Le ministre de l'Int�rieur Nicolas Sarkozy a promis jeudi de nouveaux "signaux de la fermet� r�publicaine" face � la situation en Corse, laissant entendre que de nouvelles arrestations pourraient intervenir dans les semaines qui viennent dans les milieux nationalistes clandestins.
L'arrestation d'Yvan Colonna est "un premier signal de la fermet� r�publicaine. Il y en aura d'autres", a d�clar� M. Sarkozy apr�s avoir �t� interpell� lors de l'universit� du Medef (Mouvement des entreprises de France) � Jouy-en-Josas (Yvelines) par un chef d'entreprise corse "exasp�r�" par les attentats.
"Vous savez, en la mati�re, il y a ceux qui parlent et ceux qui travaillent. Nous travaillons beaucoup en ce moment et dans les semaines qui viennent, certains vont s'en apercevoir", a assur� le ministre de l'Int�rieur.
En attendant des gestes que l�on esp�re habiles tout en �tant ferme, la clandestinit� continue de frapper en Corse avec une assurance �tonnante.
Deux nouvelles charges explosives retrouv�es l�une � Zonza l�autre devant des locaux de police � Campo dell�Oro, l�a�roport international d�Ajaccio et une troisi�me de 30 kilos � Casabianda. Celle d�Ajaccio �tait de 100 kilos tout comme celle de Casabianda. Des records sont battus en la mati�re. Il faut les comparer � celles qui avaient d�truit les b�timents de l�URSSAFF et de la DDE en novembre 1999. Ces actions avaient �t� alors revendiqu�es par Clandestinu un faux nez du FLNC du 5 mai.
On y verra des co�ncidences troublantes. N�anmoins les deux p�riodes ne se ressemblent pas. Aujourd�hui la situation est bloqu�e en Corse du fait de la r�ponse des Corses au r�f�rendum propos� par le ministre de l�Int�rieur. Et les nuages ne cessent de s�amonceler au-dessus de l��le.
Marc Simeoni arr�t� par la DNAT et vraisemblablement un front commun contre la r�pression� C�est dans ce contexte pour le moins tendu que Dominique Perben, Garde des Sceaux et Nicolas Sarkozy vont arriver en Corse, l�un pour rassurer ses troupes, l�autre pour raccrocher la st�le du pr�fet Erignac. Esp�rons seulement que d�ici l� ils auront trouv� quelques id�es un peu percutantes propres � rassurer les Corses.
Depuis d�but 2003, 196 attentats et tentatives, dont 87 � "caract�re terroriste", ont �t� r�pertori�s, contre 127 pour les huit premiers mois de 2002, selon la police. Une cinquantaine de ces actions, dont certaines conduites en plein jour au risque de faire des bless�s, ont �t� men�es depuis juillet, signant un regain de tension apr�s l'arrestation d'Yvan Colonna, la victoire du "non" au r�f�rendum et le verdict du proc�s Erignac.
Mais le plus inqui�tant se d�roule sur le continent o� la Corse appara�t de plus en plus comme un boulet � tra�ner. Or la situation fran�aise n�est pas bonne : la France n�arrive toujours pas � rentrer dans les objectifs de Maastrich. Au contraire en pr�tendant all�ger l�imp�t le gouvernement accro�t le d�ficit. Autant dire que l�id�e m�me de solidarit� europ�enne est en train de voler en �clat.
La contestation s�annonce comme tr�s vive et nul ne peut pr�dire comment le gouvernement Raffarin tr�s affaibli par la canicule, arrivera � s�en sortir. Il ne faut donc pas esp�rer de miracles pour ce qui concerne la Corse. Nicolas Sarkozy sera donc vraisemblablement condamn� � hausser le ton en essayant de soutirer de nouvelles subventions.
En attendant les clandestins corses jouent sur du velours. Il y a seulement une semaine, leurs attentats lassaient la population. L�arrestation de Marc Simeoni risque de provoquer un retournement d�opinion. En Corse, tout change en quelques jours. Rien n�est donc �crit. Mais si les nationalistes savent �viter un drame caus� par leurs plasticages de plus en plus dangereux, ils peuvent compter sur un score historique aux territoriales.
Pourtant l� aussi, il reste � conna�tre les effets de la rivalit� entre les factions clandestines. La domination du bloc Indipendenza-Union des Combattants est tr�s mal v�cue par les adversaires du FLNC3. Les premiers ont fait un effort en int�grant � dans leurs prisonniers � ceux des autres tendances. Cela suffira-t-il ? Dans une d�mocratie il suffit de la d�termination et du cynisme d�une poign�e d�hommes pour tout faire basculer.
A�roport d'Ajaccio: 100 kg d'explosifs
Trois charges totalisant 100 kilos d'explosifs ont �t� d�couvertes jeudi matin contre des locaux de la police � l'a�roport d'Ajaccio.
Cette tentative d'attentat a �t� revendiqu�e dans la matin�e dans un appel t�l�phonique, qui n'a pas �t� authentifi�, aux bureaux d'i-t�l�vision � Ajaccio par un correspondant se r�clamant du "FLNC-Union des combattants". La revendication laisse un peu perplexe. D�une part, le correspondant ne poss�dait pas de canal d�authentification. L�Union des Combattants n�a d�autre part pas de canal dans ce m�dia. Enfin, le correspondant n�a revendiqu� aucun autre attentat alors que la r�gle est que, sauf cas vraiment exceptionnel et � r�ussi �, les revendications se font par paquets.
N�anmoins, fait troublant, l'appel anonyme � i-t�l�vision, se revendiquant du FLNC-Union des combattants, avait mentionn� une "op�ration commando police BREC Campo dell' Oro", le nom de l'a�roport d'Ajaccio, avant m�me que les informations relatives au BREC n'aient �t� diffus�es par les m�dias. Or la troisi�me charge a bien �t� trouv�e devant les locaux de la brigade r�gionale d'enqu�te et de coordination (BREC), un service de police sp�cialis� dans les arrestations dangereuses.
Le modus operandi ressemblait � s�y m�prendre � celui de Casabianda. Deux charges totalisant 70 kilos, d�pos�es contre les locaux du groupe r�gional d'intervention (GIR), ont d'abord �t� neutralis�es. Ces explosifs ont �t� d�couverts � la prise de service d'un policier. La troisi�me charge donc a �t� trouv�e contre les locaux de la BREC.
Les charges, dont les dispositifs de mise � feu n'ont pas fonctionn�, avaient �t� plac�es contre ces locaux administratifs situ�s � l'ext�rieur de l'a�roport, mais toujours en zone a�roportuaire. Ces locaux comprennent deux petits b�timents, d�serts durant la nuit, situ�s � environ 300 m�tres de l'a�rogare.
L�emplacement des charges d�montrait une bonne connaissance des institutions polici�res locales et des rep�rages.
Les GIR, rassemblant policiers, gendarmes, agents du fisc et douaniers, ont �t� cr��s en mai 2002, notamment pour combattre l'�conomie souterraine et les trafics qu'elle g�n�re.
Les BREC, cr��s en 1991 pour lutter contre les violences urbaines, sont progressivement devenus des brigades "anti-gang".
En "d�non�ant" cette tentative d'attentat, le syndicat national des officiers de police (SNOP) a affirm� "qu'aucune menace ou intimidation ne d�tournera la police nationale de ses missions, pas plus en Corse qu'au Pays Basque". Le SNOP a demand� au ministre de l'Int�rieur "un renforcement imm�diat des personnels et mesures de s�curit� sur l'�le"
L�explosion aurait provoqu� la destruction totale des b�timents et la mort d��ventuels occupants.
Une autre tentative d'attentat visait des installations de l'hippodrome de Zonza, o� les gendarmes ont d�couvert une puissante charge reli�e � une bouteille de gaz. L� aussi, le syst�me de mise � feu s'est av�r� d�fectueux.
TOUT LE DOSSIER CORSE
|
|