Des rumeurs font �tat d�une �bullition inqui�tante dans les milieux de la clandestinit� corse. Des rumeurs inqui�tantes font �tat de noms d��lus insulaires particuli�rement vis�s en cas d�attentats.
� Jamais une situation n�aura �t� aussi tendue � nous dit un ind�pendantiste. � Nous sommes dans une impasse totale � cause du r�f�rendum. L��lectorat corse nous a plac�s dans la pire des situations qui soient. Et en Corse �a se r�gle toujours dans la violence. � Et notre homme d��num�rer : � En plus du nom, il y a eu les propos intol�rables de Sarkosy apr�s l�arrestation d�Yvan. � Carpentras, il a montr� sa t�te au peuple. Yvan a fait ce qu�il a fait mais il est un Corse. C�est un des n�tres. En second lieu, Sarkozy s�attaque � ce qui, chez nous est sacr� : le devoir d�hospitalit�. Et il fait la m�me erreur que Marion et Bonnet. Dans six mois, nous avons la Corse profonde pour nous. Ensuite il y a ce r�quisitoire. Personne chez nous ne pourra accepter que ces hommes soient enferm�s � vie sans aucune esp�rance. C�est impossible. Ceux du jour et ceux de la nuit vont devoir r�agir. C�est tragique mais c�est in�vitable. � Et de conclure : � Comme toujours ce sont de pauvres gens qui risquent d��tre tu�s. Mais qu�ils se rappellent de la manifestation de Bastelica-Fesch. Le soir de jeudi, il y a une manifestation. Si les condamnations sont des perp�tuit�s assorties de 22 ans incompressibles, il y aura du d�g�t. � Et de conclure : � Mais ce qui est diff�rent cette fois-ci, c�est que la haine est immense contre certains de nos �lus. La France est coupable. Mais il y a plein d�autres coupables qui sont des Corses �.
Des appels ou plut�t des suppliques au calme commencent � fuser ici et l�. Mais les nationalistes, perdus dans leur parano�a interne, sont devenus sourds � la sagesse et � l�humanit�.
� On nous a rendus fous � gronde l�un d�entre eux qui est aussi un militant clandestin. � Nous allons vers les mois les plus durs que la Corse ait jamais connus. Et ils verront que la r�pression nous endurcit au lieu de nous affaiblir. Qu�ils se rappellent les territoriales sous Bonnet �.
Plus inqui�tant encore, des r�unions ont eu lieu dans les micro-r�gions entre les commandos du FLNC 3 et celui de l�Union des Combattants. L�heure est � la cause sacr�e. � Maintenant que le non est pass�, nous sommes tous sur la m�me longueur d�ondes. Et puisque Zuccarelli explique que son succ�s est fondateur, on verra ce qu�il fonde. �
La peur est perceptible dans la population. Prise en �tau entre une clandestinit� qui agit presque toutes les nuits et des forces de police de plus en plus nerveuse, chacun craint ici la bavure qui mettrait le feu � l��le. � On n�en a assez de cette tension perp�tuelle, avoue un Bastiais. Mais nous n�arrivons pas � nous sortir du sac dans lequel nous avons la t�te. Nous craignons un retour aux ann�es de plomb, � une plong�e de l��conomie. Nous nous craignons nous-m�mes. Et nous ne savons pas quoi faire. �
Plus inquiet encore un �lu qui �tait favorable au oui. � Le pire c�est qu�apr�s les d�clarations particuli�rement stupides de Sarkozy, dans quelques mois tout le monde va avoir int�r�t � la violence. Les petits groupes pour exister, les nationalistes parce que c�est leur raison d��tre, les anti-violence parce que sans la violence, ils ne sont rien et Sarkozy, parce qu�il va pouvoir gr�ce � la r�pression, faire oublier l��chec du r�f�rendum. Et au milieu de tout cela, les pauvres Corses tournent en rond, affol�s comme des animaux encercl�s par le feu. �.
Nicolas Sarkozy semble avoir compris la gravit� de la situation. Dimanche soir, amer, il posait en "priorit�"le "r�tablissement de l'ordre " � poursuivre. "La page du changement institutionnel est tourn�e, expliquait-il ; maintenant, il faut desserrer l'�tau de la peur qui emp�che les Corses de s'exprimer." D�s le lendemain, son entourage s'effor�ait d�att�nuer la duret� du propos. "La s�curit� est l'un des trois volets de la politique que le gouvernement voulait mettre en �uvre pour l'�le, nuan�ait un de ses conseillers. Le volet institutionnel n'est plus � l'ordre du jour, mais celui du d�veloppement �conomique, lui, continue." Le ministre devrait rencontrer dans les semaines � venir des �lus corses..
Une soci�t� en d�route, une violence au bord des l�vres� La Corse a vraiment la gueule de bois et s�aime moins que jamais.
Dossier Corse
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