Ouvrir dans une nouvelle fen�tre Le chagrin des propri�taires des villas plastiqu�es en Corse
Jul 24, 2003
Auteur: L'investigateur

L�AFP nous livre un petit reportage �difiant sur la tristesse et le d�go�t des propri�taires de maisons plastiqu�es. Les plastiqueurs ciblent souvent les maisons � d�truire au petit bonheur la chance. Parfois les raisons sont des disputes locales, la rumeur selon laquelle un tel ou un tel a choisi des artisans d�ailleurs. Parfois encore, les plastiqueurs agissent par paresse : une maison en construction est plus facile � choisir qu�une demeure ferm�e. L�imb�cillit� pr�side toujours � des comportements qui, on l�aura remarqu�, �pargne quasi tout le temps, les villas de milliardaires qui, elles sont prot�g�es. On en aura une illustration en parcourant le site de la Manca naziunale, un petit groupe nationaliste d�extr�me gauche qui se bat courageusement contre la sp�culation immobili�re (www.manca-naziunale.org/)

"Triste et d�go�t�e", Alexia, 21 ans, n'ira pas en vacances cet �t� en Corse car la villa de sa famille a �t� d�truite par un attentat dans la nuit de dimanche � lundi, comme plusieurs dizaines d'autres ces derniers mois dans l'�le.

"On allait en Corse depuis vingt ans. On s'y est fait beaucoup d'amis. Et maintenant, la maison dans laquelle mes parents voulaient finir leur vie est en ruine", se d�sole l'�tudiante. "Nous ne comprenons pas, nos voisins corses non plus. C'est un grand d�sarroi pour tous".

Sur les murs encore debout de la villa, des inscriptions FLNC ont �t� bomb�es en noir, ne laissant pas de doute sur l'origine "politique" de l'attentat.

Les r�sidences secondaires sont l'une des cibles privil�gi�es du groupe clandestin arm�, qui les plastique de nuit, en s'assurant qu'elles sont inoccup�es. Le FLNC a ainsi revendiqu� dix attentats contre des villas dans son dernier communiqu�, publi� vendredi, dans lequel il annonce la rupture de la "tr�ve" de ses "actions militaires".

"Ce comportement est l�che", d�nonce Alexia. "Nous aurions pr�f�r� qu'ils viennent lorsque nous �tions l� et nous disent clairement: � partez, vous n'avez rien � faire ici! � Au moins, le message aurait �t� clair".
Durant les premi�res ann�es de la violence, les plastiqueurs se targuaient, en visant des villas "cibl�es", de pr�server l'�le de la b�tonisation et de la sp�culation immobili�re. "Ce n'est plus vraiment le cas aujourd'hui. Les maisons secondaires sautent parce que ce sont des cibles plus faciles que les b�timents publics", mieux prot�g�s qu'il y a quelques ann�es, explique un enqu�teur.

Cette "absence de justification" renforce l'incompr�hension des victimes, � l'instar de cette famille autrichienne qui avait demand� "qui peut nous aider � comprendre?" dans les colonnes du quotidien Corse-matin apr�s la destruction de sa maison, � Algaiola en Balagne, en 2001.

"Avons-nous fait du mal � quelqu'un? Avons-nous commis une erreur?", s'interrogeaient les Markowski, en soulignant que leur r�sidence n'�tait "pas les pieds dans l'eau" et avait �t� b�tie "sur un terrain constructible". "Nos amis corses nous ont assur� qu'en respectant toutes les traditions et r�glements de construction en vigueur, nous ne rencontrerions aucun probl�me", pr�cisaient-ils.

Les plasticages peuvent �galement toucher des Corses de la diaspora, comme ce publicitaire, travaillant � Paris, "meurtri" par la destruction en 2002 de sa villa en Haute-Corse alors qu'il n'avait pas re�u "la moindre menace". "Plus encore que la d�ception personnelle qui est immense, c'est le constat de discorde entre Corses qui me para�t grave alors que nous sommes d�j� si peu nombreux dans le monde", avait-il t�moign� dans la presse.

Deux jours apr�s l'attentat, la famille d'Alexia "ne sait pas" si elle reconstruira sa villa, pourtant bien assur�e. "Mes parents n'ont pas tr�s envie", t�moigne la jeune femme. "Peut-�tre va-t-on la raser et revendre le terrain, � moins que nous ne la laissions quelques mois en �tat, tagu�e, comme exemple".

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