulet contre les Montaigu. Une vendetta tr�s regrettable pour le malheureux Paoli qui devrait �tre libre � cette heure ci si la justice �tait juste. Oui mais voil��.

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L'investigateur - Les accus�s de viols collectifs souvent aid� par une justice mollassonne

Ouvrir dans une nouvelle fen�tre Les accus�s de viols collectifs souvent aid� par une justice mollassonne
Sep 22, 2003
Les accus�s de viols collectifs souvent aid� par une justice mollassonne

Les onze accus�s de viols en r�union de deux adolescentes en 2000 dans une cit� de Vigneux-sur-Seine qui ont reconnu les faits, ont du affronter la r�alit� de leurs actes lors de la premi�re semaine de d�bats � huis clos devant la cour d'assises des mineurs de l'Essonne.

Les parties civiles esp�rent maintenant l'�tablissement pr�cis des responsabilit�s de chacun d'entre eux afin qu la justice puisse jouer. Deux accus�s, dont un compara�t libre, en niaient toujours les cons�quences, vendredi apr�s-midi."Ils avouent tout en minimisant les faits" regrette Me Pigasse.

Selon lui, la d�fense se r�fugie derri�re les effets de masse et de bande pour expliquer les gestes de leurs clients. "Tant qu'ils ne se seront pas expliqu� sur les faits eux-m�mes en reconnaissant pr�cis�ment leur responsabilit�, ce ne seront que des aveux partiels", estime l'avocat.

Me Fr�d�ric Bellanger, qui d�fend trois des accus�s expliquait: "L'information judiciaire n'a pas �t� � la hauteur de l'exemple qu'on veut donner", � propos de cette affaire o� les responsabilit�s individuelles sont dilu�es dans l'acte en r�union. "Pendant l'instruction il n'y a jamais eu d'interrogatoire individuel o� les jeunes auraient pu avouer", regrettait-il."aveux partiels". Or c�est bien l� un des gros probl�mes de la justice dans le cas de viol en r�union. Le plus souvent la parole de la malheureuse victime est mise en doute d�abord par ses bourreaux ensuite par le manque d�obstination des juges. Cela commence � changer surtout depuis que les jeunes filles osent porter plainte et maintenir leurs plaintes jusqu�au bout.

Vendredi apr�s-midi, Tatiana (les pr�noms des jeunes filles ont �t� chang�s) a racont� pour la premi�re fois et pendant pr�s d'une vingtaine de minutes son calvaire devant les jur�s. Elle a formellement reconnu tous ses agresseurs y compris ceux qui nient les faits, a pr�cis� son avocat Me Thomas Pigasse. La jeune fille est sortie en sanglots apr�s l'�vocation de l'histoire de son p�re. �g� de 39 ans, il n'aurait pas support� les pressions de proches des accus�s et s'est pendu durant l'�t�. Selon les t�moignages l�entourage des violeurs n�a cess� de pers�cuter les familles des victimes les harcelant de coups de t�l�phone, salissant leur r�putation, s�attaquant physiquement � elle. Or � aucun moment la justice n�est intervenu. Au total, 18 jeunes doivent �tre jug�s: 7 autres gar�ons �g�s de moins de 16 ans compara�tront devant le tribunal pour enfants. Autant de personnes pour qui une � tournante �, pour qui les pleurs, les supplications de la victime sont des �v�nements ordinaires. On lira � Dans l�enfer des tournantes � de Samira Bellil pour avoir une id�e des tortures inflig�es aux jeunes filles en pareil cas.

Les deux victimes, "Tatiana" et "Nolwenn", 14 ans et 13 ans au moment des faits (entre juin et d�cembre 2000), avaient commenc� par affirmer ne rien savoir par peur des repr�sailles. Les agressions dont elles ont �t� victimes n'ont �t� r�v�l�es que plusieurs mois apr�s. Deux coll�giennes de Vigneux s'�taient rendues au commissariat apr�s un reportage � la t�l�vision et avaient livr� le nom d'une des victimes et d�nonc� plusieurs auteurs, tous mineurs. En juillet 2001, les deux filles avaient admis avoir �t� victimes de viols r�p�t�s en r�union.

Les auteurs avaient �t� incarc�r�s entre d�cembre 2001 et janvier 2002. Ils ont longtemps affirm� que leurs victimes �taient consentantes. La plupart d'entre eux avaient avou� qu'elles s'�taient r�sign�es par peur. Ils encourent une peine de 20 ans de r�clusion criminelle si l'excuse de minorit� n'est pas reconnue, dix ans si elle devait l'�tre. Le proc�s doit durer jusqu'au 30 septembre. Souhaitons des peines sans concessions pour ces petits salauds si ordinaires.

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