Une r�sidence secondaire a �t� enti�rement d�truite par un attentat � l'explosif dans la nuit de mardi � mercredi, � la marine de Solaro en Haute-Corse. La charge avait �t� plac�e � c�t� d'une cuve de gaz jouxtant l'habitation, inoccup�e au moment de l'explosion survenue vers 00H25.
� Ajaccio, sur la route des Sanguinaires, le v�hicule d'un haut fonctionnaire du Tr�sor public a �t� endommag� dans la nuit de mardi � mercredi par un attentat � l'explosif qui n'a pas �t� revendiqu�. L'explosion a provoqu�, vers 04H20, des d�g�ts pr�sent�s comme importants au v�hicule et en a endommag� deux autres gar�s � proximit� sur le parking d'une r�sidence � la p�riph�rie d'Ajaccio.
Plusieurs attentats ont vis� des biens de hauts fonctionnaires en poste en Corse ces derni�res semaines. Deux autres attentats � l'explosif ont �t� perp�tr�s dans la nuit de mercredi � jeudi en Haute-Corse.
Vers 22h30, une charge de 100 grammes de dynamite a fait voler en �clats la porte-fen�tre de la succursale de la caisse d'�pargne de Borgo, au sud de Bastia. Le mobilier de l'agence a �t� d�truit.
Vers 23h40, � Monticello, en Balagne, sur la c�te ouest de l'�le, une paillote situ�e sur la plage de Cala d'Alivu a �t� enti�rement d�truite par une charge de faible puissance. La structure en bois appartenait � la mairie de Monticello. On y vendait uniquement des boissons. Ces deux attentats, qui n'ont fait aucune victime, n'ont �t� ni sign�s ni revendiqu�s pour l'instant.
Les clandestins qui sont partisans du � non � redoublent d�activit� afin de d�montrer que le FLNC Union des Combattants ne ma�trise pas la situation.
Le FLNC3 avait, dans une conf�rence de presse, d�clar� son hostilit� au projet de Nicolas Sarkozy, appuy� en cela par les organisations de jeunesse ind�pendantistes et une bonne partie de la base du FLNC Union des Combattants.
Ces attentats interviennent � deux jours du r�f�rendum en Corse sur la nouvelle organisation administrative de l'�le de Beaut� o� 191.000 �lecteurs sont invit�s � se prononcer dimanche sur la fusion des deux d�partements en une seule entit� territoriale. Mais ils arrivent aussi � quelques jours du verdict concernant les assassins pr�sum�s du pr�fet Erignac.
La violence reste d�ailleurs au c�ur des pr�occupations des Corses qui semblent sans illusion sur la violence. Le r�f�rendum apportera-t-il une r�ponse � ce cancer qui ronge la Corse pour reprendre l�expression heureuse de Jacques Chirac.
Vaut-il mieux voter "oui" ou "non" pour r�duire la violence en Corse? Chaque camp affirme �tre le mieux plac�, mais les insulaires ne se bercent pas d'illusion sur un arr�t prochain des attentats.
La campagne du r�f�rendum n'a pas marqu� de tr�ve pour les explosions nocturnes. 124 attentats et tentatives ont �t� r�pertori�s durant le premier semestre 2003, contre 99 pour les six premiers mois de 2002 et 60 un an plus t�t, selon les statistiques des services de s�curit�.
Un tiers de ces plastiquages, soit 43 (le m�me chiffre qu'en 2002), rev�tent pour les enqu�teurs un caract�re "terroriste", les juges anti-terroristes de Paris s'en �tant saisis ou parce qu'ils ont �t� revendiqu�s par un groupe arm� clandestin. Les autres, soit 81, sont consid�r�s comme des attentats de "droit commun", li�s � des motifs priv�s (r�glements de comptes, rivalit�s commerciales).
Les cibles restent les m�mes: b�timents publics, banques ou biens de particuliers (villas ou v�hicules), essentiellement d'origine continentale, sans oublier, ces derniers mois, des chantiers de travaux publics.
Les insulaires semblent dubitatifs quant � un �ventuel impact du r�f�rendum sur une violence souvent pr�sent�e comme "end�mique". 73% consid�rent qu'une victoire du "oui" ne "changerait rien aux violences", selon un sondage Sofres publi� le 18 juin. Seuls 5% pensent qu'elle y "mettrait fin durablement".
Cet argument est utilis� par le camp du "non", qui met en avant "le danger de voter oui avec les nationalistes", pr�sent�s comme "les poseurs de bombes". "Nicolas Sarkozy a cru, qu'avec quelques concessions, il arriverait � acheter la paix. C'est un leurre", affirme �mile Zuccarelli, d�put� maire PRG de Bastia. "Si le oui l'emporte, nous n'en finirons pas de la surench�re nationaliste", selon l'�lu communiste Fran�ois-Xavier Riolacci.
Les partisans du "oui" rejettent "ces amalgames" et parient sur un "apaisement" li� � une organisation administrative plus efficace, qui permettrait le d�veloppement �conomique, et � une prise de responsabilit� des nationalistes mod�r�s dans la gestion des affaires de l'�le.
D�fendant �galement le "oui", Jean-Guy Talamoni, chef de file de Corsica Nazione, affirme que les "nationalistes continuent � chercher la voie du r�glement politique". "Attaquons-nous aux causes de la violence et la violence s'arr�tera", propose-t-il, en avertissant qu'une victoire du "non" risque en revanche "de provoquer des tensions au sein de la soci�t� corse".
Et pendant ce temps les plastiqueurs continuent persuad�s que seuls les explosions leur permettront de se d�gager un espace politique leur permettant d�appara�tre au grand jour.
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