Attentat contre �mile Zuccarelli : 8 personnes renvoy�es devant les Assises
Jul 5, 2003
Auteur: L'investigateur

Huit proches des milieux nationalistes corses compara�tront devant une cour d'assises sp�ciale � Paris pour la tentative d'attentat contre le maire de Bastia �mile Zuccarelli le 24 mars 2002.

Le juge d'instruction antiterroriste Gilbert Thiel a ordonn� jeudi le renvoi devant les assises de ces huit personnes - six hommes et deux femmes - qui dans leur grande majorit� avaient reconnu � des titres divers leur participation � cette tentative d'attentat.

G�rard Cianelli, 49 ans, m�decin � Bastia, et Herv� Santelli, un antiquaire de 30 ans, consid�r�s comme les organisateurs de la tentative, sont renvoy�s avec quatre autres hommes pour "tentative d'attentat en bande organis�e et association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".

Le juge Thiel a en revanche ordonn� un non-lieu sur la qualification de "tentative d'assassinat", retenue lors des mises en examen du groupe. La qualification de � tentative d�assassinat � aurait oblig� la cour � d�montrer qu�il y a bien eu volont� de tuer.

Deux femmes, des compagnes de deux membres du groupe, sont quant � elles renvoy�es devant la cour d'assises pour le d�lit connexe d' � association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste �.

Une charge �valu�e � 250 grammes de gel explosif avait �t� d�couverte par des policiers le 24 mars vers une heure du matin devant la porte de l'appartement de M. Zuccarelli (PRG), dans le centre de Bastia.
Des voisins avaient donn� l'alerte apr�s avoir crois�, dans la cage d'escalier, trois hommes encagoul�s et arm�s qui les avaient bri�vement menac�s avant de prendre la fuite.

D'apr�s les enqu�teurs, cette charge aurait pu entra�ner des dommages consid�rables, alors que M. Zuccarelli se trouvait chez lui. L'un des deux d�tonateurs pyrotechniques avait �clat� sans amorcer l'explosif, probablement � cause d'une d�faillance.

L'enqu�te de la DNAT avait notamment progress� en raison de l'utilisation par un de ces hommes d'un portable, rest� allum�. Les enqu�teurs ont par ailleurs d�termin� que le groupe avait �chou� la veille dans une premi�re tentative.

La tentative d'attentat intervenait quelques jours apr�s la visite houleuse de Jean-Pierre Chev�nement que soutenait M. Zuccarelli pour le premier tour de la pr�sidentielle.

Un s�jour marqu� � Bastia puis Ajaccio par des manifestations de nationalistes auxquelles auraient particip� plusieurs des personnes mises en cause pour la tentative d'attentat.

M. Zuccarelli avait d�j� �t� vis� en 1996 par un attentat revendiqu� par le FLNC-canal historique. Le 28 octobre 1996, l'explosion d'une charge de 300 grammes avait projet� la porte de son ancien logement � l'int�rieur de l'appartement.

Le caract�re inqui�tant de cette tentative tenait au caract�re � inorganis� � des plastiqueurs. Aussi proches du FLNC Union des Combattants que des Anonymes, ils tenaient � d�montrer leur � radicalit� � en s�en prenant � une personnalit� qui n�a jamais cach� son hostilit� au nationalisme. Or, depuis quelques jours, le nom d��mile Zuccarelli comme celui de Nicolas Alfonsi, revient souvent dans de petits cercles extr�mistes qui veulent en d�coudre avec les partisans de la � Corse fran�aise �. Le plus curieux est que les uns et les autres sont partisans de repousser la r�forme de Nicolas Sarkozy.

Les militants qui vont �tre jug�s pour cet attentat apparaissent aujourd�hui comme relativement seuls. Mais demain, ils pourraient devenir l�embl�me d�une partie de la base nationaliste qui, tout en restant dans le giron des organisations traditionnelles, cherche les chemins d�une violence destructrice.

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