Le pauvre Raffarin doit se demander qu�elle est la foutue f�e qui s�est pench�e sur son berceau lorsqu�il a accept� le poste de Premier Ministre. C�est bien simple : rien ne va. Le personnage est tout droit sorti d�une imagerie de la Troisi�me R�publique. Rondouillard, ridicule dans sa gestuelle, il a d�abord s�curis� les Fran�ais qui voulaient un � monsieur comme tout le monde �.
Raffarin a parcouru les routes de France s�exer�ant � la psychologie de Monsieur Cou�, ce personnage qui au plus fort de la crise des ann�es 30 r�unissait des stades pour hurler en ch�ur : � Tout va tr�s bien, tout va tr�s bien. � H�las les faits sont t�tus et ne se montrent pas dociles au raffarinades.
Croissance en berne, ch�mage priapique, contestation sociale toujours vivace, Corse en d�composition� Tous les ingr�dients sont pr�sents pour nous concocter une bonne rentr�e sociale dans le fil droit de la canicule : chaude, tr�s chaude. Seule bonne nouvelle pour le gouvernement : le PS n�en finit pas de chercher � se retrouver sans jamais y parvenir. D�sormais, les �minents politologues du Parti socialiste ont une cible d��lite : l�extr�me-gauche. Les petits hi�rarques roses n�auront excell� que dans un art : celui de d�biner le travail des autres.
Quant � leur propre programme, qui pourrait peut-�tre donner un peu de c�ur au bon peuple de gauche, que dalle ! � un tel point de nullit�, �a n�est plus pitoyable, c�est franchement lamentable. Il faut les entendre chercher le mot qui va faire mal et, soudain, s�rs de leur fait, se rengorger comme des crapauds buffles pour juger de l�effet produit. H�las pour eux, les faits sont contre eux. Et puis, il y a du d�risoire dans cet exercice convenu qui consiste � toujours critiquer ce que fait le parti adverse quand on a agi pareillement du temps o� le pouvoir vous appartenait.
Que dire du PC ? Silence dans les maisons de retraite. Le grand parti des travailleurs fait sous lui, place du Colonel Fabien. Vanit� des vanit�s� Ce temple du communisme triomphant fut construit en des temps que les moins de soixante ans ne peuvent pas conna�tre. Marie-Claude Buffet, r�incarnation en r�duction des apparatchiks staliniens de la bonne vieille p�riode, r�cite ses discours sans consistance. Hier, on organisait des d�fil�s de mode dans les locaux mille fois trop vaste pour un parti devenu, � honte supr�me, plus petit que les groupuscules trotskistes.
La p�riode est dure pour les dinosaures. La droite est donc seule en lice face � une extr�me-gauche requinqu�e. C�est l� la d�monstration de l�humour infini du Dieu cr�ateur : donner autant d�importances aux momies trotskistes, c�est tout simplement hilarant. Il faut avoir entendu un dirigeant de la Ligue communiste pontifier sur les divergences essentielles d�un L�nine au cerveau bouff� par la syphilis et un Trotsky pr�tentieux et dominateur pour comprendre que nous sommes actuellement � un croisement de diff�rents univers et que de vieux bolch�vicks se sont �gar�s dans les tunnels du temps pour venir nous escagasser en plein 21�me si�cle.
Il n�emp�che que le succ�s du Larzac a r�actualis� le danger gauchiste pour la France. Notre �conomie se barre en couille, nos ch�meurs font des petits, notre politique internationale est r�duite � peu. Mais Copp� le porte-parole du gouvernement � d�signer l�ennemi int�rieur : le trotskisme. Ouf on peut enfin mettre un visage sur l�effroyable maladie qui nous ronge : le trotskisme.
Et Raffarin alors ? Synth�se bionique de tout ce qui fait la France, le malheureux rame sans parvenir � remonter le courant. Il voulait courageusement promotionner la d�centralisation. La Corse qui d�non�ait le � jacobinisme � la refuse. Il pr�tendait baisser les imp�ts : la France est aujourd�hui plus endett�e que jamais et on demande aujourd�hui au premier ministre de r�soudre le probl�me ardu de la quadrature du cercle. Comment s�enrichir quand la France s�appauvrit.
Une petite semaine de vacances : voil� ce qu�a pris notre bagnard poitevin pendant que � le Grand � (Jacques Chirac) allait se bronzer les arpions au Canada. ll n�y a d�ailleurs qu�� comparer les mines des uns et des autres pour comprendre le drame de la France. Sa Majest� le pr�sident est bronz�, en forme d�athl�te quand l�autre gagnerait le concours de la plus endive du Nord.
Tout cela sent le sapin. Pour le gouvernement s�entend. On pr�te � Nicolas Sarkozy, le premier de la classe la volont� de s�extraire de ce corbillard pour tenter sa chance aux prochaines territoriales. Il se verrait bien � la place de pr�sident du conseil g�n�ral des Hauts de Seine pour se pr�parer � rebondir vers d�autres charges.
Mattei, Falco, Mer, Bachelot, Ferry� � la trappe comme dirait le p�re Ubu. Il y a du renouveau dans l�air et de la viande pour les abattoirs de la politique. La France r�clame du sang neuf. Oui mais du sang neuf il n�y en a plus. Alors que faire ? Mais r�tablir la formidable m�thode Cou�. Il n�y a plus que �a au magasin.
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