Ils sont venus, ils sont tous l� pour voir la mama ����� ! La mama c�est la R�publique en danger. Il y a l� �mile Zuccarelli, Nicolas Alfonsi pour la gauche, J�r�me Polverini pour la droite. Philippe Perretti repr�sente l�UDF sans oublier les dinosaures bonapartistes. Ils sont venus hurler � non � au projet de Sarkozy
Philippe Peretti est une vraie girouette mais il n�est pas certain qu�il annonce le sens du bon vent. Il a travers� tous les partis de l��le sans jamais y laisser la moindre trace, a surpris son monde en se pronon�ant contre la collectivit� unique, lui qui l�avait d�fendu mordicus quelques mois auparavant. � Que voulez-vous ? soupire un homme qui l�a cotoy�, il veut exister maintenant qu�il incarne l�UDF. Et pour exister � c�t� de l�UMP, il fallait qu�il soit pour le non. Mais si demain, il lui est propos� un strapontin, il votera le � oui �. Philippe est d�une souplesse qui tendrait � faire croire qu�il n�a pas de colonne vert�brale. C�est un contorsionniste. � J�r�me Polverini, petite taile en long comme en large, toise les journalistes d�un regard aquilin. Et nous oublions, crime de l�se majest�, la modernit� incarn�e par les Bonapartistes sorte de vestige amusant d�un Ajaccio en plein d�clin. L�homme qui repr�sente cette jeunesse rebelle se nomme No�l Pantalacci. Il a �t� successivement la cr�ature de Charles Pasqua pour il a mont� le RPF local. Puis il a flirt� avec la gauche et le prince Napol�on avant d�enfin trouver sa vocation dans l�id�ologie de demain : le bonapartisme. Et lui qui avait �t� corsiste aux c�t�s de Robert Feliciaggi vit une sorte de r�v�lation en pr�nant le non.
Ils ont � oubli� � les communistes. Un oubli de taille d�e selon des indiscr�tions aux r�ticences de la droite n�gativiste. Ils voulaient bien convoler en de justes noces avec les radicaux de gauche mais certainement pas avec les bolch�viques qu�ils ont toujours combattu. L�isolement des communistes est donc sans pr�c�dent.
Pourquoi cette r�union qualifi�e modestement d�historique. D�abord parce que le � faux pas � de No�l Sarrola cornaqu� par Jean-Fran�ois Profizi et Nicolas Alfonsi, a fait mauvais genre dans le style � tyran partidaire �. Il a commenc� � se murmurer que le conseil g�n�ral se croyait un peu trop d�tenteur de ses � agents �. La deuxi�me raison est que tous les d�comptes officieux donnent le � oui � et le � non � au coude � coude. Il faut donc faire la diff�rence.
C�est Polverini qui a trouv� l�id�e � g�niale � : invoquer l�esprit du g�n�ral De Gaulle.
"Le non est un acte de r�sistance", a proclam� le d�put�-maire de Bastia, Emile Zuccarelli (PRG) au cours de cette conf�rence commune avec les autres tenants du "front du refus", � l'exception des communistes.
Le ton �tait donn�. Pour des hommes qui ont toujours dit � non � � tout y compris au g�n�ral, c��tait du pain b�nit. Les � nennistes � ont donc invoqu� le souvenir glorieux de l�homme du 18 juin comparant ainsi la situation de la France p�tainiste � celle de la Corse d�aujourd�hui. Il fallait oser. Ils ont os�.
Ils sont donc l�, assis c�te � c�te dans une salle de l'assembl�e de Corse, des �lus radicaux de gauche, UDF, divers-droite, socialistes en rupture de ban et bonapartistes en ont appel� au "bon sens des citoyens de Corse" pour "donner un coup d'arr�t � toutes les d�rives que subit la Corse depuis plus de vingt ans". C�est le front du refus local. Une somme d��nergie toute tourn�e vers le non. Tenir, ne pas c�der et surtout rester de marbre ou plut�t de granit. Ils se tiennent l�, droits comme les menhirs de Filitosa, immobiles � jamais, imperm�ables � toute novation. La mousse les recouvre. Ils n�en ont cure. Ils ne changeront pas. Ils l�ont promis dans une sorte de serment de Bastia. Ils ont jur� en 1938 de rester fran�ais et � leurs yeux le fait de rassembler en une communaut� unique plusieurs structures administratives sent le sapin pour la R�publique. Ils voient des tra�tres partout jusqu�au minist�re de l�int�rieur.
Ils ont donc accus� le ministre de l'Int�rieur de � graves entorses � l'�thique r�publicaine � pour avoir fait, la veille, "des promesses conditionnelles" aux pr�sidents des deux associations de maires de l'�le qu'il a re�us � Paris. Cela ressemble, selon eux, � des "manoeuvres bruyantes de sauvetage du � oui � �.
"Le nouveau statut confortera les ind�pendantistes dans leur objectif final: s�parer la Corse de la France", a rench�ri lundi soir No�l Pantalacci, pr�sident du petit parti bonapartiste, devant 300 personnes r�unies � Ajaccio.
ll en sait quelque chose lui qui a appuy� la politique de Charles Pasqua qui a men� � la conf�rence de presse de Tralonca en janvier 1996. Plus pr�cis�ment No�l Pantalacci esp�re �tre celui qui m�nera ses troupes � la reconqu�te de la ville d�Ajaccio tomb�e aux mains du social-d�mocrate Simon Renucci.
Il ne pouvait donc qu��tre satisfait du double patronage de ce meeting : celui de Napol�on, "enfant d'Ajaccio", et du g�n�ral de Gaulle, "l'homme qui a dit non en 1940", dont un portrait ornait le pupitre. Plusieurs orateurs ont mis en cause le pr�sident Chirac qui, selon l'un d'eux, a "trahi" les Corses en appelant � voter "oui".
Pour les tenants du "non", le "r�el objectif" de cette r�forme, "habilement camoufl�", est de "satisfaire l'une des revendications des nationalistes: la suppression des d�partements". Le gouvernement esp�re "les amadouer", ce qui "est peine perdue parce qu'ils r�clameront toujours plus", affirme J�r�me Polverini (DVD), du Rassemblement r�publicain pour le non.
Cette "dramatisation" des enjeux du scrutin a �t� d�nonc�e par les partisans insulaires de la r�forme gouvernementale. Le pr�sident divers-droite du conseil ex�cutif de Corse, Jean Baggioni, a ainsi accus� le camp du "non" de � manier la d�sinformation et de cultiver la peur �.
Dans ce contexte, le d�bat se focalise de moins en moins sur les m�rites ou les d�savantages de la cr�ation d'une collectivit� unique, seul objet de la "consultation pour avis" des 191.000 �lecteurs de l'�le.
Concr�tement, les partisans du � oui � craignent que de nombreux �lecteurs, par incompr�hension ou par indiff�rence, s�abstiennent notamment parmi les jeunes. Or les r�seaux clanistes vont, eux faire le plein.. "Ne vous abstenez pas! Votez!", a lanc� mardi le d�put� maire d'Ajaccio, Simon Renucci, partisan du oui, se r�jouissant que "pour la premi�re fois, le peuple puisse prendre la parole". Oui, mais pour dire quoi ? R�ponse : dimanche soir.
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