Ouvrir dans une nouvelle fen�tre Al�gre / Dominique Baudis : la t�te et le buste hors de l�eau
Sep 18, 2003

Al�gre / Dominique Baudis : la t�te et le buste hors de l�eau

Le pr�sident du CSA Dominique Baudis et son avocat Me Francis Spizner ont affirm� mercredi � la sortie du palais de justice de Toulouse que l'ex-prostitu�e "Fanny" �tait revenue sur les accusations port�es contre l'ancien maire de Toulouse.

"J'ai �t� confront� � la personne surnomm�e Fanny, c'�tait la premi�re fois de ma vie que je la voyais et elle a d�clar� devant le juge qu�elle aussi c'�tait la premi�re fois de sa vie qu'elle me voyait. Elle a confirm� devant le juge qu'elle ne m'avait jamais rencontr� et par cons�quent tout ce qu'elle a pu dire sur mon compte depuis des mois n'�tait que mensonge", a d�clar� Domnique Baudis.

"C'est vrai que je n'avais jamais rencontr� M. Baudis", a confirm� quelques minutes plus tard "Fanny" � la surprise g�n�rale.

L'ex-prostitu�e accusait M. Baudis d'�tre l'un des auteurs des s�vices sexuels dont elle affirme avoir �t� la victime dans les ann�es 90. Dans ses d�clarations, elle met �galement en cause l'ancien substitut du procureur de Toulouse, Marc Bourragu�, � qui elle devait �tre confront�e mercredi apr�s-midi.

D�j� entendue � plusieurs reprises dans le dossier pour "viols et prox�n�tisme aggrav�", "Fanny" avait accus� M. Bourragu� de lui avoir fait subir des s�vices sexuels au d�but des ann�es 1990. L'ancienne prostitu�e avait �galement fait de M. Baudis l'un des auteurs des s�vices sexuels dont elle affirme avoir �t� la victime � la m�me �poque dans un h�tel toulousain.

Entendus successivement mercredi 10 et jeudi 11 en tant que t�moins assist�s par le juge Perriquet, MM. Bourragu� et Baudis avaient tous deux ni� les accusations des ex-prostitu�es parties civiles dans le dossier.

C�est vraisemblablement la fin d�une partie majeure du dossier All�gre. Les accusations contre les notables ont d�sormais peu de chances d�aboutir. Il est presque certain que c�est le nouvel avocat de � Fanny �, Ma�tre Guidicelli qui lui a conseill� de ne plus s�ent�ter dans son r�cit qui finissait par devenir absurde. Les articles de la D�p�che du Midi. Ma�tre Guidicelli est l��quivalent toulonnais de Ma�tre Collard, le nouvel avocat de Patrice Al�gre. L�affaire se m�ridionalise de tous c�t�s.

La valse des avocats continue...


D�cid�ment la valse des avocats n'en finit pas autour de l'affaire Patrice Al�gre. Apr�s le tueur en s�rie lui-m�me qui a chang� de conseils au mois de juin dernier en intronisant dans le dossier l'avocat marseillais Me Gilbert Collard, c'est aujourd'hui Fanny, l'une des six ex-prostitu�es qui se sont constitu� partie civile, qui a demand� � un avocat toulonnais d'entrer � son tour dans la partie. Me Jean-Claude Guidicelli a adress� une lettre � ses deux confr�res toulousains qui assuraient jusqu'alors la d�fense de Fanny, Me Georges Catala et Me Muriel Amar-Touboul, pour les informer qu'il �tait pr�t � intervenir � leurs c�t�s. Une proposition que les deux avocats toulousains ont poliment d�clin�e.

Comme les anciens avocats de Patrice Al�gre, Me Pierre Alfort et Me Laurent Boguet, qui avaient refus� l'association avec Me Gilbert Collard, Georges Catala et Muriel Amar-Touboul ont d�cid� de se retirer.

Ce nouveau coup de th��tre intervient � la veille d'un moment tr�s important de l'instruction concernant le volet � m�urs � de l'affaire Al�gre et notamment les viols et le prox�n�tisme en bande organis�e.

Mercredi, Fanny sera en effet confront�e pour la premi�re fois � Marc Bourragu�, le magistrat qu'elle accuse, entre autres personnalit�s. Me Jean-Claude Guidicelli sera donc seul � ses c�t�s pour ce rendez-vous d�terminant qui se d�roulera dans le bureau du juge Thierry Perriquet.Jean-Claude Guidicelli un t�nor du barreau varois, qui a plaid� dans l'affaire Yann Piat, a �t� notamment l'avocat de Brigitte Bardot et de Franck Perletto, figure du milieu marseillais �vad� en d�but d'ann�e de la prison de Luynes avant d'�tre repris au mois de mai apr�s quelques semaines de cavale. Fanny, nous a-t-il confi� hier, le connaissait de r�putation � la suite d'un proc�s qu'il avait gagn� contre le footballeur Marcel Dessailly. Me Georges Catala reste de son c�t� l'avocat de la famille de Line Galbardi et du travesti Claude Martinez, victimes pr�sum�es de Patrice Al�gre, mis en examen pour ces deux assassinats.
G. R. SOUILLES.

Bourragu� et Baudis face aux accusations de Fanny


En se pr�sentant ce matin dans le bureau du juge d'instruction Thierry Perriquet, Fanny, l'une des six ex-prostitu�es parties civiles dans le volet m�urs de l'affaire Al�gre, va entamer une lourde journ�e. La jeune femme sera tour � tour confront�e � deux hommes qu'elles accusent. Le magistrat Marc Bourragu� et l'ancien maire de Toulouse, Dominique Baudis, d�j� entendus la semaine derni�re par le juge en qualit� de t�moins assist�s. Fanny devrait r�it�rer les accusations qu'elle porte contre Marc Bourragu�, ex-substitut du procureur de Toulouse, auquel elle sera confront�e pour la premi�re fois. Il aura fallu six mois � la justice pour proc�der � ce face � face depuis que Fanny a mis en cause, l'actuel vice-procureur de Montauban. C'�tait le 22 mars dans le bureau du juge Lemoine charg� des investigations sur les diff�rents homicides attribu�s � Patrice Al�gre au d�but des ann�es quatre-vingt-dix. Ce jour-l�, Fanny a clairement �voqu� le r�le d'un procureur de la R�publique au c�ur de soir�es sadomasochistes particuli�rement violentes. Un croquis le repr�sentant a m�me �t� dessin� par cette jeune femme de 30 ans. Mais ce n'est que quelques jours plus tard, le 10 avril, que Fanny cite directement le nom de Marc Bourragu�. � Je vous r�p�te que dans ces soir�es se trouvaient des policiers, des malfaiteurs, comme Messaoud�ne et Al�gre, des magistrats comme Marc Bourragu�, dit � Marcus � et de multiples autres... Il m'a tortur�e de mani�re odieuse avec son ami Al�gre et d'autres personnes � de multiples reprises� � la suite d'une s�ance tr�s pouss�e dans son bureau, au tribunal, j'ai �t� hospitalis�e.�


Traumatismes et contradictions


Marc Bourragu�, qui depuis, a avou� avoir pris l'ap�ritif avec Patrice Al�gre � son domicile de Launaguet en 1992, d�ment ces accusations. � Je n'ai jamais de ma vie particip� � des soir�es sadomaschistes, ni fr�quent� des prostitu�es ou pris de la drogue�, affirme-t-il. Une d�fense qu'il d�veloppera � nouveau aujourd'hui avec son avocat Me Laurent de Caunes. � son avantage, des d�clarations de Fanny jug�es contradictoires. L'ex-prostitu�e avait laiss� entendre que le magistrat pouvait �tre le p�re de son premier enfant, qu'il lui avait achet� une voiture ou qu'il portait un tatouage : des pr�cisions qui se sont r�v�l�es fausses ou inv�rifiables, plus de dix ans apr�s les faits. Les deux expertises psychiatriques subies par Fanny ont pourtant confirm� qu'elle n'�tait pas une affabulatrice notamment quand elle d�crit le meurtre de Line Galbardi, en janvier 1992, auquel elle dit avoir assist� avec une autre ex-prostitu�e Patricia. � Ces �v�nements qu'elle n'a jamais oubli�s. Ils sont � l'origine de retour de douleurs traumatiques �, note un psychiatre. Les examens bucco-dentaires auxquels elle a �t� soumise confirment aussi de vieilles s�quelles de fractures compatibles avec des coups. Comme cette incisive bris�e, en mars dernier, p�riode o� Fanny dit avoir �t� menac�e par des policiers pour � charger � d'autres personnalit�s. Depuis, elle s'est r�tract�e sur le nom de Jean Volff, l'ex-procureur g�n�ral, mais maintient ses accusations sur Marc Bourragu� et Dominique Baudis. Apr�s avoir parl� de �l'homme du Capitole�, Fanny a cit� nomm�ment, cet �t�, le pr�sident du CSA, devant la juge Nicole Bergougnan, en �voquant une soir�e qui se serait pass�e � l'h�tel de l'Op�ra. Ce que l'ancien maire conteste. Ce matin, Fanny sera assist�e d'un nouveau venu dans le dossier : l'avocat toulonnais Jean-Claude Guidicelli.

Gilles-R. SOUILLES

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Une plainte contre l'�tat fran�ais...



� Je veux savoir pourquoi des pans entiers de l'institution judiciaire et de l'ordre public se sont effondr�s � Toulouse au d�but des ann�es quatre-vingt-dix �. L'avocat bordelais Me Daniel Lalanne vient d'ouvrir une nouvelle br�che dans le dossier Al�gre. � la demande des parents de Magali, l'une des six jeunes femmes qui se sont port� parties civiles contre le tueur et ses complices, l'avocat vient d'assigner en responsabilit� l'�tat fran�ais � en raison du fonctionnement d�fectueux du service de la justice pour faute lourde et d�ni de justice �. Me Daniel Lalanne s'interroge sur les conditions dans lesquelles Lakhdar Messaoud�ne, le prox�n�te et complice pr�sum� de Patrice Al�gre dans le meurtre de Line Galbardi � s'en est sorti si bien �, en 1992 quand il a �t� arr�t� pour prox�n�tisme� � l'�poque, l'une de � ses � prot�g�es s'appelait Magali. Elle n'avait alors que 17 ans. Quand elle a �t� arr�t�e par les gendarmes en novembre 1991, personne ne semble s'�tre souci� du viol qu'elle a subi. Lakhdar vite jug� et expuls� n'a �t� condamn� qu'� trois ans de prison pour prox�n�tisme aggrav� avant d'�tre expuls� en Alg�rie. � Dans cette affaire l'�tat a failli � toutes ses missions, des gendarmes au parquet, en passant par le juge d'instruction et aux juges de correctionnelle. On a tenu des parents dans l'ignorance des crimes dont se plaignait un enfant mineur en abandonnant la protection que la justice doit � tout individu. �

Pour l'avocat qui a demand� que des inspections soient d�clench�es dans les services de la gendarmerie et au palais de justice de Toulouse, � le hasard n'a qu'une mince place dans cette incurie�. Me Daniel Lalanne a confirm� que Magali, outre Patrice Al�gre et Lakhdar Messaoud�ne, mettait en cause une troisi�me personne � qu'elle ne connaissait pas � l'�poque � et qu'elle ne veut pas encore d�signer.

� Je veux comprendre pourquoi Magali a �t� trait�e comme une prostitu�e en oubliant l'enfant qu'elle �tait, a soulign� l'avocat. Je ne veux que la v�rit�, ce qui semble faire peur � beaucoup de monde. �

G.-R. S.

Affaire Al�gre

�2003 L'investigateur - tous droits r�serv�s