Ouvrir dans une nouvelle fen�tre Le pr�fet boum boum fait respecter ses int�r�ts et la loi littoral
Sep 11, 2003

Lib�ration r�v�le que le pr�fet Marchiani, dit le pr�fet Boum boum, homme lige de Charles Pasqua, a r�ussi � obtenir de la justice que la maison qui lui bouchait la vue � Patrimonio soit d�truite. Une victoire de la l�galit� dans une �le o� le plus souvent les maisons secondaires sont d�truites � coup d�explosif.

En 1996, la justice avait conclu que, toutes les constructions de cette zone �tant irr�guli�res. Le Canard Encha�n� s��tait fait l��cho des ennuis que connaissait alors le pr�fet Marchiani avec cette demeure construite � l�ombre de l�ill�galit�, ce qui faisait d�sordre pour un haut fonctionnaire.

Depuis Marchiani a beaucoup d�ennuis avec la justice mais il rentre aussi dans l�ordre pour ce qui concerne cette maison du Cap. Son voisin Jean-Patrick Costantini, verra d�truire sa villa de 400 m2 et ce sur d�cision de justice parfaitement incontestable. C�est la conclusion de dix ans de batailles judiciaires et dix ans de haine entre les deux hommes.

Les deux villas sont situ�es sur un lieu-dit, � Vichiaia ce qui signifie la vieillesse. Jean-Patrick Costantini, Corse, cin�aste, y a acquis terrain en 1989. Selon Lib�ration, il aurait aussi poss�d� le permis de construire d�tenu par l'ancien propri�taire.

Les Marchiani ont achet� le terrain voisin en 1973. Jean-Charles, un Corse originaire du Bozio, a �t� chass� du SDECE, l�ancienne DGSE, pour avoir tremp� dans le complot qui visait � discr�diter les �poux Pompidou via l�affaire Markovitch. Il vient juste de quitter l��quipe de direction de Peugeot o� il a supervis� la chasse aux syndicalistes. Il est maintenant salari� par une soci�t� qui va vendre des armes � travers le monde : Servair.

Les Marchiani tentent d�obtenir un permis de construire en 1980. Refus. Les Marchiani obtiennent le feu vert de l'administration en 1981. Selon Lib�ration, � une autre propri�taire n'obtient pas de permis, mais fait construire quand m�me, et paie encore aujourd'hui une astreinte pour �viter la d�molition �.

Jean-Charles Marchiani obtient en juillet 1990, sur le fondement de la violation de la loi littoral de 1986, l'annulation du premier permis de construire de Jean-Patrick Costantini.

D�apr�s ce dernier interrog� par Lib�ration, il en obtient un nouveau � mais, analyse-t-il aujourd'hui, il est victime d'une grave erreur de la DDE (Direction d�partementale de l'�quipement). Cette derni�re, au lieu de lui fournir un autre permis de construire, ne fait que modifier l'ancien, ce qui offre � nouveau l'occasion de le contester �.

Autre probl�me : Costantini avait d�clar� une construction de 83 m�tres carr�s. Elle atteint les 400 m�tres. Mais surtout un �tage cacherait une petite partie du golfe de Saint-Florent � la vue des Marchiani.

La cour d�appel de Bastia juge qu�il ne convient pas de faire d�molir la maison des Costantini. Jean-Charles Marchiani porte l'affaire en cassation qui renvoie devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence. Lib�ration explique : � Cette fois Ubu rend la justice : en constatant que Jean-Patrick Costantini se trouve certes en infraction, mais que Jean-Charles Marchiani a lui aussi b�n�fici� du �laxisme r�p�t� des autorit�s�, et qu'il ne peut se plaindre que �d'une perte tr�s faible de son champ de vision�, la cour d'appel ordonne pourtant la destruction de la maison. Un ultime pourvoi en cassation n'y change rien. Puis, en octobre 2001, le juge de l'ex�cution (JEX) fixe une astreinte de 10 000 francs (1 520 euros) par jour de retard dans la d�molition �.

Au village, la population a pris le parti de Costantini d�autant que Marchiani a une tr�s mauvaise image de marque en Corse. Lib�ration cite un courrier du maire de Patrimonio au pr�fet autrefois agent des services secrets puis trafiquants d�armes : �Il est rare en Corse qu'un voisin demande la d�molition d'une maison d'un compatriote et m�me dans un cas d'extr�me inimiti�. Nous avons encore chez beaucoup d'entre nous un code des valeurs qui rend certaines choses impossibles, si elles ne sont pas v�ritablement justifi�es par un affront ou un acte plus grave.�

Marchiani a perdu de sa corsitude au service de la France et au service de ses propres int�r�ts. Sa maison pourrait �tre demain une cible privil�gi�e de quelques plastiqueurs en mal d�objectifs.

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