� Ils finiront par tuer quelqu�un �. La femme qui tient ses propos en corse � Bastia n�est pas une bourgeoise mais une commer�ante peu fortun�e. Elle dit son ras�l�bol des attentats, de la violence. Elle veut que �a finisse, simplement que �a finisse. Un groupe d�hommes qui prend le caf� place Saint-Nicolas. Ils ne sont pas particuli�rement pour le maire mais ils pr�disent un mauvais destin � la Corse si la violence continue.
� Nous, on a des petits enfants qui n�ont connu que �a. Alors on n�a beau aim� notre Corse, on esp�re seulement que nos jeunes, ils feront comme ont fait les anciens, qu�ils partiront sur le continent pour ne pas grandir dans ce climat �.
La Corse en a plus qu�assez de cette guerre d�attentats qui met d�sormais en danger la vie des citoyens. � Ce sont des l�ches. Ils arrivent dans leur v�hicule. Ils d�posent leur charge d�explosif et puis ils s�en vont sans chercher � savoir les d�g�ts qu�ils ont commis. �
Tous ceux que nos correspondants ont interrog�s � Bastia, � Ajaccio, � Calvi ou � Porto-Vecchio ne cachent plus leur exasp�ration. � Dites le bien que les Corses �a n�est pas �a. Ca ce sont des criminels qui r�glent leurs petites affaires sur le dos du peuple qu�ils pr�tendent d�fendre �.
Un jeune homme maugr�e que si �a continue il ne � les votera plus �. Les d�signe les nationalistes, les clandestins� En quelques jours, le vent a tourn�. Alors que jusqu�� il y a peu, le volant s�curitaire du gouvernement lassait la population � cause des nombreuses maladresses commises, la multiplicit� des attentats et les risques qu�ils font encourir � la population ont renvers� la vapeur. Selon toutes les indications qui remontent jusqu�� nous, des �lections aujourd�hui m�me donneraient un mauvais score aux nationalistes.
Il faut dire que les organisations clandestines y sont all�es fort dans leur volont� de d�montrer leur force. Un local d'EDF � Bastia a �t� dimanche apr�s-midi la cible d'un attentat qui a provoqu� un incendie et dans lequel un policier a �t� l�g�rement bless� et deux autres l�g�rement choqu�s.
Deux personnes encagoul�es avaient �t� aper�ues en train de s'enfuir peu avant l'explosion d'une bouteille de gaz coupl�e � une mati�re d�tonante, survenue � 17H27.
Un des policiers arriv�s sur les lieux a �t� bless� � une oreille et deux autres l�g�rement choqu�s par la d�flagration.
L'explosion a provoqu� un incendie, qui a �t� ma�tris� par les pompiers vers 19H30. La police judiciaire et des repr�sentants du parquet se sont rendus sur les lieux.
� Ils ont eu � peine le temps d'apercevoir les engins et de se prot�ger �, d�clare le procureur de la R�publique de Bastia, Patrick Beau, selon lequel les cons�quences de cet attentat auraient pu �tre � dramatiques �.
Le b�timent du local EDF, une agence commerciale situ�e � la sortie sud de Bastia, �tait encore debout. Les baies vitr�es ont toutefois �t� souffl�es et les d�g�ts � l'int�rieur des locaux sont importants.
De son c�t�, le secr�taire g�n�ral de la CGT-Edf pour la Corse, Antoine Mandrichi, a "condamn�" cet acte "avec la plus grande fermet�", d�non�ant une "politique de la terre br�l�e qui met en cause le service public alors qu'EDF investit en Corse pour tirer l'�conomie vers le haut".
Le syndicat a appel� les agents de l'�le � un arr�t de travail de deux heures lundi, ainsi qu'� un rassemblement devant les locaux vis�s.
Le 27 juillet, des locaux d'EDF avaient d�j� �t� la cible d'un attentat � Furiani, au sud de Bastia, acte �galement perp�tr� en plein jour et qui avait caus� des d�g�ts importants mais pas de bless�s.
Dans la nuit de dimanche � lundi, une agence du Cr�dit Agricole de Mezzavia, au nord d'Ajaccio, a �t� vis�e par un attentat � l'explosif,
La charge, �valu�e � une vingtaine de kilos d'un m�lange de nitrate et de fioul, a explos� vers 2 heures du matin et a provoqu� d'importants d�g�ts.
Les locaux de la succursale ont �t� d�vast�s. Les vitres des commerces et des appartements environnants ont �t� pulv�ris�es.
L'attentat n'a, pour l'instant, �t� ni sign�, ni revendiqu�. Le 1er ao�t, le si�ge r�gional du Cr�dit Agricole, � Ajaccio, avait �t� la cible d'une explosion.
Le rythme des attentats et leur modus operandi interdit d�sormais d�attribuer tel ou tel attentat � telle ou telle organisation. Les faibles moyens engag�s (deux hommes pour chaque op�ration, une bouteille de gaz et du nitrate-fuel) permettent � n�importe qui d�agir.
Il est � peu pr�s certain qu�il s�agit du m�me � dialogue � entre FLNC. Mais rien de plus pr�cis sinon que les attentats de jour sont �videmment beaucoup plus dangereux que les attentats nocturnes.
On peut enfin l�gitimement s�interroger sur l�efficacit� de tels actes qui ne servent qu�� baliser des territoires comme des chiens urinent au coin des blocs de maison. L�impression imm�diate est que les nationalistes sont en train de scier la branche ma�tresse sur laquelle ils �taient assis. En laissant leurs � soldats fous � se lancer dans cette surench�re, ils d�truisent le capital de sympathie qu�ils avaient accumul� peut-�tre au profit des nationalistes mod�r�s mais plus vraisemblablement au profit d�un vote l�gitimiste. Le premier mort ne leur sera jamais pardonn�. Mais sont-ils encore capables de faire de la politique ? Au vu des derniers �v�nements, on comprend seulement que les organisations clandestines ont repris le dessus sur les vitrines l�gales. La Corse ? Une histoire sans fin.
TOUT LE DOSSIER CORSE
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