Ouvrir dans une nouvelle fen�tre Un d�bat fauss� sur la clandestinit�
Sep 10, 2003

Elles doivent tenter de tracer les grandes lignes d'un projet politique commun dans la perspective des �lections territoriales de mars 2004 et �voquer la question de la clandestinit�. Mais personne ne se fait d�illusions sur les r�sultats. Le v�ritable d�bat sera : l�union ou pas et � quel prix.

Cette r�union � huis clos, la troisi�me de l'�t�, se d�roulera � l'Universit� de Corse en pr�sence de repr�sentants de Corsica Nazione et Indipendenza, de l'Accolta Naziunale Corsa (ANC), du collectif A Chjama Naziunale- fond� en mai dernier par des militants hors structures dont le leader autonomiste Edmond Simeoni-, d� I verdi Corsi (affili� aux Verts) ainsi que du Partitu di a Nazione Corsa (PNC), du Rinnovu et d�A Chjama per l�Indipendenza.

Estimant qu'elle "ne peut amener que des d�rives ou des d�rapages", les nationalistes mod�r�s du PNC "r�futent la clandestinit� politique comme mode d'action" bien que certains de ses leaders ne cachent pas en priv� qu�ils seraient pr�ts � s�allier avec les tenants de la ligne dure pour se faire �lire. Jean-Christophe Angelini, notamment, jeune loup du nationalisme mod�r�, doit tenir compte des troupes de sa r�gion l�extr�me-sud, qui sont pr�tes � passer sous le boisseau le d�bat sur la clandestinit�. Ne dit-on d�ailleurs pas que certains membres du PNC du Fium�Orbo n�h�sitent pas le cas �ch�ant � donner des coups de mains � hospitaliers � quand il le faut.

"Que cela soit dans la construction ou dans la r�sistance, la meilleure r�ponse � apporter (� l'�tat), c'est l'action politique � visage d�couvert", affirme Jean-F�lix Acquaviva, membre de l'ex�cutif de ce mouvement n� en d�cembre 2002 de la fusion de l'Union du Peuple Corse, Scelta Nova et Mossa Naziunale. Acquaviva est partisan d�aller � la bataille des territoriales sans passer d�accord avec les � violents � quitte � perdre la bataille.

Alors que les attentats se sont multipli�s cet �t� apr�s la victoire du "non" au r�f�rendum du 6 juillet sur l'avenir institutionnel de l'�le, l'interpellation d'Yvan Colonna et le verdict rendu � l'encontre du commando Erignac par la cour d'assises sp�ciale de Paris, le PNC exige toujours "la disparition de la clandestinit� au terme d'un processus par �tapes" mais sans en avoir les moyens. But de l�op�ration : appara�tre comme des � interlocuteurs valables � aux yeux de Nicolas Sarkozy.

La question de la clandestinit� constitue donc en apparence un frein majeur � l'union des diff�rentes organisations nationalistes pour les prochaines �lections territoriales. Indipendenza et Corsica Nazione ont en effet toujours refus� de condamner les actions des groupes clandestins. Car, sous les paroles, se cachent les ambitions des uns et des autres, accentu�es par la parit�. Edmond Simeoni aimerait �tre t�te de liste au nom de l�union. Mais Corsica Nazione, Indipendenza et donc l�Union des combattants r�pondent � juste titre qu�ils sont la locomotive et que le dirigeant ne peut �tre que Jean-Guy Talamoni quitte � faire quelques concessions sur les si�ges suivants.

En proposant d�but ao�t � l'ensemble des formations nationalistes de se r�unir pour d�battre d'un projet politique commun et de la lutte arm�e, Jean-Guy Talamoni, conseiller territorial Corsica Nazione, avait estim� que "ne pas s'unir serait une erreur historique" entra�nant les autres dans son sillage.

Samedi dans un communiqu�, le FLNC (Front de Lib�ration Nationale de la Corse) -Union des Combattants a renouvel� ses appels � l'union du "mouvement national".

"Nous sommes convaincus que les mouvements publics doivent d�passer le peu qui peut les s�parer pour s'unir sur des revendications collectives", �crivent les clandestins qui se disent par ailleurs pr�ts � les "accompagner politiquement en ajustant (leur) pr�sence politico-militaire".

Aux derni�res �lections territoriales de mars 1999, cinq listes nationalistes avaient totalis� 23,46% des suffrages au 1er tour, mais seul le groupe Corsica Nazione, �manation d'Indipendenza, avait franchi la barre des 5% et obtenu huit �lus � l'assembl�e de Corse avec 16,76% des voix au second tour.

�tre ou ne pas �tre : voil� toute la question qui se pose et l�essence m�me du pouvoir en Corse est �lectorale m�me pour les clandestins.

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