La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse doit se prononcer aujourd'hui sur la requ�te du parquet concernant les plaintes avec constitution de parties civiles d�pos�es par les anciennes prostitu�es Patricia et Fanny, dans l'enqu�te sur la mort de Line Galbardi. D�s leurs premi�res d�positions devant les gendarmes de la cellule Homicides 31, au d�but de l'ann�e, les deux jeunes femmes avaient racont� comment elles avaient assist� � l'assassinat de Line, prostitu�e comme elles, dans une chambre de l'h�tel de l'Europe, dans la nuit du 2 au 3 janvier 1992. Selon elles, Patrice Al�gre, qui pr�tend que ses aveux � cet �gard lui ont �t� extorqu�s, et Lakhdar Messaoud�ne, les avaient contraintes � suivre la sc�ne � en signe d'avertissement �. Des circonstances retenues par le juge d'instruction qui, dans une ordonnance du 10 juin, avait accept� la constitution de parties civiles des deux ex-prostitu�es en tant que victimes. C'est cette ordonnance que le procureur de la R�publique conteste en m�me temps que la qualit� de victimes des deux jeunes femmes. En gros, le parquet consid�re que le fait d'avoir �t� t�moin d'un meurtre ne peut leur avoir port� pr�judice� Une position que ne partagent pas les avocats de Patricia et Fanny, Me Rapha�l Darrib�re et Me Muriel Amar, qui insistent sur les expertises psychiatriques de leurs clientes. � La justice conteste leur statut de victimes en les renvoyant presque au rang d'accus�es, s'indigne Me Rapha�l Darrib�re, mais Patricia est bien r�solue � faire valoir ses traumatismes. �
D�cision symbolique
Certes, cette passe d'armes devant la chambre de l'instruction ne recouvre qu'un aspect tr�s parcellaire de l'affaire, mais elle reste symbolique de la place que la justice donnera finalement � la parole des deux femmes.
Elles, qui ont �t� les premi�res � mettre en cause Patrice Al�gre, Lakdhar Messaoud�ne, puis des personnalit�s comme Dominique Baudis, ou les magistrats Marc Bouragu� et Jean Volff. � Le parquet ne veut les recevoir que comme simples t�moins, mais on oublie trop souvent que ces femmes sont d'abord des victimes qui n'ont rien demand�, souligne Me Muriel Amar. Cette reconnaissance-l� est importante. � La d�cision appartient d�sormais � la chambre de l'instruction. Quoi qu'il en soit, Patricia et Fanny restent parties civiles dans le cadre de l'enqu�te ouverte pour � prox�n�tisme aggrav�, viols et tortures � avec trois autres ex-prostitu�es.
(source La D�p�che, Gilles-R. SOUILL�S)
Affaire Al�gre
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