Voil� qui a d� faire fr�mir les partisans d�mocratiques du � oui : les nationalistes d'Indipendenza et de Corsica Nazione ont affirm� vendredi leur "d�saccord" avec les propos de Jacques Chirac qui a d�clar� que voter � oui � au r�f�rendum revenait � affirmer son "attachement � la France".
"Nous ne sommes pas du tout d'accord avec les propos de M. Chirac", a d�clar� Fran�ois Sargentini, le porte-parole d'Indipedenza � l'issue d'un meeting tenu � Bastia dans la soir�e avec Corsica Nazione. "Nous appelons � voter oui, mais nos finalit�s ne sont pas les leurs. Notre projet c'est l'ind�pendance", a ajout� Fran�ois Sargentini par ailleurs fortement soup�onn� d�avoir quelques accointances avec le FLNC Union des Combattants pour la r�gion centre.
Le pr�sident Jacques Chirac, dans une interview vendredi � Corse-Matin, a estim� que voter oui au r�f�rendum �tait une fa�on pour les Corses d'"affirmer (leur) attachement � la France et � la R�publique". "Je sais que la tr�s grande majorit� des Corses veulent rester Fran�ais", a assur� M. Chirac pour qui "il serait incompr�hensible, au moment o� on leur demande de le confirmer, qu'ils ne le fassent pas".
Le tout dernier sondage donnait 5% de personnes interrog�es en faveur de l�ind�pendance.
"C'est une d�claration un peu �trange, je dirais � abracadabrantesque � pour reprendre une formule de Rimbaud que le chef de l'�tat affectionne tout particuli�rement", avait �galement estim� le chef de file de Corsica Nazione Jean-Guy Talamoni sur France Inter. "Nous estimons que cette petite avanc�e va renforcer le camp nationaliste puisque, de fa�on arithm�tique, nous augmenterons notre nombre d'�lus dans les institutions", avait ajout� Jean-Guy Talamoni. Les nationalistes ne sont pas repr�sent�s dans les conseils g�n�raux en raison du scrutin uninominal � deux tours. Tr�s �trangement, Jean-Guy Talamoni emploie le m�me argument qu��mile Zuccarelli l�ennemi jur� du r�f�rendum. R�p�tons-le : il est exact que le scrutin de 2004 renforcera les nationalistes autant qu�il renforcera toutes les familles politiques repr�sent�es � l�assembl�e puisqu�il y aura plus d��lus. Mais cela � une condition : que les nationalistes conservent leur potentiel de voix lors des �lections territoriales. Bref il s�agit d�un jeu d�mocratique tout � fait banal qui n�appelle pas de grands commentaires sinon celui que la Corse accorde � l�ind�pendance moins de voix que la France aux trotskistes et beaucoup moins qu�aux extr�mistes de droite et de gauche r�unis ? Est-ce � dire que la France est au bord d�une guerre civile r�volutionnaire ? Pour notre part nous ne le pensons pas.
Par ailleurs le d�sopilant Alain Jupp�, le � meilleur d�entre nous � selon Jacques Chirac, y est aussi all� de sa petite phrase sur la Corse. �vitant avec une habilet� de politicien la d�licatesse de la charcuterie et l�amour qu�il porte � cette �le, il a estim� que le r�f�rendum du 6 juillet sur le nouveau statut de la Corse est une "chance" pour les habitants de l'�le de Beaut�.
Alain Jupp� devrait d�barquer en Corse jeudi afin de mettre un peu d�ordre dans le foutoir que constitue la droite insulaire. Le Monde r�v�lait une histoire dr�le :lors de leur venue en Corse, Raffarin et Sarkozy avaient �t� accueillis par une centaine de manifestants d�cha�n�s, un pr�fet assomm� mais surtout une absence de sympathisants sid�rante. Parce que Paul Natali, responsable de l�UMP pour la Haute-Corse se trouvait aux c�t�s des deux �minences, tous les autres petits chefs de la droite avaient d�sert� le meeting. Et il faut avouer que cela cr�ait un grand vide. Le soir m�me, les deux ministres donnaient un meeting � Ajaccio o�, pour le coup, les partisans du � oui � s��taient rendus en masse. Mais il manquait le pr�sident de l�ex�cutif de l�assembl�e, Jean Baggioni. Contact� par Nicolas Sarkozy, il avoue s�adonner aux joies du farniente dans son village, Ville di Petrabugno et visiblement n�entend pas se taper les cent cinquante kilom�tres qui le s�parent de la capitale insulaire. Qu�� cela ne tienne : Sarkozy le fait aussit�t cueillir par un h�licopt�re qui l�am�ne s�ance tenante � Ajaccio. Le soir m�me, un avion du GLAM le d�pose � Bastia. Que ne ferait-on pas pour le � oui �.Dans un entretien accord� au "Journal du Dimanche", Alain Jupp� affirme vouloir s'"engager publiquement, au nom de l'UMP, en faveur du 'oui'". "Nous voulons donner la parole aux Corses: c'est un risque que nous prenons mais c'est aussi une chance pour les Corses", souligne-t-il. "Nous voulons les ancrer davantage dans la R�publique".
Voil� qui va faire plaisir � de nombreux Corses qui pensaient de leur c�t� que c��tait la R�publique qui manquait un peu d�ancrage dans l��le.
Le pr�sident de l'UMP reconna�t qu'un "non" des Corses au r�f�rendum serait "sans doute" un d�saveu, mais dit ne pas l'envisager. "Depuis un an, le gouvernement a fortement d�montr� son attachement � la Corse par des efforts financiers sans pr�c�dent. Il a 'mis le paquet', comme on dit. Je veux croire que les Corses y sont sensibles".
Il affirme par ailleurs que ce r�f�rendum "ne s'inscrit nullement - contrairement � ce que certains affirment - dans le cadre du processus de Matignon de Lionel Jospin". Un "processus qui s'est cantonn� � quelques conciliabules st�riles", d�nonce M. Jupp�. Et tant pis si Nicolas Sarkozy a r�p�t� cent fois le contraire. Chacun doit ouvrir sa gueule et les derniers doivent n�cessairement innover pour ne pas �nonner ce qu�ont d�j� dit les premiers. Or Jupp� n�a jamais r�ussi � �tre le premier.
DOSSIER CORSE
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