L�attentat perp�tr� en plein Ajaccio dans un quartier populaire est une prise de risque qui inqui�te les autorit�s mais aussi les nationalistes les plus conscients.
Les r�actions indign�es de la population ont �t� repercut�es par la presse, la t�l�vision et la radio. Ce n��tait pas cette fois-ci de malheureux continentaux dont la maison avait explos� qui criaient leur d�go�t de telles m�thodes mais bien de vieux Ajacciens � l�accent corse. � Des salauds � � Il n�y a pas de mots � � I brutacci � plus les in�vitables � ce ne sont pas de v�ritables Corses� des gens sans honneur �.
Ironie de l�histoire le quartier en question est un quartier o� l�on vote beaucoup nationalistes et corsistes. C�est dire si les plastiqueurs ont eu le nez creux. Car cette fois-ci ils ont failli tuer. � minuit et demi, beaucoup de personnes prenaient le frais sur les balcons. Les locaux de la DDE situ�s au rez-de-chauss�e ont �t� ravag�s par une charge de 20 kilos, c�est-�-dire autant que la charge non explos�e d�couverte � Vico, devant la gendarmerie.
Confidence d�un vieux � plastiqueur � : � Maintenant ceux qui font �a ne semblent plus avoir de limites. � Folelli le 14 juillet, ils ont d�j� failli tuer une enfant. Ici �a aurait pu �tre un massacre. Je ne veux pas encore crier � la provocation. Mais de tels actes aident le gouvernement �.
On ne sait pas si cet acte sera revendiqu�. Mais celui de Folelli l�avait d�abord �t� par l�Union des Combattants avant de l��tre par le FLNC 3 qui donnait des d�tails d�montrant qu�il en �tait en effet bien l�auteur.
Parmi les actes d�une telle violence il faut citer l�attentat � la voiture pi�g�e perp�tr� en juillet 1996 sur le port de Bastia et qui avait provoqu� la mort de Pierre Lorenzi et occasionn� de graves blessures � Charles Pieri.
Mais surtout en novembre 1999, le groupe Clandestinu (en fait un faux nez du FLNC du 5 mai) faisait sauter en plein jour la DDE (toujours elle) et l�URSAFF. Or ce sont les militants de la m�me mouvance qui sont aujourd�hui dans le FLNC 3.
La r�action du pr�fet a �t� � la hauteur de l��v�nement : "Une nouvelle fois, les auteurs de ces actions violentes, perp�tr�es en plein centre-ville d'Ajaccio, ont expos� le voisinage et pris le risque d�lib�r� de porter atteinte aux personnes", a d�clar� Dominique Dubois en partance pour le continent. "En visant la DDE, ajoute-t-il, les auteurs de ces actes s'en sont pris � la pr�sence des services publics en Corse, aux particuliers qui b�n�ficient de ces services, mais aussi aux entreprises qui d�pendent de la commande publique. C'est la Corse et ses habitants, une fois de plus, qui sont ainsi les premi�res victimes de ces actes consternants par leur caract�re aveugle, l�che et stupide."
Le ministre de l'�quipement et des transports, Gilles de Robien, a apport� publiquement son "soutien", jeudi 14 ao�t, "� l'ensemble du personnel de la DDE". Il a aussi indiqu� que "des expertises �taient en cours pour �valuer l'ampleur des dommages" et que tout �tait "mis en �uvre pour que le fonctionnement du service public reprenne dans les meilleurs d�lais".
Les responsables politiques corses ont tous protest� : Jos� Rossi, le pr�sident (UMP) de l'Assembl�e de Corse, les d�put�s de Corse, toutes �tiquettes confondues, ou encore le Syndicat d�partemental CGT de la DDE.
� qui profite le crime d�Ajaccio ?
Qui a commis le plasticage d�Ajaccio. Nous l�avons �crit : nos informations et la logique jouent en faveur du FLNC 3. Selon nos informations ce serait une r�ponse � l�appel de Resistanza corsa en faveur d�un retour au bercail de l�Union des Combattants.
On ne peut cependant exclure une action d�une partie du FLNC d�Ajaccio, r�cemment mise sur la touche et responsable entre autres plasticages de celui d�un commissaire des RG, de maisons � Tiuccia. Selon nos informations, le secteur d�Ajaccio est secou� de convulsions qui ont toutes les m�mes causes : qui sera sur les listes de Corsica nazione en 2004 ? C�est donc la guerre des petits chefs qui tous reluquent les strapontins tant d�sir�s de l�Assembl�e territoriale.
Le but ultime n�est d�ailleurs pas Ajaccio mais bien Paris. Car les repr�sentants nationalistes �lus pourront, un jour, si Dieu le veut, s�asseoir autour de la table ronde de Matignon, en face des ministres fran�ais, achevant ainsi la cons�cration d�une carri�re de plastiqueur. Qui pr�tendait qu�en Corse nous avons su quitter nos caract�ristiques tribales ?
Or la parit� est venue compliquer le probl�me. � moins de jouer les transformistes, il va falloir que certains abandonnent leurs ambitions ce qui est difficile en Corse o� l�important n�est pas d��tre un chef clandestin mais un �lu d�mocratique.
Un des responsables du FLNC est donc en train de jouer les � inorganis�s � pour tenter de s�imposer. D�autant qu�il conna�t bien certains responsables du FLNC 3 avec qui il a milit�.
N�anmoins tout pousse � croire que cet attentat insens� est le fait du FLNC 3. On remarquera, non sans amertume, que les organisations clandestines, qui parlent souvent au nom du peuple corse, continuent de s�entre-d�chirer sur le dos de ce peuple corse, ne prenant m�me plus garde aux �ventuelles victimes qu�elles pourraient causer. R�cemment � Ajaccio, le plasticage du conseil g�n�ral de la Corse du Sud, avait d�j� provoqu� des bless�s l�gers tout comme le plasticage de la DDE et de l�URSAFF en novembre 1999.
Des indiscr�tions mettent cela sur la juv�nilit� des plastiqueurs et l�explosif d�sormais utilis� : le nitrate-fuel qui ne permet pas de jouer dans la finesse. Nous avions �voqu� le plasticage du pont de Viggianello destin� � tester une charge. Il n�en reste pas moins que le nitrate-fuel n�est pas un explosif � tr�s scientifique �. Il d�truit en gros. L�un de nos correspondants avait cherch� � savoir pourquoi la dynamite �tait abandonn�e. � Trop ch�re et trop surveill�e �.
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