Dans son �dition de lundi, Lib�ration r�v�lait une rencontre entre un haut responsable policier et l'avocat de Colonna. Lundi, dans la matin�e, Me Antoine Sollacaro a confirm� la tenue d'une r�union �le 6 ou le 7 juin� � l'h�tel Lutetia, � Paris entre lui, le patron des Renseignements g�n�raux, Bernard Squarcini, et un autre avocat de la d�fense, Me Patrick Maisonneuve. �J'ai �t� contact� au t�l�phone par un personnage qui m'a dit qu'il intervenait pour le compte de l'Etat, et qui m'a demand� si j'accepterais de rencontrer M. Squarcini�, a d�clar� l'avocat d'Yvan Colonna, qui continue d'affirmer qu'il n'avait pas �t� question de n�gocier une quelconque reddition de son client. Me Antoine Sollacaro dit aussi avoir craint un pi�ge, ce qui l'a conduit � demander � Me Patrick Maisonneuve d'�tre pr�sent. �On a discut� du proc�s et on n'a pas �voqu� le cas d'Yvan Colonna, car j'ai fait clairement savoir qu'il n'en �tait pas question (...) Je pense qu'on m'a tendu un pi�ge et j'ai pris les pr�cautions n�cessaires pour l'�viter�, a-t-il ajout�. Me Patrick Maisonneuve a confirm� ses dires.
A noter que dans une d�claration pr�c�dente, M. Sollacaro pr�cisait encore que cette r�union avait eu lieu � par hasard �. Deux versions pour le moins contradictoires !
Le ministre de l'Int�rieur, Nicolas Sarkozy, a d�menti depuis vendredi dernier l'existence d'une n�gociation qui aurait favoris� la capture d'Yvan Colonna.
Dans l�article paru dans la version papier Lib�ration �crivait : � N�gociations. Pourtant, une rencontre entre l'un des avocats du berger de Carg�se, Antoine Sollacaro, et un haut responsable policier a bien eu lieu �une quinzaine de jours� avant l'arrestation. Les deux hommes se sont vus au bar du Lutetia, un h�tel chic de Paris. Pour un proche de l'avocat, au cours de cette rencontre �due au hasard�, il n'a �jamais �t� question� de n�gociation. Pourtant, � en croire le m�me responsable policier, la rencontre avait bel et bien �t� programm�e. A la demande de la hi�rarchie polici�re, un fin connaisseur du dossier corse serait venu �sonder� Me Sollacaro. �Il s'agissait de savoir dans quel �tat d'esprit se trouvait Colonna�, explique-t-il. Fa�on de reconna�tre qu'une reddition a bien �t� propos�e.
Selon une source judiciaire, les deux parties ne se seraient pas accord�es. Colonna cherchant � parfaire son rang de h�ros corse, le fugitif aurait pr�f�r� se rendre, seul, en frappant � la porte d'un commissariat. Un sc�nario inimaginable pour le minist�re de l'Int�rieur : sur cette affaire-l�, Nicolas Sarkozy jouait son image d'homme d'Etat � poigne.
Ce n'est pas la premi�re tentative, d'ailleurs. Depuis que le tueur pr�sum� de Claude Erignac a pris le maquis, d'autres policiers, comme Roger Marion, l'ex-patron de la Dnat, ont tent� d'obtenir une reddition par le biais des proches.
Une note �blanche � intitul�e �D�marches secr�tes pour obtenir la reddition d'Yvan Colonna, assassin pr�sum� du pr�fet de Corse �, �tait envoy�e en septembre 2002 aux directions centrales du minist�re de l'Int�rieur. Elle mettait en cause Roger Marion, ancien patron de la DNAT et num�ro 2 de la police judiciaire. Son auteur en �tait l'ancien directeur du SRPJ d'Ajaccio, Demetrius Dragacci qui est en proc�s avec le commissaire Marion apr�s que celui-ci l�e�t accus� faussement d�avoir �t� � l�origine de la fuite d�Yvan Colonna. Roger Marion n�a cess� d�user de tous les moyens pour tenter de r�parer cette � faute �. Dragacci se fait ici un plaisir d�apprendre la d�marche de son ennemi qu�il a appris d�un autre policier � la retraite qui habite aussi Carg�se. Le ton est tout en insinuations. Roger Marion esp�rait obtenir la reddition d�Yvan Colonna et de pouvoir jouer sur les �lections pr�sidentielles. En d�autres termes, il esp�rait pouvoir faire un coup qui aurait servi au vainqueur, coup qui ensuite lui aurait � servi �.
Objet : d�marches secr�tes pour obtenir la reddition d'Yvan Colonna assassin pr�sum� du Pr�fet de Corse, M. Claude ERIGNAC.
Entre les deux tours des �lections l�gislatives, Roger Marion avait organis� une d�marche aupr�s de M. Jean Hugues Colonna, p�re du fugitif, en vue d'obtenir la reddition de ce dernier avant le deuxi�me tour.
C'est Pierre Geronimi, qui exploite � le Glacier � � Sagone qui a �t� contact� en vue de l'organisation de l'entrevue avec Jean-Hugues Colonna, ex-d�put� socialiste des Alpes Maritimes. En effet, Pierre Geronimi qui est le concubin de Christine Colonna, fille de Jean Hugues a eu l'occasion d�effectuer par le pass�, un voyage d'agr�ment en Am�rique Latine avec Yvan Colonna. Il a donc �t� l'interm�diaire de l'entrevue entre un policier Corse se disant de � l'anti-terrorisme �, proche de Roger Marion et a priori tr�s engag� politiquement.
L'entrevue s'est d�roul�e dans le complexe touristique � L'Alivetu � appartenant aux Colonna situ� avant l'agglom�ration de Carg�se, l� o� Yvan Colonna, s'�tait entretenu en 1999 avec le journaliste Axel Girard de TF1, avant de prendre la fuite - la veille de la visite domiciliaire des policiers de la DNAT.
L'ex-d�put� et ancien membre des Cabinets Marchand et Quil�s, apr�s avoir pr�tendu ne pas savoir o� se trouvait son fils Yvan, a ajout� qu'il n'avait de toute fa�on aucune influence sur lui. Il s'est vivement insurg� sur la d�marche, ayant parfaitement compris, que la reddition de son fils, n'avait pour objectif que de faire valoir de ses amis politiques de la DGPN, qui avaient mandat� le policier.
M. Jean Hugues Colonna a clairement signifi� � son visiteur qu'il �tait choqu� par cette initiative, parfaitement d�plac�e dans le contexte politique: il aurait d'ailleurs fait savoir que cette attitude m�ritait une conf�rence de presse pour d�noncer son ambigu�t� et qu'il s'abstenait de la faire par fid�lit� au P.S.
M. Roger Marion n�a pas assist� � l'entrevue. Mais apr�s celle-ci, il a laiss� entendre que son entrevue avec Colonna s'�tait mal pass�e. C'est ce qui se chuchotait � l��tat-Major du SRPJ d'Ajaccio.
M. Marion �tait arriv� la veille par avion � l'a�roport d'Ajaccio. Dans le m�me vol, Paris-Ajaccio, se trouvait: le Pr�fet, adjoint pour la s�curit� qui rentrait � sa r�sidence administrative et le Directeur de France 3-Corse M. Ren� Siaci.
Lors de cette mission secr�te, M. Marion avait pris soin de se faire mettre � disposition un v�hicule de la BREC. qu�il avait fait d�poser � l'a�roport.
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