R�union extraordinaire de l'assembl�e de Corse sur la violence
Le pr�sident de l'assembl�e de Corse, Jos� Rossi (UMP), a annonc� mardi qu'il allait r�unir cette assembl�e le 25 septembre en session extraordinaire pour un d�bat consacr� � la violence. Curieuse fa�on d�aborder une question qui n�appelle que la condamnation.
"Au moment o� la soci�t� corse est meurtrie par un �tat de d�sordre aggrav� (...), je prends l'initiative de proposer � l'ordre du jour de l'assembl�e une r�union extraordinaire consacr�e � la violence jeudi 25 septembre", a d�clar� Jos� Rossi.
Nul doute que la lettre ouverte de Paul Giacobbi dans laquelle il condamne sans ambages la violence n�a pr�cipit� la d�cision du tr�s prudent Jos� Rossi. D�autant que les nationalistes ont fait savoir par la bande qu�ils envisageaient tr�s s�rieusement de revenir s�asseoir sur les bancs de l�assembl�e."Nous n'avons pas encore r�fl�chi � cela, nous avons une r�union pr�vue pour en parler entre nous", a d�clar� Jean-Guy Talamoni, porte-parole du groupe nationaliste Corsica Nazione, interrog� sur l'�ventuelle pr�sence � ce d�bat des �lus de son groupe, qui pratique depuis cet �t� la politique de la chaise vide � l'assembl�e territoriale. Les huit �lus de Corsica Nazione s'�taient "retir�s" le 17 juillet des travaux de l'assembl�e de Corse pour protester contre "l'arrestation � grand spectacle d'Yvan Colonna" et le "verdict inique" du proc�s du commando Erignac, dont les effets se sont conjugu�s avec la victoire du "non" au r�f�rendum pour provoquer, selon eux, une "situation extr�mement difficile" dans l'�le. Les �v�nements de Luri ont �galement produit leur effet sur une classe politique particuli�rement atone.
L'initiative de M. Rossi intervient alors que la recrudescence des attentats, constat�e durant l'�t�, semble conna�tre un r�pit depuis d�but septembre, r�pit qui correspond tr�s exactement avec les d�clarations de Jean-Pierre Raffarin relatives � la possible r�ouverture d�un d�bat institutionnel.
N�anmoins la tension a �t� r�activ� par des incidents marginaux comme le mitraillage de la voiture de la journaliste Christine Clerc et les violences de Luri. Par � marginal � nous ne voulons pas sous-estimer la port�e de ces violences mais les inscrire en bordure de la volont� nationaliste. En effet selon toutes nos informations, ces deux encha�nements ont �t� men�s par des bandes qui ne sont qu�influenc�es par la violence nationaliste. N�anmoins le climat produit, ajout� � la d�cision des assurances de se retirer d�une partie du march� insulaire et aux rumeurs de tractation entre le minist�re de l�int�rieur et les nationalistes, ont d�finitivement pourri le climat de cette fin d��t�.
Par ailleurs Jos� Rossi entend bien briguer apr�s les prochaines �lections territoriales le v�ritable lieu de pouvoir, la pr�sidence de l� ex�cutif de l�assembl�e territoriale d�tenue aujourd�hui par Jean Baggioni. Or son concurrent direct sera, outre �mile Zuccarelli, Paul Giacobbi. Et ce dernier vient de marquer un point crucial en �crivant sa � lettre aux poseurs de bombe �.
L�impact dans l��le a �t� consid�rable tant il est vrai que la majorit� des Corses en ont assez de la violence qui gr�ve leur avenir.
Jos� Rossi, a fait conna�tre au Monde son intention de proposer aux �lus un d�bat sur la violence dans la matin�e du jeudi 25 septembre. "Nous repousserons l'ordre du jour pr�vu, a-t-il pr�cis�. Il n'est pas tr�s logique que seuls les nationalistes discutent de la violence. Il faut que nous aussi, avec l'ensemble des �lus, prenions position."
Il n�est pas tr�s logique non plus de � discuter � de la violence si ce n�est pour donner une prime aux partisans de la violence. Il serait plus d�cent de la condamner sans ambigu�t� puis �ventuellement de r�fl�chir � ce qui produit le terreau de cette violence.
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