Ouvrir dans une nouvelle fen�tre Les nationalistes corses mod�r�s se mettent aux Verts
Aug 25, 2003

Fran�ois Alfonsi, membre du Parti de la Nation Corse (nationalistes mod�r�s) a annonc� samedi matin � Bayonne "la tenue d'une rencontre dimanche � Marseille entre la F�d�ration des R�gions et Peuples Solidaires et la direction des Verts en vue d'une �ventuelle alliance lors des �lections r�gionales et europ�ennes de 2004".

Fran�ois Alfonsi, porte-parole de la Corse au sein de cette F�d�ration, a fait cette annonce lors de la cl�ture de l'Universit� des R�gions et Peuples solidaires qui s'est tenue pendant trois jours � Bayonne.

Par ailleurs, M. Alfonsi a estim� lors d'une conf�rence de presse que le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin allait vers la d�centralisation � "reculons".

Il a notamment soulign� que la loi sur le droit � l'exp�rimentation des collectivit�s locales, qui d�coule de la r�forme constitutionnelle sur la d�centralisation de mars 2003, "n'est pas compatible avec la reconnaissance des sp�cificit�s r�gionales".

R�gions et peuple solidaires est une f�d�ration qui regroupe des partis r�gionalistes ou autonomistes � caract�re mod�r�. Les principales formations nationalistes basques du Pays basque fran�ais n'en font pas partie.

Ces organisations sont le Parti de la nation corse (PNC), l'Union D�mocratique Bretonne (UDB), Libert� Bretagne, Parti Occitan, le Parti Nationaliste Basque, Eusko Alkartasuna (Solidarit� basque), le Bloc Catalan, la Gauche r�publicaine de Catalogne, l'Union du Peuple Alsacien (UPA) et le Mouvement R�gion Savoie (MRS).

R�gions et Peuples Solidaires a pr�sent� 112 candidats aux �lections l�gislatives de 2002 et a obtenu une moyenne de 1,26% de suffrages.

L�annonce de Fran�ois Alfonsi pose pourtant un gros probl�me au niveau local. Les Verts insulaires, I Verdi Corsi, appartiennent � la coalition Corsica nazione, cache-sexe bien �troit d�Indipendenza, organisation elle-m�me qui appara�t de plus en plus comme un habillage du FLNC Union des Combattants.

Or, Fran�ois Alfonsi, a gard� un souvenir douloureux de sa pr�sence au sein de la coalition Corsica nazione � laquelle il avait particip� en 1992. Lui et ses amis ( � commencer par le leader autonomiste historique Edmond Simeoni) l�avait quitt�e en 1994, un an apr�s avoir aval� la monstrueuse couleuvre constitu�e par l�assassinat du militant nationaliste Sozzi par ses propres fr�res d�armes.

Fran�ois Alfonsi avait alors �t� tra�n� dans la boue par Fran�ois Santoni qui l�avait notamment trait� dans le Ribombu d� � homosexuel politique � sans que l�on comprenne tr�s bien l�audacieuse image.

Peu de temps auparavant, lors des premi�re Europ�ennes, les nationalistes purs et durs avaient impos� une alliance � la coalition arc-en-ciel qui comprenait en France les �cologistes. La tendance mod�r�e (celle de Fran�ois Alfonsi) avait alors pour leader Max Simeoni (le fr�re d�Edmond) qui avait �t� �lu.

Le FLNC Canal historique lui avait alors impos� de prendre pour secr�taire le dirigeant du secteur d�Ajaccio, Fran�ois Santoni, qui venait juste de sortir de prison.

La tentative de Fran�ois Alfonsi consiste � imposer le PCN comme seule alternative possible en Corse. L�aval de la coalition des nationalistes mod�r�s europ�ens lui conf�rerait une stature qui viendrait conforter son image positive. Le fait que l�un de ses responsables ait �t� re�u par Nicolas Sarkozy lui apporte une aura dont les dirigeants du PCN esp�rent qu�elle se traduiront en bulletins de vote.

Pourtant rien n�est moins s�r. La force de Corsica nazione est de surfer sur un vote protestataire qui, dans un m�me temps, se fiche de l�ind�pendance comme d�une guigne. Mais ce vote protestataire, dans sa grande majorit�, a int�gr� la violence dans son raisonnement. Tant que celle-ci ne d�passe pas un certain stade, elle y voit un plus pour les nationalistes qui la pratique.

L�alliance du PCN et des Verts nationaux peut donc r�duire � rien des Verdi corsi d�j� outranci�rement d�risoires. Mais cela risque de ne pas changer fondamentalement la donne sur le terrain.

Seule esp�rance indigne que pourrait caresser le PNC (cela n�est �videmment qu�une hypoth�se d��cole) un discr�dit subi par les clandestins apr�s une action meurtri�re. Mais m�me dans ce cas, il est probable qu�on assisterait � un retournement d�opinion en direction des anti-nationalistes et non pas des nationalistes mod�r�s.

Le PNC a-t-il une chance de passer au-dessus de la barre des 5% de votants et d�avoir au moins un �lu ? Bien peu en v�rit� car les Corses n�ont gu�re l�impression de pouvoir compter sur un groupe qui n�est ni oiseau ni souris et encore moins chauve-souris. Coinc�s entre les Corsistes d�un c�t� et les ind�pendantistes de l�autre, les nationalistes mod�r�s n�ont plus qu�une voie qu�ils ont d�j� commenc� � suivre : int�grer pleinement la soci�t� corse et en devenir la colonne vert�brale technique � d�faut d��tre reconnus id�ologiquement.

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