Ouvrir dans une nouvelle fen�tre Al�gre : le prox�n�te Messaoud�ne s�affirme innocent
Jul 24, 2003
Auteur: L'investigateur

Le r�quisitoire suppl�tif sign� d�but juillet par le parquet de Toulouse dans le cadre de l'instruction pour �viols et prox�n�tisme aggrav� � a fix� un certain nombre de missions aux juges d'instruction et aux gendarmes. Outre les expertises des agendas de Dominique Baudis, il avait �t� demand� d'entendre deux personnes : Claude de B., un employ� d'Aerospatiale que Fanny, l'une des ex-prostitu�es, d�signe comme son premier souteneur, et Wafa H., une call-girl cens�e avoir eu pour client l'ex-maire de Toulouse. L�hebdomadaire VSD avait en effet r�v�l� que Wafa H. avait affirm� dans une conversation t�l�phonique en possession du juge, que Dominique Baudis �tait l�un de ses clients r�guliers. Elle �tait �cout�e dans le cadre de l�instruction men�e par le juge Nguyen sur un r�seau de call-girl. On se souvient qu�� l��poque, Robert de Niro avait �t� arr�t� � Paris alors qu�il tournait un film.

Lakhdar Messaoud�ne, le complice pr�sum� de Patrice Al�gre dans le meurtre de la prostitu�e Line Galbardi, a �t� entendu le 21 juillet pour la premi�re fois sur le fond de l'affaire par le juge Lemoine � Toulouse. Expuls� en Alg�rie en 1995 apr�s avoir �t� condamn� � trois ans de prison pour prox�n�tisme, il �tait rentr� en France le 18 juin dernier avant d'�tre mis en examen pour � complicit� d'assassinat �. � C'est au juge d'instruction de prouver que mon client �tait bien � Toulouse le 2 janvier 1992 �, a d�clar� M e Kamel Benamghar, son d�fenseur. Il a fait remettre au juge un passeport dont les tampons d'entr�e et de sortie prouveraient que Messaoud�ne �tait en Alg�rie du 16 d�cembre 1991 au 17 janvier 1992. Messaoud�ne a toutefois �t� mis en examen pour faux et usage de faux pour autoriser � la justice toutes les investigations n�cessaires. Il est par ailleurs accus� de faits de violence, de prox�n�tisme et de torture par deux nouvelles anciennes prostitu�es. Nous publions ci-dessous l�analyse de la D�p�che.

Lakdhar s'accroche � son emploi du temps



Un homme clef passe au feu des questions de la justice� Mis en examen pour complicit� d'assassinat dans le meurtre de Line Galbardi, une prostitu�e morte �touff�e dans une chambre de l'h�tel de L'Europe, � Toulouse, en janvier 1992, Lakhdar Messaoud�ne, 40 ans a �t� une nouvelle fois entendu, hier, par le juge Serge Lemoine charg� d'instruire le volet � homicides � de l'affaire Patrice Al�gre. Rentr� d'Alg�rie le 18 juin dernier, � spontan�ment �, mais avec un mandat d'arr�t international sur les �paules, l'ancien prox�n�te a mis fin � huit ans d'exil pour, dit-il, � s'expliquer et prouver son innocence �. Le 4 juillet, lors de sa premi�re audition par le juge Lemoine, il a m�me r�fut� encore une fois � conna�tre � Patrice Al�gre. Et quand il s'agit de se rappeler la nuit du 2 au 3 janvier 1992, celle de la mort de Line Galbardi, Lakhdar Messaoud�ne brandit un alibi cens� �tre imparable. Passeport � l'appui, il explique qu'il se trouvait alors en Alg�rie o� il se serait m�me mari� le 23 d�cembre. Mais voil�, d�s leurs premiers interrogatoires devant les gendarmes de la cellule Homicides 31, Patricia et Fanny, deux des ex-prostitu�es qui affirment avoir assist� au meurtre de Line Galbardi, l'ont mis directement en cause. Comme elles ont aussi accus� le veilleur de nuit de l'h�tel de l'Europe, Gilbert Cartayrade, 70 ans, lui aussi mis examen pour complicit� d'assassinat et incarc�r� 5 mois avant d'�tre remis en libert�, d�but juillet. Les deux jeunes femmes ont expliqu� que Lakhdar Messaoud�ne �tait bien pr�sent ce soir-l� dans la chambre 24 o� s'est nou� le drame. Les mena�ant m�me avec une arme pour les contraindre � assister � ce qui se pr�sentait alors comme une � punition exemplaire � Fanny et Patricia ne sont pas les seules � contredire l'ancien prox�n�te sur son emploi du temps. Nadia, une autre prostitu�e qui fut � cette �poque sa � prot�g�e �, a �galement indiqu� sur proc�s-verbal que Lakhdar Messaoud�ne �tait � Toulouse, fin d�cembre, d�but janvier 1992.

Hier, devant le juge Lemoine, l'ancien prox�n�te assist� de son avocat Me Kamel Benamghar n'a apparemment rien l�ch� lors d'une audition qui a dur� pr�s de trois heures. Lakhdar a de nouveau ni� sa pr�sence sur les lieux du meurtre. � Il a a fourni un emploi du temps d�taill� et les tampons de son passeport ont �t� examin�s de pr�s. Nous fournirons d'autres �l�ments qui permettront d'�tayer ses d�clarations, a expliqu� l'avocat. L'audition a �t� sereine et mon client est confiant. Un nouveau rendez-vous est fix� le 30 juillet. � Lakhdar devrait avoir plus de mal � se d�fendre des relations qu'ils entretenaient avec Patrice Al�gre. Dans le cadre de l'instruction ouverte pour � viols et prox�n�tisme aggrav� � (celle o� sont mis en cause magistrats, policiers et notables), Fanny, Patricia et Nadia, ainsi que deux autres anciennes prostitu�es, Laurence et Magalie, ont toutes d�crit le r�le jou� par Lakhdar Messaoud�ne sur les trottoirs toulousains aux c�t�s du tueur en s�rie. Lakhdar qui faisait � travailler � une dizaine de filles, dont un travesti, devrait �tre mis en examen dans ce volet de l'affaire. Tout comme Patrice Al�gre. L'instruction devra notamment expliquer comment, alors qu'il �tait mis en cause pour le viol et la prostitution d'une mineure de 16 ans, il a, � �poque, �chapp� aux assises. Arr�t� trois semaines apr�s la mort de Line Galbardi, dont il �tait le souteneur, il n'a jamais �t� interrog� sur ce meurtre. Dix mois apr�s son arrestation, Lakhdar a simplement �t� jug� en correctionnelle, condamn� � trois ans de prison et finalement expuls� en 1995. Comme si certains avaient eu int�r�t � l'�loigner � tout prix�


Gilles-R. SOUILL�S.

Affaire Al�gre

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