R�unis � Corte pour d�battre des prochaines �ch�ances �lectorales et annexement de la violence, les nationalistes corses, �taient venus en nombre mardi soir � Corte. "C'est la premi�re fois qu'ils sont tous l�, aussi nombreux, depuis plusieurs ann�es", commentait Jean-Vitus Albertiniun journaliste insulaire rompu aux r�unions et rassemblements nationalistes et lui-m�me ancien des commandos du FLNC.
On y retrouvait outre Jean-Guy Talamoni, le leader vitrine l�gale, Charles Pieri, ancien secr�taire pour la Haute-Corse d'A Cuncolta, principal parti nationaliste devenu Indipendenza, o� il n'exerce plus officiellement de fonction ex�cutive. Il �tait pourtant l� avec son visage en partie retaill� par l�explosion d�une voiture pi�g�e au c�t� d�un autre dirigeant d�Indipendenza, Fran�ois Sargentini. Tous regardaient la salle satisfaits. Ils �taient les hommes de l�ombre charg� de veiller � ce que tout se passe comme pr�vu.
Et non loin d�eux si�geaient Edmond et Max Simeoni, du collectif nationaliste A Chjama Naziunale, les deux fr�res parfois ennemis. On apercevait Pierre Poggioli, de l'Accolta Naziunale Corsa (ANC) et Jean-Christophe Angelini, secr�taire g�n�ral du Parti de la Nation Corse (PNC), notamment. L�atmosph�re aurait pu �tre tendue � cause de la situation.
Depuis l'arrestation d'Yvan Colonna, le "non" au r�f�rendum et le verdict au proc�s Erignac d�but juillet, les attentats se sont multipli�s en Corse.
Selon la pr�fecture, 211 attentats et tentatives d'attentat � l'explosif, dont 101 � caract�re terroriste, ont �t� enregistr�s depuis le d�but de l'ann�e dans l'�le. 77 ont eu lieu depuis juillet.
He bien pas du tout. Le PNC a d�abord fait sa mise au point "Pour nous, la mise en route d'un processus de sortie de violence est un principe non n�gociable Il faut que l'ensemble du mouvement nationaliste s'engage "r�solument (...) vers l'extinction progressive de la clandestinit�".
Puis une fois cette d�claration liminaire faite, les repr�sentants du PNC se sont empress�s de ne plus en parler.
Ce d�bat avait �t� pr�c�d� ce week-end d'un appel de la principale organisation clandestine corse, le FLNC-Union des Combattants, invitant tous les nationalistes, "publics" ou clandestins, � s'unir pour b�tir "un projet politique commun de r�forme fondamentale des institutions". Le groupe ajoutait qu'il �tait dispos� � les "accompagner politiquement en ajustant (sa) pr�sence politico-militaire".
En tentant de s'unir autour d'un projet politique commun, qui permettrait la constitution d'une liste d'union en vue des �lections de mars, les nationalistes esp�rent renforcer leur influence au sein de l'assembl�e de Corse. Aux derni�res territoriales, en mars 1999, cinq listes nationalistes avaient totalis� 23,46% des suffrages au 1er tour, mais une seule avait franchi le seuil �liminatoire des 5%, permettant au seul groupe Corsica Nazione, d'obtenir huit �lus avec 16,76% des voix au second tour.
Et c�est bien ce qui �tait en jeu notamment pour les petites listes. Comment �tre pr�sents apr�s les �lections territoriales dans l�ar�ne politique corse sans poss�der de groupes clandestins et sans avoir d��lus ? Impossible. Donc ont jug� tr�s pragmatiquement les pr�sents, il faut s�unir et viser les 30% de voix.
Les organisations nationalistes ont d�ailleurs estim� avoir avanc� dans la recherche d'un projet politique commun pour les �lections territoriales de mars 2004.
Elles ont annonc� mercredi matin qu'une nouvelle r�union aurait lieu le 24 septembre bien que chaque participant se demande ce qui pourrait y �tre discut� puisque tout le monde a l�air d�accord sur tout.
"Le dialogue engag� a permis, progressivement, de rapprocher les points de vue, chacun s'accordant � juger que l'importance des enjeux exige d'aller au fond des probl�mes", ont d�clar� les parties en pr�sence dans un communiqu�.
Les organisations ont marqu� leur volont� de "prendre en compte un nouveau contexte historique, marqu� par une attente croissante des Corses et la construction d'une Europe des peuples".
Elles ont �galement appel� chaque composante du mouvement national "� se positionner clairement face au peuple corse de fa�on � ce que soient trouv�s les termes d'un accord strat�gique".
"C'est un processus difficile et long mais les discussions ont �t� constructives", a d�clar� Edmond Simeoni qui dirigeait les d�bats au nom de la Chjama Naziunale. Cette langue de bois cache mal que la r�union de mardi avait �t� pr�par�e depuis des semaines par des conciliabules entre � capizzoni � c�est-�-dire chefs de partis.
On a tr�s souvent vu � le militant de base � Charles Pieri discuter avec Edmond Simeoni ou des proches surtout depuis que les deux hommes ont des soucis avec leurs prog�nitures. Tosu les deux ont int�r�t � ce que les �v�nements se calment . Les mauvaises langues pr�tendent que Charles Pieri, fort de son ascendant, a repris en main le monde de l�Union des Combattants. C�est lui qui a impos� la ligne mod�r�e qui a r�pondu � l�appel du Premier Ministre.
Il a �videmment fallu que bien des militants cagoul�s avalent des couleuvres. Mais depuis le temps, ils y sont habitu�s et l�ami Charles a montr� que tout ce qui n��tait pas lui n�existait pas longtemps. Edmond Simeoni s�est charg� de convaincre les dirigeants du PNC dont beaucoup �taient plus que r�calcitrants qu'il fallait accepter l�offre de Corsica nazione.
Avec 25% des voix, il faudra tailler dans les bataillons de tous ceux qui veulent �tre �lus. Une combine a peut-�tre trouv� souffl�e par des conseillers du minist�re de l�Int�rieur : pr�senter des femmes qui, ensuite, d�missionneront laissant ainsi la place au suivant, un homme forc�ment. Chasser le naturel, il revient au galop.
La Corse bruisse de rumeurs sur les contacts tr�s serr�s qu�entretient le chef de Cabinet de Nicolas Sarkozy avec Angelini, le responsable du PNC. C�est ce haut fonctionnaire qui aurait promis que contre un bon r�sultat aux �lections, le processus institutionnel pourrait �tre relanc�. Mais cela exigeait que le PNC fasse alliance avec les � violents �. La Place Beauvau t�l�guidant la politique unitaire des nationalistes : on croirait un Tralonca bis.
Pourtant fait remarquer un protagoniste de cette partie d��chec, ce serait plut�t le statut Joxe avec Indipendenza dans le r�le du MPA. En attendant les g�neurs doivent �tre �limin�s. Il se dit beaucoup en Corse que le plastiqueur pris la main dans le sac parc Cuneo a �t� proprement balanc� afin de donner l�impression que le pouvoir marque des points.
Policiers et gendarmes sont sur le point de mettre la main sur S. P� le dirigeant en cavale du FLNC3 dans le Fium�Orbo. Quant � l��quipe ajaccienne dirig�e par un m�decin et un fonctionnaire A. P�, elle pourrait connna�tre quelques d�boires dans les semaines qui viennent. Tous ses militants sont d�ment connus et les charges s�accumulent contre eux.
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