Jacques Chirac : normaliser la Corse
Jul 15, 2003
Auteur: L'investigateur

Le pr�sident de la R�publique fran�aise a prononc� un discours qui, en �vitant soigneusement le g�nie, semblait d�gouliner de bon sens. On ne peut que lui donner raison sur les explications qu�il a donn�es quant � la r�forme des retraites. On reste moins convaincu sur la fa�on dont a �t� men�e l�affaire. � propos des intermittents du spectacle, Jacques Chirac a rejet� la faute sur les entreprises du spectacle qui embauchent des intermittents pour grande partie au noir de mani�re � ce que l�UNEDIC les paie en tant que ch�meur. Il a donc coup� la poire en deux promettant que l��tat allait s�impliquer dans le syst�me tout en expliquant que l��tat ne pouvait pas tout r�gler. Mais la France restera la France. Jacques Chirac est donc apparu comme un monsieur Prudhomme, d�termin� mais prudent, disert mais pas trop, audacieux tout en cultivant l�art de la sagesse. Il a un moment confondu Luc Ferry son ministre de l��ducation nationale et Jules Ferry l�un des premiers pr�sidents de la r�publique fran�aise commen�ant sa phrase par un tranchant � C��tait une autre �poque � avant d��tre repris par les journalistes. Il a alors donn� l�impression de chercher ses mots comme s�il cherchait � se souvenir de celui qui lui a �t� impos� par le Premier ministre Raffarin. Concernant Nicolas Sarkozy, le Pr�sident nous a offert le service minimum. Il est satisfait de ce que la d�linquance ait baiss�. Point barre. Pas un mot pour son r�le dans le conflit des retraites et moins encore dans le dossier Corse. Sur ce point, le Pr�sident a �t� aust�re. Il est vrai qu�on aime gu�re �voquer les cauchemars. Il �tait premier ministre de la France lorsqu�en f�vrier 1975 pour repousser d�j� le spectre d�une avanc�e de l�autonomisme il d�cr�tait la bi-d�partementalisation. Trente ans plus tard, devenu pr�sident de la r�publique, il a essay� pouss� par un ministre de l�int�rieur, s�r de lui, de r�cr�er une collectivit� unique et il a �chou�. On disait le pr�sident tr�s peu assur� sur ce dossier. Son intervention par voie d�interview aurait �t� exig�e par Alain Jupp� afin que le b�n�fice d�une victoire ne revint pas enti�rement � Sarkozy. C�est r�ussi.

Il a dit "regretter" lundi la victoire du "non" au r�f�rendum du 6 juillet sur l'avenir institutionnel de la Corse et juge toujours n�cessaire "un nouvel �lan" pour r�former la structure administrative de l'�le. "Je regrette que le r�f�rendum n'ait pas �t� adopt�. (...) Je crois que les Corses auraient trouv� l� l'occasion de donner un �lan nouveau au d�veloppement de la Corse. Ils ne l'ont pas voulu. Le statu quo sera maintenu. C'est tout � fait normal. Sauf naturellement le vote de la loi �tablissant en Corse la parit� hommes-femmes pour les prochaines �lections de 2004", a-t-il dit.

"Je pense que la structure administrative de la Corse, dans le cadre des habitudes de cette r�gion, �tait devenue inadapt�e et qu'il fallait lui donner un nouvel �lan et que la r�forme des structures, la parit�, pouvaient peut-�tre le donner", a-t-il ajout�, presque fataliste - "les Corses ne l'ont pas voulu, on fera avec".

Reprenant point par point les d�clarations de Sarkozy, le chef de l'�tat Jacques Chirac a pr�cis� que la politique du gouvernement en Corse s'articulerait sur deux axes: r�pression de la violence et acc�l�ration du d�veloppement �conomique, social, culturel de l'�le, pour lequel "nous avons pris du retard".

Il a r�affirm� que "la violence est sans issue" en Corse et a pr�venu que toute action de cette nature serait r�prim�e."Je voudrais dire � la minorit� corse, aux quelques Corses, qui commettent ou qui soutiennent la violence, que la violence est sans issue, qu'elle ne fait que plonger les familles dans le drame, dans la douleur et la Corse dans le malheur", a-t-il d�clar�. "Les Corses ont droit, comme tous les Fran�ais, � la paix civile", a-t-il ajout�.

"L'une des vocations du gouvernement, c'est d'abord de r�primer la violence et tout ce qui n'est pas conforme au droit", a soulign� le chef de l'�tat.

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