Les ambigu�t�s des nationalistes corses
Jul 19, 2003
Auteur: L'investigateur

Les nationalistes mod�r�s ont du souci � se faire. Leur avenir appara�t singuli�rement bouch�. Aujourd�hui ils courent apr�s Indipendenza et le FLNC bien qu�ils rejettent la violence.

La mouvance dite nationaliste mod�r�e regroupe peut-�tre de 5 � 8% de l��lectorat corse mais en ordre dispers�. En d�autres termes, elle a peu de chances lors des �lections territoriales d��tre pr�sente au second tour. Elle a donc le choix entre dispara�tre �lectoralement mais alors elle dispara�t totalement puisqu�elle se refuse � entrer dans la violence. Ou il lui faut passer sous les fourches caudines des nationalistes dits violents. C�est ce qui est en train de se passer. En se r�unissant � Corte puis en impulsant l�appel d�A Tramula, la mouvance nationaliste dite mod�r�e esp�rait enfourcher un bon canasson. H�las, �a n��tait qu�une vieille carne. Le choix �tait d�j� curieux. Pour tenter de couper l�herbe sous les pieds d�Indipendenza et des nationalistes � violents � les mod�r�s cherchaient � � comprendre � l�acte le plus violent qui ait �t� commis contre l��tat fran�ais. Le positionnement �tait mauvais. On trouvait comme signataire d�A Tramula des personnes comme Edmond Simeoni, leader historique mais solitaire de l�autonomisme. Il aura pass� sa vie � courir comme un d�rat� derri�re un mouvement nationaliste pr�t � le sanctifier mais pas � le suivre. Non loin de lui Jean Biancucci ancien dirigeant du FLNC jusqu�� ce que Fran�ois Santoni l�en chasse comme un malpropre. Lui et ses proches essayent de revenir mais sans grande chance. Leur r�putation les pr�c�de. Pierre Poggioli, dirigeant de l�ANC organisation qui ne compte gu�re plus de militants mais continue de compter dans le paysage � travers son leader. Pierre Poggioli que d�aucuns ont pr�tendu carbonis�, est toujours en selle et cherche une place aux territoriales. Ses nombreux adversaires craignent son intelligence et, disent-ils, son cynisme. Ses amis demandent aux d�tracteurs de se souvenir que le FLNC n�a jamais vraiment bien fonctionn� que sous la f�rule de ce dirigeant. Son d�part a signifi� le d�but de la fin.

Le Parti national Corse est le rassemblement d�une n�buleuse de petits groupes venu de toutes parts. Ce sont plus des cadres que de v�ritables militants. La fin de la d�marche entam�e � Matignon par Lionel Jospin est une catastrophe pour cette organisation qui refuse la violence mais ne cesse de lorgner vers un �lectorat nationaliste, essentiellement protestataire et attir�e par la contestation clandestine. En acceptant de participer � toutes les manifestations d�cid�es par le Comit� anti r�pression, �manation d�Indipendenza, les nationalistes mod�r�s se lient pieds et poings au FLNC. Comment r�agiront-ils si ce samedi des incidents graves arrivent ? Se contenteront-ils une fois encore de r�p�ter les mots des pro-FLNC ? Or aujourd�hui la difficult� de l�analyse tient � ce que se m�langent des int�r�ts �lectoraux dict�s par les �lections territoriales de 2004 et la survie de la clandestinit� apr�s l�impasse du r�f�rendum. La voie des mod�r�s est �troite comme le chas d�une aiguille.

Dossier Corse

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