En condamnant dans un communiqu� les coups de feu tir�s en plein jour contre la fa�ade du palais de justice de Bastia "comme tous les actes de violence qui se sont multipli�s ces derniers jours", M. Zuccarelli affirme que les clandestins "tentent par ces exactions, de faire pression sur le gouvernement pour qu'il revienne sur le choix, tranch� par le suffrage universel, et rouvre des n�gociations avec les ind�pendantistes".
Le r�f�rendum du 6 juillet en Corse s'�tait sold� par la victoire du "non", mettant un terme au projet de r�forme institutionnelle, soutenu notamment par le gouvernement et les nationalistes.
"Je demande au ministre de l'Int�rieur de r�affirmer publiquement et clairement qu'il n'entend pas renier le vote des Corses et que le cycle des �volutions institutionnelles, n'en d�plaise aux terroristes et � leurs complices, est d�finitivement clos", ajoute M. Zuccarelli, qui doit rencontrer mardi M. Nicolas Sarkozy et qui malgr� une refondation promise, ne sait que r�p�ter les m�mes condamnations.
Car l�attitude de monsieur Zuccarelli est tout de m�me �nigmatique. Cet homme qui est sorti, il y a tr�s longtemps il est vrai de Polytechnique, est capable de raisonner. Les diff�rents gouvernements ont tous tenter de briser la clandestinit� par la r�pression. En 1986 puis en 1998, c��tait presque fait. Mais � chaque fois, il a manqu� ce petit quelque chose qui est la pr�sence effective, dynamique, moderne d�une classe politique locale dont �mile Zuccarelli est l�un des �minents repr�sentants.
La clandestinit� est un kyste sur la Corse, soit. D�abord comme tout kyste il est s�cr�t� par le corps lui-m�me. Ce serait donc une erreur de croire que la clandestinit� corse lui est ext�rieure. Mais surtout la paresse, le manque d�imagination de beaucoup d��lus corses est en partie la cause de cette violence. Les �lus qui ont choisi leur r�le d�montrent dans bien des cas une absence de conscience collective et de citoyennet� proprement inimaginable. Le souci de toujours reposer sur l��tat quitte � faire reposer sur lui ses propres fautes, est une constante des politiques insulaires nationalistes compris. Tout faire pour toujours faire croire qu�on y est pour rien. Et c�est d�ailleurs tr�s vrai. � force de n�y �tre pour rien, les politiques corses ne sont pour rien dans rien. Il existe fort heureusement quelques exceptions � commencer par Toussaint Luciani et des responsables de la soci�t� civile dont les efforts pour moraliser les �lections sont � signaler. Sans le respect de la d�mocratie �lective, il ne peut y avoir de d�mocratie tout court. Un tel message vaut �videmment pour les clandestins qui, le moins qu�on puisse dire, ne caracolent pas en t�te des chevaliers d�mocratiques.
�mile Zuccarelli promettait une refondation avant de faire un peu piteusement appel � des projets. Pour l�instant, il n�en a pas m�me �voqu� un seul. Il sait que la r�pression n�est pas une solution m�me s�il en faut ne serait-ce que pour donner confiance aux citoyens. Alors, mis � part, un surplace d�sesp�rant que propose-t-il ? En quoi sa vision de la Corse est-elle moderne et porteuse d�espoirs pour la jeunesse insulaire ? En rien pour l�instant.
Il a raison quand il affirme que les clandestins font pression pour rouvrir des n�gociations. C�est leur fonction et leur raison d��tre. Au lieu de sans cesse se plaindre, �mile Zuccarelli et consorts devraient retrousser leurs manches et construire une Corse o� la violence deviendrait un sujet d�opprobre. Mais il est vrai que pour l�anti-violent Zuccarelli, la violence est le seul v�ritable fond de commerce.
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