En Corse l'ann�e 2002 a enregistr� la hausse la plus �lev�e de faits racistes depuis dix ans", notait la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) dans son dernier rapport annuel soit trois fois plus d'exactions racistes en 2002 qu'en 2001. Le rapport donne une explication qui ne se suffit pas � elle-m�me mais qui est cr�dible : la surench�re � laquelle se livrent les divers mouvements nationalistes", men�e au nom de la lutte contre "la substitution ethnique" et le trafic de drogue.
Selon le rapport la politique des clandestins qui d�non�ait en 1999 les � allog�nes � continue de s'afficher � travers de nouveaux slogans pour la "d�colonisation de la soci�t�" ou la lutte contre le trafic de drogue, avec pour coupables des non-Corses. Ainsi, le nombre de v�hicules de personnes d'origine marocaine incendi�s a �t� en nette augmentation.
En 2003, le mouvement d�agression s'est amplifi� signe d�une crise de la soci�t� corse mais aussi d�une tension entre les organisations clandestines. Deux sigles ont servi � couvrir ces actions.
"Resistenza corsa" a revendiqu� plusieurs attentats dont celui qui a d�truit un bar bastiais fr�quent� par des Maghr�bins, le 26 mai 2003, ainsi que trois autres actes racistes. Resistenza corsa avait d�j� revendiqu�, peu apr�s No�l, des attentats ont certains commis rue Droite, une voie du vieux Bastia, qui auraient pu tuer.
Resistenza corsa justifie ses actions par la lutte "contre la drogue, la d�linquance et la pr�sence de communaut�s �trang�res".
Dans la nuit du 19 mars, des tracts, sign�s par une Organisation secr�te corse (OSC), avaient �t� lanc�s depuis des voitures dans les rues de Corte, Ajaccio, Bastia et d'autres villes. � Nous ne voulons pas que la Corse devienne un nouveau Kosovo �, �tait-il �crit, ou "une excroissance du Maghreb � (...)� Les agressions commises contre nos compatriotes par des Arabes s�rs de leur impunit� gr�ce aux lois antiracistes sont des signes inqui�tants et constituent les pr�mices avant-coureurs � des affrontements in�luctables et plus graves dans les mois � venir �.
Ces tracts �taient distribu�s un an jour pour jour apr�s le meurtre d'une jeune femme, en Balagne, apr�s des violences qu'elle aurait subies d'un Maghr�bin, dans des circonstances que l'enqu�te n'a jamais clairement �lucid�es. Des militants de la mouvance extr�me-droite tendance unit� radicale avait r�ussi � manipuler ce mouvement.
Une autre organisation, Corsica cristiana, revendiquait elle aussi des attentats anti-maghr�bins avec pour slogan "Corse chr�tienne", accompagn�e de croix celtiques. "Corsica a i Corsi" � La Corse aux Corses �.
Alros qu�il �tait �tabli que plusieurs de ces attentats auraient pu tuer, les ind�pendantistes tout en se d�fendant d��tre racistes, �crivainet dans le Ribombu leur hebdomadaire : "Nous n'accepterons pas que des membres d'une communaut� �trang�re � la Corse insultent impun�ment notre culture, notre langue, notre peuple"
Conscient de l�impact d�sastreux de cet article sign� par Yviu Burdieccu, Indipendenza rectifiait le tir par un communiqu� publi� le 21 f�vrier par Corse-Matin : "Dans la perspective de l'accession de la Corse � la souverainet�", le "mouvement national" participerait "� la construction d'une soci�t� d'o� seront exclues des solutions �conomiques favorisant, par le biais de l'immigration sauvage, le trafic de travailleurs clandestins et le retour au travail illicite, v�ritable fond d'exploitation".
� plusieurs reprises, dans ces m�mes colonnes nous avons livr� nos analyses quant � ces mouvemnents. Selon nos informations tr�s pr�cises, Resistenza Corsa n��tait rien d�autre qu�un faux nez du FLNC secteur bastiais. Ce sigle �tait destin� � couvrir des actions que le mouvement clandestin Union des Combattants ne pouvait pas signer.
� Bastia, le FLNC Union des Combattants a du, en effet faire face � une mont�e en puissance d�un racisme agressif au sein m�me des jeunes qu�il a recrut�s.
Dans le vieux Bastia de jeunes corses d�origine maghr�bine, n� en Corse et parlant souvent le corse, se sont constitu�es en bandes. Il est ind�niable que certains d�entre eux pratiquent le trafic de drogue tout comme le font de jeunes Corses des quartiers de Lupino et de Montesoro dont certains sont d�ailleurs des hommes de main du FLNC.
Par ailleurs, les maisons d�labr�es du vieux Bastia sont d�sormais tr�s convoit�es. Mais elles sont occup�es par des Maghr�bins. La campagne men�e par Resistanza corsa avait donc un double but : att�nuer les tensions au sein m�me de la base ind�pendantistes et favoriser une offensive immobili�re qui profitera � certans chefs clandestins au mieux avec des promoteurs.
Pour ce qui concerne l�OSC, il s�agit de militants d�extr�me-droite qui ont pay� quelques jeunes pour commettre des plasticages comme celui de la mosqu�e de Baleone. Celui-ci n�a pas �t� revendiqu� � cause de l��moi qu�il a provoqu�.
Pourtant il est faux de pr�tendre qu�il n�y a pas de passerelles entre toutes ces actions. Sur Ajaccio, les diff�rentes factions nationalistes se sont livr�es � une campagne sur le th�me de l�ins�curit�. On trouvait d�un c�t� un dirigeant du FLNC et de l�autre un ancien dirigeant du FLNC aujourd�hui responsable du FLNC 3.
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