Deux hommes circulant en voiture �taient tu�s par balles lundi 17 f�vrier vers 10h40 dans les environs d'Ajaccio par deux individus casqu�s roulant � moto et deux complices � bord d'un v�hicule vol�. (voir nos infos du 18 f�vrier 2003) Les deux victimes, S�bastien Cuttoli, 25 ans, et Christian Battesti, 47 ans, �taient connues des services de police pour des braquages et des attentats. Christian Battesti avait m�me �t� utilis� par le FLNC dans les ann�es 1980 et avait �t� condamn� pour avoir particip� � la tentative d'extorsion de fonds puis au meurtre du coiffeur Schoch en 1983.
Les deux hommes �taient tomb�s dans un guet-apens tendu par quatre individus, deux hommes casqu�s circulant � moto et deux autres dans un v�hicule vol� quelques jours auparavant dans des locaux de l�EDF. Les deux victimes circulaient � bord d�une voiture de location. Les corps avaient �t� cribl�s de balles, une soixantaine d'�tuis de diff�rents types de munitions ayant �t� retrouv�s sur place. La m�thode d'assassinat �tait jug�e " tr�s professionnelle ". La voiture avait �t� � aveugl�e � par un tir de chevrotine puis arros�e au fusil. Enfin les victimes avaient �t� tu�es de balles de pistolet et de revolver.
S�bastien Cuttoli appartenait � cette nouvelle g�n�ration qui a fait ses premi�res armes il y a � peine quelques ann�es dans la d�linquance. Christian Battesti, appartenait de son c�t�, au petit milieu ajaccien. Dans les ann�es 1980 il avait �t� l'un des premiers voyous � servir la cause nationaliste f�t-ce par la bande.
Or S�bastien Cuttoli et Christian Battesti avaient un ami, Maurice Galeani. Ce dernier avait aussi appartenu � ces structures souples du FLNC qui permettaient d�embaucher � de jeunes en lisi�re de la d�linquance au coup � coup. Maurice Galeani �tait un � brave type � comme on dit. Il donnait des coups de main aux uns et aux autres.
Apr�s les �lections l�gislatives du 16 mars 1986, Charles Pasqua est nomm� Ministre de l'Int�rieur dans le gouvernement conduit par Jacques Chirac. Sur le continent, il r�pond tr�s durement � la contestation �tudiante. Alik Oussekine sera tu� au Quartier Latin par les brigades sp�ciales de Pandraud. En Corse, il promet de � terroriser � les terroristes. Il commence par d�structurer FR3 Corse qu�il juge responsable de la � propagande s�paratiste �.
Puis il s�attaque au FLNC sous la houlette d�un policier corse d�origine arm�nienne Dikran Tchividjian, retrait� depuis le 29 d�cembre 2000, qui va diriger l�UCLAT. L�organisation clandestine est soumise � de tr�s fortes turbulences. En janvier 1986, deux malheureux Tunisiens accus�s d��tre des dealers sont abattus � Ajaccio sur l�ordre du FLNC.
La mouvance sympathisante condamne alors cet acte et fait �clater la crise qui couvait. La r�pression va profiter de cette faiblesse pour arr�ter des dizaines de militants malgr� les efforts d�A Riscossa, organisation de soutien aux prisonniers. Les enseignants d�origine continentale sont plastiqu�s
Les coups port�s au FLNC sont terribles. Mais le gouvernement a besoin de marquer des points. La France est soumise � une campagne d�attentats moyen-orientaux et iraniens qui mettent l�opinion � rude �preuve. Les arrestations se succ�dent par dizaine. Le FLNC fait alors appel � de petits d�linquants pour perp�trer des attentats. Maurice Galeani est de ceux-ci.
Le premier attentat dont il a �t� accus� par la justice avait �t� commis le 30 ao�t 1986 � Ajaccio, contre les locaux de la direction r�gionale du Cr�dit Lyonnais, et le second le 15 novembre 1986, contre un immeuble situ� place Diamant � Ajaccio. Il avait �t� condamn� en 1987 � six ans de prison mais, depuis sa sortie de prison, il ne militait plus bien qu�il e�t gard� des contacts amicaux avec des militants nationalistes.
C��tait surtout un ami ins�parable de Battesti. Aussi quand celui-ci avait �t� abattu aux c�t�s de Cuttoli, en f�vrier dernier, il s��tait mis au vert. Selon ses proches, l�assassinat des deux premiers avait trait � un partage de butin.
Galeani semblait inquiet mais en six mois il avait eu le temps de se renseigner sur les motivations des assassins. Depuis un mois, il semblait plus tranquille au point de circuler en ville sur son scooter.
Il a �t� assassin� quelques minutes avant 20 heures, dimanche 24 ao�t en plein centre d�Ajaccio. Le cours Granval bien connu des Ajacciens est cette avenue qui commence en haut du cours Napol�on et s��tire vers le Casone o� tr�ne la statue de Napol�on. Le cours Granval se prolonge par l�avenue du g�n�ral Leclerc. C�est entre le lyc�e Fesch et l�Assembl�e territoriale que Maurice Galeani a �t� fauch� par deux rafales tir�es par le passager d�une moto qui devait le suivre depuis quelque temps. La victime s'est imm�diatement �croul�e, mortellement atteinte. Quant aux tireurs, ils ont imm�diatement pris la fuite � bord de leur moto apr�s la fusillade sans toutefois donner de coup de gr�ce. C�est donc la troisi�me victime de ces r�glements de compte dont on ne conna�t toujours pas le motif exact.
Maurice Galeani a �t� pr�sent� � tort par la presse comme un ancien militant du FLNC Canal historique et de la Cuncolta, mouvement qui a donn� naissance au parti Indipendenza.
C�est �videmment une erreur puisque lorsqu�il a �t� pris pour des attentats le FLNC ne s��tait pas encore scind� en deux. L�organisation l�gale nationaliste, le MCA (mouvement corse pour l�autod�termination fond� en 1983) va �tre dissoute le 21 janvier 1987. Pendant plusieurs mois, les nationalistes n�auront donc pas de vitrine l�gale et c�est seulement en juin 1987 qu�est cr��e la Cuncolta naziunalista. Dans le mouvement clandestin le FLNC est seul jusqu�� sa scission de 1990
Maurice Galeani n�a jamais �t� militant de la Cuncolta pas plus d�ailleurs que du MCA. Et il n�a appartenu qu�au FLNC unique.
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