Ma�tre Collard recommand� par un voyou marseillais � Patrice Al�gre
Jul 5, 2003
Auteur: L'investigateur

Selon la D�p�che et Lib�ration, Patrice Al�gre a pris Ma�tre Collard sur les conseils d�un gros voyou marseillais puis s�est r�tract�.

Quand Patrice Al�gre, depuis la maison d'arr�t de Seysses, s�est s�par� la semaine derni�re, de ses conseils Me Pierre Alfort et Me Laurent Boguet, pr�sents depuis six ans � ses c�t�s pour les remplacer par Ma�tre Collard, celui a presque invoqu� un miracle. � Il a eu la chance de c�toyer un de mes anciens clients qui �tait content de mes services �

Al�gre a �t� conseill� par un taulard, Raymond Mihi�re dit � le Chinois �, une figure du milieu marseillais qui n'a jamais �t� le client de Gilbert Collard comme l'ont confirm� ses avocats de longue date Pierre Ceccaldi et Fr�d�ric Monneret.

Gilbert Collard a d'ailleurs conc�d� qu'il ne connaissait pas le cod�tenu de Patrice Al�gre.

Longtemps pr�sent� comme l'associ� de Francis Le Belge, sp�cialis� dans les machines � sous et le trafic de stup�fiants, Raymond Mihi�re, �g� de 42 ans, a curieusement c�toy� Patrice Al�gre. Le caract�re curieux de cette proximit� vient de ce que, th�oriquement, Patrice Al�gre est au secret.

Arr�t� en avril 2001 dans une affaire d'importation de haschisch, Le Chinois est arriv� � Seysses le 16 avril dernier en provenance de la prison de Villeneuve-les-Maguelonne, un �tablissement o� a s�journ� Patrice Al�gre. Le transfert, demand� par l'administration p�nitentiaire pour des probl�mes de discipline, intervient au lendemain de la nouvelle information judiciaire ouverte par le procureur de la R�publique de Toulouse, Michel Br�ard, � contre Al�gre et tous autres � pour viols, prox�n�tisme en bande organis�e, tortures et actes de barbarie�

Apparemment, malgr� le r�gime d'isolement auquel il est soumis, le tueur en s�rie va donc rapidement nouer des liens avec le nouveau venu.

Il parvient m�me � lui faire lire des extraits de la proc�dure qui le concerne, � l'insu des gardiens. Deux mois plus tard, le 17 juin, un courrier est envoy� � Me Gilbert Collard. � l'int�rieur de l'enveloppe, une lettre de Raymond Mihi�re recommandant son compagnon de d�tention, dat�e du 15 juin, et un mot de Patrice Al�gre sollicitant officiellement l'avocat marseillais comme d�fenseur, dat� du 17 juin.

Le lendemain, c'est au tour du nouveau procureur g�n�ral de la cour d'appel de Toulouse, Michel Barrau, de recevoir un courrier sign� Patrice Al�gre. � La D�p�che du Midi � r�v�le l'existence de cette correspondance, d'abord d�mentie par Michel Barrau puis confirm�e le 19 juin. Entre-temps, la lettre est partie pour avis � la chancellerie.

Plus surprenant, le tueur en s�rie, qui affiche un niveau scolaire pour le moins modeste et de grosses lacunes en orthographe, cite au passage selon la D�p�che, un extrait de � L'homme r�volt� � de Camus. L'�crivain pr�f�r� de Raymond Mihi�re�

Le 23 juin, Le Chinois est de nouveau transf�r� dans un autre centre p�nitentiaire en Avignon. Un transfert qu'il aurait largement provoqu� en mena�ant de mort le directeur de la prison de Seysses et l'un de ses adjoints. Raymond Mihi�re ne sera rest� que de deux mois � Seysses, mais il aura r�ussi � bouleverser le dossier Al�gre. Pourquoi une telle �nergie ? La question reste pos�e.

En attendant Ma�tre Collard a demand� � ce que son client soit mis en examen pour prox�n�tisme aggrav� de mani�re � avoir acc�s � tous les dossiers.

Lakhdar Messaoudene clame son innocence


L'ancien prox�n�te Lakhdar Messaoudene, actuellement incarc�r� � Carcassonne dans le cadre de l'affaire Al�gre, a pu s'exprimer devant la presse. Il s�est dit innocent des accusations de complicit� d'assassinat, � son arriv�e au Palais de Justice de Toulouse vendredi matin peu apr�s 9h00. Il a jur� ne pas conna�tre Al�gre. Il a aussi affirm� qu�au moment des assassinats dont l�accusent les anciennes prostitu�es et, un moment, Al�gre, il se trouvait en Alg�rie.

Palais de Justice de Toulouse n'ont pas emprunt� l'entr�e r�serv�e aux d�tenus, et ont conduit � pied le ressortissant alg�rien jusqu'au bureau du juge Serge Lemoine, suivis par une troupe de journalistes. Ce qui laisse entendre qu�un accord avait �t� pass� avec le pr�venu afin qu�il puisse s�exprimer.

Lakhdar Messaoudene, 40 ans, doit �tre entendu pour la premi�re fois sur le fond par le juge qui l'a mis en examen le 20 juin pour complicit� d'assassinat dans l'affaire du meurtre de la prostitu�e Line Galbardi en 1992.

"Je conteste tout, je ne suis pas le complice d'un assassin", a donc d�clar� Lakhdar Messaoudene. "J'ai amen� mon passeport et mon acte de mariage, une preuve capitale", a ajout� l'homme, qui affirme qu'il �tait en Alg�rie pour se marier � la date du meurtre de Line Galbardi dans la nuit du 2 au 3 janvier 1992. Messaoudene devait �tre interpell� trois semaines plus tard � Toulouse pour prox�n�tisme.

Lakhdar a l�ch� plusieurs phrases pour se d�marquer de Patrice Al�gre et rejeter les d�clarations de "Patricia" et "Fanny", deux anciennes prostitu�es qui l'accusent d'avoir �t� pr�sent lors du meurtre de leur coll�gue Line Galbardi.

"Je ne le (Al�gre) connais pas personnellement, boire un caf� ou un pot avec quelqu'un, �a ne veut pas dire le conna�tre," a-t-il d�clar�, avant d'ajouter: "Il y a une magouille, ce sont des filles qui ont �t� pouss�es et qui ont s�rement �t� pay�es pour dire des conneries (...), une fois elles disent la v�rit�, une autre fois elles disent autre chose".

"Il y a des gens derri�re qui manipulent, je ne sais pas qui", a encore d�clar� Lakhdar Messaoudene, qui avait �t� expuls� de France en 1995, apr�s trois ans de d�tention pour prox�n�tisme.

Affaire Al�gre

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