Le porte-parole de Corsica Nazione, Jean-Guy Talamoni a d�clar� samedi que "l'union des nationalistes est la priorit� absolue", � quelques mois des �lections territoriales de 2004. Comme cela �tait pr�visible les nationalistes mod�r�s du Parti de la nation corse (PNC) bloquent sur la question de la clandestinit�.
Cette question "est actuellement examin�e dans le cadre de r�unions bilat�rales et multilat�rales avec les autres formations nationalistes", a d�clar� Jean-Guy Talamoni, et "nous avons l'espoir d'une conclusion dans les semaines qui viennent".�"Cela bloque principalement avec le Partitu di a Nazione (PNC, mod�r�s) qui fait de la question de la clandestinit� un pr�alable", a-t-il pr�cis� plus tard.
Le PNC demande aux clandestins de rejeter la violence par �tapes, "de la tr�ve jusqu'� la dissolution". � quoi Jean-Guy Talamoni r�torque que � ce n'est pas le meilleur moment pour poser cette question, compte tenu de l'intransigeance de Paris. Les conditions de la disparition de la clandestinit� ne sont pas r�unies. On ne voit pas tr�s bien ce qu'on pourrait dire aux clandestins pour les convaincre d'arr�ter leurs actions".
"Notre volont�, c'est qu'il n'y ait qu'une seule liste nationaliste aux �lections territoriales. Nous pourrions obtenir 25 % des suffrages, ce qui ferait de nous la premi�re force", a-t-il poursuivi.
"Toutes les formations nationalistes ont �t� invit�es", selon lui, au d�bat sur l'union, dimanche � 16 h 00, aux journ�es internationales de Corte organis�es par le principal parti nationaliste, Indipendenza, et la coalition �lectorale Corsica Nazione qui en �mane avec toutefois une inconnue : la pr�sence ou non des dirigeants nationalistes mod�r�s.
"Condamner la violence est leur droit le plus strict, mais ils avaient pourtant appel� avec nous � la manifestation de soutien au commando Erignac lourdement condamn�", souligne Maurice Giudicelli, un porte-parole d'Indipendenza non sans une certaine coh�rence. Croyant jouer au plus fins et pour ouvrir une br�che dans l�h�g�monisme d�Indipendenza, de nombreux cadres du PNC ont �t� � l�origine de l�appel d�A Tramula et le PNC a particip� � toutes les manifestations en faveur des assassins et assassins pr�sum�s du pr�fet Erignac.
Apr�s vingt-sept ans d�existence la question de la clandestinit� est donc plus que jamais au centre de la d�marche nationaliste. Indipendenza juge la pr�sence du FLNC plus que jamais indispensable. Jean-Guy Talamoni n�a en fait aucune voix au chapitre. Il n�est pas membre du FLNC et n�existe que par lui. S�il arrivait qu�il �mette la moindre critique envers ses amis cagoul�s, il serait aussit�t renvers� et d�mis de toutes ses fonctions. Corsica nazione n�est qu�une coquille vide destin�e � porter le projet �lectoral du FLNC, Indipendenza se comportant de plus en plus comme une chambre d�enregistrement et une vitrine l�gale.
Nous avons insist� dans ces colonnes sur le changement de relations apparentes entre le FLNC et Indipendenza. En th�orie les journ�es internationales sont organis�es par Corsica nazione. De fait l�intendance est fournie par Indipendenza. Mais cette ann�e, dix ans exactement apr�s l�assassinat de Robert Sozzi par le m�me FLNC, c�est l�organisation clandestine qui a dict� la ligne � suivre. Le communiqu� du FLNC donnait comme ligne g�n�rale l�union � condition bien entendu d��tre sur la ligne du FLNC c�est-�-dire d�accepter le principe de la clandestinit�. Jean-Guy Talamoni n�a fait que r�p�ter ce que lui dictaient ses amis cagoul�s.
L�avocat bastiais aimerait �tre l��gal de Gerry Adams, le leader du Sean Feinn qui a conduit les pourparlers de paix au nom des combattants catholiques. Mais Jean-Guy Talamoni oublie que Gerry Adams a �t� aussi un responsable militaire de l�IRA. Or il manque � Jean-Guy Talamoni cette dimension h�ro�que. Combien de fois avons-nous entendu dire par les nationalistes eux-m�mes que Talamoni �tait utile jusqu�au jour o� il ne le serait plus.
Signe des temps, dans un terrain quasi d�sert, les tea-shirts vendus dans les stands sont presque tous des appels � la lutte clandestine ou des slogans louant l�action suppos�e d�Yvan Colonna. Plus kitch encore : on peut se faire tatouer avec de l�h�n� la t�te d�Yvan Colonna sur la partie du corps que l�on choisit. Esp�rons pour les passionarias du nationalisme que celui-ci fera un beau proc�s car il faudra une belle op�ration de peau pour retirer le visage stylis� du berger de Carg�se.
"Plus que jamais, la lutte clandestine est indispensable", d�clare sans h�siter Marceau Simeoni, l'un des huit �lus de Corsica Nazione qui pratiquent la politique de la chaise vide � l'assembl�e de Corse depuis le 17 juillet. Marceau Simeoni qui navigua longtemps Fran�ois Santoni et ses amis de la Cuncolta, est un bateau ivre. Un jour, apr�s l�ap�ritif il se lance dans de violentes diatribes contre le FLNC et ses amis, un autre il loue leur talent. Il est vrai que les �lections approchent et que les discours flagorneurs refont leur apparition.
Les �lus de Corsica nazione se sont faits � leur statut de notables et ils n�entendent pas l�cher leur si�ge sans combattre. Il est vrai que la concurrence est rude et que la parit� vient un peu plus compliquer la comp�tition.
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