Voter oui pour une Corse moderne et respectueuse de sa propre int�grit�
Jun 7, 2003
Auteur: L'investigateur

L�un des �l�ments les plus r�volutionnaires du prochain scrutin va �tre la parit�. La Corse d�tient l�un des pus faibles taux de participation des femmes � la vie politique. Et encore bien souvent celles qui sont mairesses ou conseill�res g�n�rales sont les filles du pr�c�dent. Cela ne signifie �videmment pas qu�elles manquent de talent mais que leur place �tait pr�te � les accueillir.

L�assembl�e unique comptera normalement une moiti� de femmes si toutefois les responsables des listes n�ont pas l�outrecuidance de placer les femmes au rang des potiches en fin de course. Mais admettons tout de m�me que les femmes arriveront en plus grand nombre � l�assembl�e territoriale. Le fait que d�sormais le pouvoir soit centr�e dans cette assembl�e donnera plus de poids � la parole des femmes qui a h�las bien manqu� � la Corse ces derni�res d�cennies.

N�ayons pas peur de le dire : le pouvoir des hommes a scl�ros� la vie politique de l��le jusqu�� la caricature. Les femmes sont aujourd�hui presqu�absente du mouvement nationaliste si ce n�est dans la solidarit� o� elles jouent leur r�le traditionnel de m�re, d��pouse ou de fille. On ne les voit gu�re dans une gauche �tique domin�e par les vieux chapons du parti radical. Le spectacle est exactement identique � l�UMP o� l��l�ment viril continue de gratter furieusement le sol du poulailler avec des airs de vieux coqs d�plum�s.

Les femmes sont apparues au grand jour dans l�organisation des manifestations contre la violence � l�instar de ce qui se passait en Alg�rie. Mais elles n�ont pas r�ussi � d�passer ce stade d�monstratif. Or les femmes repr�sentent un v�ritable potentiel quantitatif mais aussi qualitatif.
Dans une �le o� la violence est toujours sous-jacente aux attitudes et aux discours, les femmes peuvent distiller un autre regard, un autre attitude. Mais il faut pour cela que la soci�t� corse s�ouvre.
Personne ne peut garantir que le oui au r�f�rendum donnera une telle ouverture. Mais on peut �tre certain que de garder les structures telles qu�elles sont aujourd�hui ne donnera que ce qui existe actuellement.

Les partisans du non r�unis hier en conf�rence de presse distillait un message clair : nous n�avons pas besoin d�un nouveau statut. Il est vrai que lorsqu�on constate comment ils ont utilis� les pr�c�dents on voit mal en effet ce qu�ils auraient � faire de mille autres statuts. Ces hommes-l� ont un v�ritable talent pour st�riliser toutes les exp�riences qui pourraient servir � la Corse.

Ils ne proposent rien sinon de voter pour eux. Leur programme est au niveau z�ro mais ils estiment que leur seul don de leur personne � la Corse devrait leur valoir reconnaissance et estime. C�est un peu l�ger pour permettre � la Corse de sortir de son orni�re. Monsieur Polverini, maire de Pianotoli-Caldarello est un ancien �narque. Il r�gne sur sa petite commune en se demandant chaque jour comment il va r�ussir � percer au niveau insulaire. Encore quelques ann�es de ce petit jeu st�rile et il atteindra sa date de p�remption sans avoir r�ussi � se hisser sur la premi�re marche de l�escalier qui m�ne au panth�on des hommes politiques. Pour lui comme pour ses semblables, ne rien faire pour changer est un m�tier durement appris sur le tas. � peine vient-il de comprendre comment il pourrait se faire un petit nom dans le paysage des conseils g�n�raux qu�on veut lui �ter son hochet. C�est trop injuste et c�est tr�s cruel. Voil� les raisons de sa tr�s grande agitation. Et les partisans du non s�appuie sur ces g�ants de la plan�te Cloche-Merle.

Soit mais alors il ne faut pas revendiquer un statut de r�gion europ�enne. Il faut s�en tenir � la gestion de ses g�raniums et de son �levage de lapins. Il faut se lever chaque matin pour �couter l�herbe sagement pousser et se coucher tous les soirs en remerciant Dieu d�exister. Mais surtout, surtout ne rien revendiquer de pouvoir autre que celui de son petit jardin.

Et c�est bien l� tout le probl�me de ce r�f�rendum. D�un c�t�, le oui propose d�avancer. Tout n�est pas parfait dans le projet de Nicolas Sarkozy � commencer par cette date baroque du 6 juillet qui risque de retirer au � oui � 5 � 10 des voix. Peut-�tre le ministre de l�int�rieur devrait-il lui aussi prendre quelques le�ons de modestie. Mais la victoire du � oui � peut �tre ce d�clic qui fera qu�enfin la Corse croira un peu en elle-m�me. Les partisans du non font penser � ces hommes qui ne se lavent pas, ne se changent pas mais se trouvent tr�s bien comme �a. Il faut supporter leur odeur parce qu�ils s�imposent et personne n�ose leur dire qu�ils puent. He bien nous leur disons : vous avez le droit de sentir le rance. Mais si vous pouviez vous regrouper dans une r�serve de brutacci, la Corse pourrait enfin respirer et continuer son petit bonhomme de chemin.

Mesdames, ces hommes qui se complaisent dans le renferm� sont souvent vos maris, vos oncles, vos p�res. De gr�ce faites leur savoir qu�un jour il faut se changer, il faut changer. Et que si on ne le veut, on n�a pas le droit d�encha�ner les jeunes g�n�rations � son propre naufrage.

Lundi nous pr�senterons d�autres arguments en faveur du oui.

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