Comme toutes les autres personnes d�sign�es par les anciennes prostitu�es, l'ancien procureur g�n�ral de Toulouse Jean Volff, �cart� de son poste dans le cadre de l'affaire Al�gre, d�ment les accusations port�es contre lui dans un article publi� par "Le Figaro" de lundi.
Il se d�fend notamment d'�tre "l'homme du Capitole", accus� par l'ancienne prostitu�e "Fanny" d'avoir particip� � des "soir�es barbares". Selon "Le Figaro", le magistrat n'�tait pas pr�sent � Toulouse lors de ces soir�es: "Fanny" a quitt� la ville en 1992, "et Jean Volff, lui, n'a �t� nomm� � Toulouse qu'en septembre 1994".
Pour "d�fendre son honneur", il s'est port� partie civile contre le travesti "Djamel" qui le mettait en cause, et dont le t�moignage est aujourd'hui mis en cause par les enqu�teurs.
Le magistrat se d�fend par ailleurs de n'avoir pas inform� sa hi�rarchie de sa mise en cause dans le dossier, comme le notait un rapport de l'inspection g�n�rale des services judiciaires en mai dernier. "Je l'ai signal� par t�l�phone au directeur des affaires criminelles et des gr�ces qui en a pris note", assure-t-il. "Par prudence, j'ai pr�f�r� ne pas l'�crire, car les �crits, on voit tr�s bien o� ils finissent."
Il d�ment aussi s'�tre oppos� � l'ouverture d'une information pour viol et prox�n�tisme aggrav� dans l'affaire Al�gre: "D'abord, des informations judiciaires �taient d�j� ouvertes", dit-il. "Il aurait simplement �t� convenu avec le procureur que, sur certains aspects du dossier, vu la fragilit� des t�moignages, une enqu�te pr�liminaire servirait d'abord � faire le tri, comme cela a toujours �t� ma politique depuis 40 ans que je suis parquetier".
Qui donc avait int�r�t � ce que l'affaire toulousaine s'emballe ? Jean Volff �met trois hypoth�ses. La premi�re : �Des policiers compromis voulaient allumer un contre-feu�. La deuxi�me : �C'est Al�gre lui-m�me qui se serait amus�, car il aurait pu garder une influence sur les ex-prostitu�es�. Apr�s tout, le tueur, condamn� � trente ans de prison, dont dix-huit ann�es incompressibles, pouvait trouver avantage � diluer sa responsabilit�, pour �chapper aux trente ans incompressibles dont il est menac� depuis la d�couverte des nouveaux meurtres qui lui sont attribu�s. Troisi�me et derni�re hypoth�se �mise par Jean Volff : �La vengeance d'une certaine presse, p�trie d'arri�re-pens�es politiques.� C'est l'une des hypoth�ses avanc�es par Dominique Baudis, l'ancien maire de Toulouse, lui aussi gravement mis en cause localement. Et selon l'ancien procureur g�n�ral Volff, �ce n'est pas la piste la moins cr�dible...�
Jean Volff a �t� �vinc� fin mai de son poste au parquet de Toulouse parce qu'il n'avait pas suffisamment inform� sa hi�rarchie au sujet de l'affaire Al�gre, selon le minist�re de la Justice. Il a �t� remplac� par Michel Barrau le 28 mai. AP
Dans l�affaire Al�gre des questions pos�es par la D�p�che
La D�p�che tout en r�capitulant les rebondissements de l�affaire Al�gre pose quelques questions � la justice.
Le seul, pour l'instant, � avoir rencontr� un juge s'appelle Dominique Baudis. Jeudi dernier, il venait dans le r�le de victime d'une diffamation. Mais il a quand m�me �t� confront� � Patricia, celle qui l'accuse de viol. Une curieuse confusion des genres qui choque plus d'un observateur. Les m�mes qui, respectueux de la pr�somption d'innocence, s'interrogent aussi sur les fonctions de magistrat du parquet qu'exerce encore Marc Bourragu� � Montauban.
Ce magistrat a reconnu avoir pris l'ap�ritif avec Al�gre mais se dit innocent du reste. Les ex-prostitu�es parlent pourtant souvent de lui dans leurs d�clarations. Pas assez pour qu'on l'interroge ?
Et les policiers soi-disant ripoux ? Malmen�s au d�part de l'affaire, ils ont depuis laiss� le devant de la sc�ne � d'autres suspects
Les anciennes prostitu�es sont pourtant unanimes sur le r�le de certains policiers. Et il va bien falloir trouver une explication qui puisse l�gitimer les �checs successifs des enqu�tes men�es sur les homicides durant l'ann�e 1992.
Il faut aussi ajouter � ces diff�rentes interrogations la question du d�paysement. Si on entend les d�clarations du garde des Sceaux, le procureur g�n�ral Michel Barrau n'y est pas favorable � pour l'instant �.
En revanche, fra�chement arriv� dans le dossier, Me Gilbert Collard r�clame d�j� ce d�placement.
Cette incoh�rence, parmi d'autres, appelle une r�ponse. Parce qu'� force de douter et de faire du surplace, la justice va donner le sentiment de ne pas vouloir avancer.
Affaire Al�gre
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