Ouvrir dans une nouvelle fen�tre R�v�lations d�un truand � qui Al�gre s�est confi�
Aug 9, 2003

Voil� un v�ritable document que publie Le Midi Libre sous la plume de Fran�ois Barr�re ce 8 ao�t 2003. C�est le t�moignage d�un truand roumain � qui Patrice Al�gre s�est confi� en prison. Et ses propos corroborent bien des r�v�lations faites par les anciennes prostitu�es


"Au quartier d'isolement, M. Patrice Al�gre m'a dit�"


L'un de ses anciens co-d�tenus veut �tre entendu par la justice fran�aise

Depuis la prison d'Oldenbourg, en Allemagne, o� il est condamn� � perp�tuit� pour complicit� de meurtre, Constantin Davidof demande aujourd'hui � �tre entendu par la justice fran�aise. Entre f�vrier et octobre 2001, ce repris de justice roumain �tait au quartier d'isolement de la maison d'arr�t Saint-Michel � Toulouse le voisin de cellule de Patrice Al�gre, qui s'appr�tait alors � compara�tre devant la cour d'assises. Lequel lui aurait fait de nombreuses confidences sur sa vie, ses activit�s � Toulouse, et sur les raisons qui le poussaient � tuer. Autant d'�l�ments que Constantin Davidof, qui a appris en d�tention les nouveaux faits reproch�s au tueur en s�rie toulousain, souhaite aujourd'hui communiquer aux enqu�teurs. Dans l'interview qu'il nous a accord�e par t�l�phone, ce nouveau t�moin apporte un �clairage �tonnant sur la personnalit� d'un criminel jusqu'ici mur� dans ses sinistres secrets.

Pourquoi je veux parler

Je m'appelle Constantin Davidof, je suis n� en Roumanie le 29 mai 1967. Je suis conscient que je risque d'�tre entendu par les autorit�s, et je m'engage � dire exactement ce que M. Patrice Al�gre m'a dit. Je suis � peu pr�s le seul avec qui M. Patrice Al�gre a parl�. Ce qu'il m'a dit, il ne l'a pas dit au juge, ni � personne. Ce sont des choses tr�s intimes, et je souhaite que tout le monde le sache, pour conna�tre mieux la personnalit� de M. Al�gre. Actuellement, je suis dans une prison allemande, Oldenburg, � 200 km de Hambourg, je suis condamn� � perp�tuit� pour complicit� de meurtre. J'ai aussi �t� condamn� en France (1), et c'est par la condamnation que j'ai eue � Toulouse que j'ai connu M. Al�gre.

Rencontre en promenade

En avril 2001, j'ai �t� mis � l'isolement � la maison d'arr�t de Toulouse. On �tait au rez-de-chauss�e, il y avait environ sept cellules, tr�s mal a�r�es, sans soleil, avec des petites cours de promenade individuelle, c'�tait des conditions �pouvantables. C'est � l'occasion d'une promenade que j'ai fait la connaissance de M. Patrice Al�gre. Par les journaux, je connaissais son nom, mais pas son visage. Je lui ai demand� pourquoi il �tait en prison, il m'a expliqu� : " T'as entendu parler d'Al�gre ? C'est moi, Al�gre. " J'ai �t� stup�fait, parce qu'apr�s vingt minutes de discussion, il n'avait rien d'un d�s�quilibr�, alors que j'avais une autre image de ce criminel.

Confiance et confidence

Apr�s, �a a �veill� ma curiosit�, et j'ai voulu savoir pourquoi il avait tu�. C'est ma curiosit� et ma fa�on d'�tre qui ont amen� Patrice Al�gre � me raconter des choses qu'il n'a dit � personne. Nos cellules �taient l'une contre l'autre, le mur nous s�parait, mais il y avait un tuyau de chauffage qui passait, avec un petit trou au-dessus.

� l'isolement, on n'a pas beaucoup d'occasion de discuter avec quelqu'un. On en profitait, on restait tous les soirs des heures enti�res couch� dans le lit pr�s de ce trou, et on discutait de tout et de rien. En deux ou trois semaines, j'ai gagn� sa confiance, on a li� une esp�ce d'amiti� et, petit � petit, il a commenc� � me dire des trucs qu'il a dit � personne. Patrice Al�gre, c'est quelqu'un de tr�s difficile � faire parler, mais quand il parle, c'est quelque chose. J'ai �t� �tonn� par sa clairvoyance, son intelligence, c'�tait un mec sociable. Except� le fait que c'est un criminel, il peut �tre un bon ami pour quelqu'un qui le respecte.

En prison avec le tueur

En prison, Patrice Al�gre n'avait plus de coll�gues. Les surveillants, les fonctionnaires, les autres coll�gues, personne ne souhaitait avoir de contacts avec Patrice Al�gre. Tous les d�tenus le ha�ssaient. Moi, je lui donnais des fois un peu de tabac, du caf�. Il avait aussi des probl�mes financiers, personne ne l'aidait. En prison, si vous n'avez pas d'argent, c'est tr�s dur. Pendant ces quatre ann�es o� il est rest� � l'isolement, il a �t� tout le temps tout seul.

Dans les cellules de l'isolement, il y a un n�on. Et toutes les heures, les surveillants passent pour contr�ler. Dans la cellule de Patrice Al�gre, chaque fois qu'on allumait, le starter du n�on faisait un bruit infernal. Patrice Al�gre, chaque nuit, avait droit � chaque heure � ce bruit, et �a lui cassait le sommeil. Des fois, il s'engueulait avec le surveillant, et celui-ci revenait dix minutes plus tard et allumait encore une fois. Vous imaginez rester quatre ans dans une situation pareille ? C'est pour �a que Patrice Al�gre n'a plus confiance en personne. Il n'a pas envie de parler, il ne veut pas se d�couvrir, il veut rester le dur que tout le monde a connu.

Une jeunesse d�linquante

Patrice Al�gre dans sa jeunesse a commenc� par le vol. Quand il a fugu� de la maison, c'est la premi�re chose qu'il a faite pour s'acheter sa came et pour survivre, c'�tait son premier m�tier. Je suis persuad� que c'est rest� ensuite parmi ses activit�s. Mais � mon avis, c'est quelqu'un qui a beaucoup travaill� tout seul. �a ne le branchait pas trop, la bande, c'�tait un individualiste.

Il connaissait aussi du monde dans le grand banditisme. On a trouv� beaucoup de personnes qu'on connaissait ensemble. Des gens qui sont aujourd'hui arr�t�s, et des gens qui sont en libert�. C'�tait quelqu'un de connu dans le milieu, il y �tait quelqu'un de correct. C'est pour �a qu'il a du mal � �tre une balance.

Al�gre prox�n�te ?

Je sais que Patrice Al�gre conna�t aussi le secteur de S�te et surtout le Cap d'Agde, pendant la p�riode estivale. Il y a beaucoup de monde interlope qui travaille l�-bas, avec les casinos, l'�changisme, le camp naturiste le plus grand d'Europe. Moi aussi je suis all� dans le secteur � cette p�riode, et on en a parl�. Mais je ne suis pas en mesure de dire avec exactitude pourquoi il allait l�-bas, pour le sexe ou pour autre chose.

Je sais qu'il a travaill� avec les prostitu�es, il a fait un peu le policier pour l'une ou pour l'autre, mais pas plus. Il �tait sollicit� par les prostitu�es qui le connaissaient pour faire d�gager une fille qui �tait venue d'ailleurs, des choses comme �a. Vous devez savoir aussi que M. Al�gre a �t� plusieurs fois "bodyguard" pour les bars am�ricains de Toulouse. Moi, j'y vendais de l'alcool (N.D.L.R. : clandestinement) �a a �t� un temps mon boulot, et je connais le fonctionnement d'un bar am�ricain. L'un des bars o� il a travaill� sur les bords de la Garonne, dans une petite ruelle, a pris feu, c'�tait un feu criminel. Il connaissait bien ce monde de la nuit et des bars am�ricains.

Dealer de coca�ne

Lui, c'�tait un interm�diaire. D�j�, pour consommer, il faut conna�tre une personne qui vende. Il ne prenait pas de la coca�ne tous les jours, parce que c'est cher, mais des fois, en fin de semaine, il faisait des folies, un mixage de tout. Le truc que je sais, c'est qu'il procurait de la bonne coca�ne pour du beau monde. Il jouait l'interm�diaire, il achetait moins cher, il revendait plus cher pour ces gens-l�. Il fr�quentait le Shanga�, il y �tait connu, aussi. Vous savez, quelqu'un qui a une bonne coke, il se balade dans tous les bars o� on le conna�t, o� il fixe ses rendez-vous. Dans la m�me soir�e, il pouvait passer dans trois, quatre, cinq bars.

Soir�es "un peu sp�ciales"

J'ai pas de noms, mais il me disait que beaucoup de monde, par exemple des hauts fonctionnaires, venait dans des bars am�ricains pour savourer du sexe. Beaucoup de monde aussi qui cherchait de la coca�ne de bonne qualit�, et lui, il avait des contacts pour la drogue. Je suis persuad� qu'il a �t� un interm�diaire, mais il n'�tait pas le seul � procurer des drogues, des filles, dans des soir�es un peu sp�ciales qui existaient � Toulouse. Il y avait une demande de filles pour les soir�es sado-masochoistes, il connaissait du monde pour faire ce boulot, et �a rapporte aussi de l'argent, il en avait besoin.

Il connaissait des gens bien, pas ceux qui fr�quentent les bars am�ricains, et ces gens bien avaient du sexe un peu hors du commun. Du sadomasochisme, des homosexuels aussi. Il m'en a parl� dans des conversations o� il essayait de me faire comprendre que tout le monde peut basculer, comme lui a bascul�. Quand on a un go�t pour le sadomasochisme, par exemple, on peut basculer, parce que tous les jours on veut passer � quelque chose de plus fort. Ca suffit pas de taper, il faut faire un peu plus. Un jour, il m'a dit : " Si je parle, beaucoup de grosses t�tes vont tomber. " Je suis persuad� qu'il sait beaucoup de choses sur beaucoup de monde.

Propos recueillis par Fran�ois BARR�RE

Constantin Davidof a �t� condamn� le 3 juin 1998 � un an ferme � Toulouse pour usurpation d'identit�, usage de faux papiers, d�tention d'arme et recel. Le 9 octobre 1998, le tribunal correctionnel de B�ziers lui a inflig� un an ferme pour s�jour irr�gulier, recel et d�gradation. Le 6 janvier 1999, il a �t� condamn� � trois ans fermes � Millau pour vol avec arme et en r�union. Il s'est �galement �vad� lors d'un transfert en Allemagne, avant d'�tre repris au Cap d'Agde en novembre 1997.

Le r�le de son p�re


Patrice Al�gre m'a racont� que son p�re, qui �tait policier, �tait un type tr�s agressif. Il ne savait pas pourquoi il avait cette esp�ce de haine contre lui, depuis qu'il �tait tout petit. Il lui disait qu'il �tait un bon � rien, il le tapait. Quand il avait 10 ou 11 ans, il avait fait une petite connerie d'enfant, il a �t� attach� avec une cha�ne en m�tal et tabass� d'une mani�re qui n'est pas digne d'un p�re. Surtout d'un policier qui repr�sente aussi l'�tat.

Mais il y a une autre chose plus grave qui a d�clench� cette folie d'ordre sexuelle : son p�re tabassait sa m�re. C'est arriv� plusieurs fois que sa m�re soit ensanglant�e, et qu'une heure ou deux heures apr�s, son p�re revienne lui faire l'amour.

Le petit enfant qu'�tait Patrice Al�gre a surpris plusieurs fois cette sc�ne. �a l'a marqu� � vie. Il a �voqu� ces sc�nes comme le motif qui a d�clench� cette esp�ce de sado-masochisme qu'il a dans sa t�te. Les enfants copient un peu les parents. Il a pens� que c'�tait un truc normal de taper une femme, de l'ensanglanter et apr�s de lui faire l'amour. Ce sont les premi�res sc�nes d'amour qu'il a vu. �a l'a marqu� � vie.

Un autre exemple : quand on discutait, on faisait un peu de la philosophie, � c�t� de ce tuyau. Un soir, il m'a expliqu� : "Prends deux petits chiots qui viennent de na�tre. On en met un dans une famille o� il va avoir � manger, recevoir de la chaleur, des c�lins. L'autre, on le met dans une cage, noire, sans lumi�re, on le tape tous les jours, on ne lui donne pas � boire et � manger. Au bout d'un an, on laisse les deux chiens libres dans un parc o� il y a beaucoup de monde. Tu verras les r�actions : le chien qui a �t� �lev� dans une famille chaleureuse et affectueuse va jouer avec tous les enfants, il va �tre sociable, et l'autre va mordre toutes les personnes qui vont approcher de lui." C'�tait sa fa�on de voir sa vie.

Les crimes

On n'a parl� des faits qu'il a commis que d'une mani�re g�n�rale. C'est un mec intelligent, � mon avis il se m�fiait, et il ne m'a pas donn� de d�tails. Patrice Al�gre a eu beaucoup de femmes, il �tait capable d'avoir des relations normales. Mais �a ne le satisfaisait pas. C'�tait ennuyeux pour lui, pas normal. Il recherchait cette esp�ce� d'excitation, qui remonte � son enfance. Ce qu'il pouvait sentir quand il couchait avec une fille qu'il violait et qu'il tuait, il ne pouvait pas le ressentir avec une fille qui couchait avec lui normalement. Et �a, p�riodiquement, �a lui manquait. �a lui donnait � nouveau l'envie de go�ter � cette esp�ce d'extase que lui procurait le m�lange de la drogue et de tout le reste. Parce qu'il m'a expliqu� qu'au moment o� il commettait ses crimes, il prenait une esp�ce de cocktail molotov de diff�rentes drogues. De la coca�ne, mais aussi de l'ecstasy, du haschich, de l'alcool. Le haschich, c'�tait r�gulier, il le fumait � peu pr�s tout le temps. Mais chaque fois qu'il commettait un crime, il prenait une dose tr�s forte de coca�ne et d'ecstasy, et avec l'adr�naline que �a lui procurait, �a le mettait dans une autre dimension, �a lui donnait envie de passer � l'acte. Il m'a fait comprendre qu'il avait une esp�ce d'extase. Vous savez, on trouve la pratique de la strangulation dans le sado-masochisme. Lui, � mon avis, il l'a men�e � l'extr�me, dans une esp�ce d'extase qu'il a pouss�e au maximum.

Il vivait dans deux mondes parall�les. Quelque temps apr�s, il �tait conscient de la gravit� de ce qu'il avait commis. Il avait envie d'arr�ter, mais c'�tait plus fort que lui. Apr�s une p�riode, il avait un manque. Il fallait qu'il le fasse encore une fois.

Il ne m'a pas dit s'il a commis d'autres crimes. Il m'a expliqu� que les enqu�teurs cherchaient � lui mettre sur le dos beaucoup de crimes non r�solus qu'il n'a pas commis.

Il avait des regrets d'avoir reconnu ce qu'il a fait, parce qu'il a �t� honn�te avec les gendarmes : pour certains des cinq crimes qu'il a commis, ils n'avaient pas beaucoup de preuves. Patrice Al�gre a �t� honn�te et leur a dit ce qu'il avait fait. Il pense que c'est �a qui a d�clench� le bureau sp�cial avec 30 ou 40 gendarmes qui s'occupent de son cas.

Les survivantes

Dans la p�riode o� il �tait en cavale (1), il avait arr�t� un peu la consommation des drogues, parce qu'il avait peur de faire des conneries. C'est pour �a qu'il n'est pas � nouveau pass� � l'acte. Par exemple, il m'a expliqu� que la fille qui a surv�cu (2), il ne l'a pas tu�e parce que la dose de r�alit� �tait trop grande, � cause du manque de drogue. Il �tait un peu plus dans le r�el, il lui a dit qu'il fallait qu'elle se taise, et qu'elle avait dix ans de sa vie entre ses mains.

Je sais aussi que l'Allemande (3), elle l'a �chapp�e belle elle aussi. Elle l'a ramen� en Allemagne, elle �tait possessive et est devenue invivable. �a le mettait un peu en rage, �a a manqu� de se passer. C'�tait dans sa t�te, mais apr�s il a abandonn� l'id�e.

Des regrets ?

Un soir il m'a dit : "Tu sais, ma vie, elle est foutue, je ne vois pas de sens � vivre encore. J'ai �t� un con, j'ai fait des choses, mais c'est trop tard". � mon avis, il a pens� de nombreuses fois au suicide. Parce qu'il regrette et que, tout seul, il s'est condamn� � mort. Mais il a beaucoup de regrets pour sa fille, il n'est pas fier de ce qu'il a fait. La relation qu'il a avec sa grand-m�re, qu'il aime beaucoup, m'a �tonn�e, parce que sa grand-m�re �tait capable de lui donner encore un peu d'amour, alors qu'il est un criminel. Tout le monde le regarde comme un mec sans sentiments, mais j'ai vu des larmes dans les yeux de Patrice Al�gre quand il me parlait de sa fille. Il aime beaucoup sa fille, sa grand-m�re et sa m�re, ce sont les trois personnes pour lesquelles il a encore des sentiments.

Mais il a un autre grand regret : ne pas avoir tu� son p�re. Il consid�re que c'est sa faute s'il est dans cette situation. Patrice Al�gre est un cas social, toute sa vie a bascul� � cause de l'agressivit� de son p�re. Son p�re le traitait d'incapable, et Patrice Al�gre a toujours cherch� � lui montrer qu'il �tait quelqu'un, mais de mani�re n�gative. Si j'�tais dans son cas, je ferai un proc�s � mon p�re, et je raconterai � tout le monde la fa�on dont il m'a �duqu�. Les cha�nes m�talliques et l'agressivit� ne font pas une bonne �ducation. L'opinion publique et les p�res agressifs doivent comprendre que la violence peut faire na�tre un nouveau Patrice Al�gre. C'est pour �a qu'il faut que son p�re partage sa peine avec lui.

Derni�re rencontre

J'ai �t� transf�r� � Paris le 28septembre 2001 et deux jours plus tard, je suis revenu � la maison d'arr�t de Toulouse pour �tre entendu par un juge. Je suis retourn� au quartier d'isolement, et j'ai �t� mis encore dans la cellule � c�t� de Patrice Al�gre. La nuit, j'ai tap� dans le mur, et il m'a expliqu� qu'il avait eu deux ou trois c�tes cass�es, pendant un interrogatoire o� les gendarmes l'ont tabass�. "Je peux pas bouger ni rester pli� pour qu'on parle, aucun docteur ne m'a regard�, on me donne m�me pas un calmant." Moi dans cette soir�e, j'ai fait aussi une connerie, j'ai aval� des lames de rasoir, parce que j'avais des probl�mes avec mon extradition.

Le deuxi�me jour, je suis all� au tribunal et je suis retourn� � Fresnes. C'est la derni�re fois que je l'ai vu. Je n'ai pas eu de contacts avec lui depuis. C'est � la t�l� que j'ai vu ce scandale, et c'est cette actualit� qui m'a donn� l'id�e de parler.

Propos recueillis par Fran�ois BARR�RE

(1) Entre f�vrier 1997 et le 5septembre 1997, o� Patrice Al�gre est arr�t� � Chatenay-Malabris (Hauts-de-Seine).
(2) �milie Esp�s, viol�e le 22f�vrier 1997 � Toulouse, et que Patrice Al�gre renoncera � �trangler, ainsi qu'elle l'a racont� devant la cour d'assises de Haute-Garonne en f�vrier2002.
(3) Brigitte Fries, que Patrice Al�gre rencontre le 4juillet 1997 � Lloret del Mar, sur la c�te m�diterran�enne de l'Espagne, et qu'il suivra � Cologne (Allemagne) quinze jours plus tard, avant de la quitter courant ao�t1997.


Affaire Al�gre

�2003 L'investigateur - tous droits r�serv�s