Affaire Al�gre : la strat�gie Collard
Jun 27, 2003
Auteur: L'investigateur

Est-ce le fruit de la � strat�gie Collard � ? Patrice Al�gre a �crit la semaine derni�re au procureur g�n�ral Michel Barrau pour revenir sur ses aveux contredisant ainsi totalement les propos tenus dans une lettre adress�e � Karl Z�ro.

Le tueur en s�rie s��tait alors d�sign� comme l'auteur du meurtre de Line Galbardi, la prostitu�e tu�e � l'h�tel de l'Europe et de Claude Martinez, un travesti qui aurait film� les soir�es sados de Toulouse. Patrice Al�gre avait ainsi confirm� devant le juge Lemoine, et devant ses avocats, la version de Fanny et Patricia sur l'ex�cution de Line Garibaldi. Il avait �galement dress� la liste des commanditaires du meurtre du travesti : le magistrat Marc Bourragu� et l'actuel pr�sident du CSA Dominique Baudis. Il avait donn� le nom d�un policier et celui de Lakhdar Messaoudene, le prox�n�te.

La D�p�che du Midi estime que tous ces aveux faisaient tout de m�me beaucoup. � Au-del� des incoh�rences multiples relev�es, l'ensemble collait mal avec les investigations et les habitudes de parole d'Al�gre. �

Selon le journaliste de ce quotidien qui s�occupe depuis le d�but de l�affaire, l�une des raisons de ce virage � 180� devrait aussi �tre trouv�e dans le travail du juge. � Ce retour en arri�re ram�ne tout le monde au point de d�part. Les convictions des gendarmes de la cellule Homicides 31, dont les investigations n'ont pas forc�ment besoin des aveux d'un suspect pour bien s'articuler, restent identiques. Ils peuvent compter sur l'appui d'un juge d'instruction qui pratique le tueur en s�rie depuis six ans et n'ignore pas grand-chose de son mode de fonctionnement. Ce qui, d'ailleurs, commence � s�rieusement agacer Al�gre qui ne veut plus entendre parler ni du juge Lemoine, ni des gendarmes. Tant qu'� choisir� �

Me Gilbert Collard a, de son c�t�, affirm� son � sentiment � que Dominique Baudis �tait innocent mais qu'il devait � prendre connaissance du dossier pour se forger une conviction �. Me Alfort et Boguet , les avocats d�Al�gre depuis le d�but de l�affaire, ont eux renonc�.

Dans un long article intitul� � D�paysement ou �touffement ? � la D�p�che s�interroge sur l�avenir de l�enqu�te.
� La crainte, logique, qui accompagne le d�paysement s'appelle l'�touffement�

D�payser le dossier c'est, au minimum, perdre un temps pr�cieux. Celui n�cessaire aux nouveaux juges pour d�couvrir les dossiers. D�payser c'est le risque que la justice oublie en route quelques responsables. D�payser c'est la porte ouverte � toutes les craintes, r�elles ou imaginaires. Seule la v�rit� int�resse les Toulousains. Me Gilbert Collard dit travailler pour �a. On aimerait en �tre convaincu. �

Enfin, Dominique Baudis a �t� confront� dans le bureau du juge toulousain Thierry Perriquet � l'ex-prostitu�e "Patricia", en marge de l'enqu�te sur le tueur en s�rie Patrice Al�gre. Le pr�sident du CSA a d'abord �t� entendu seul pendant quatre heures par le juge d'instruction. L'ancien maire de Toulouse a indiqu� � l'issue de son audition, peu avant 13h00, qu'il avait �t� confront� un moment � celle qui l'accuse de viol et de participation a des soir�es sado-masochistes. "Elle est arriv�e entre deux gendarmes et repartie entre deux gendarmes. Moi, je suis arriv� en homme libre et ressorti en homme libre", a ajout� �l�gamment le pr�sident du CSA, se refusant � toute pr�cision sur le fond de la confrontation, au nom du respect du secret de l'instruction.

Partie civile, M. Baudis a eu acc�s aux proc�s verbaux des d�clarations de "Djamel et "Patricia". "J'y ai lu des choses ahurissantes, un tissu de mensonges et de contradictions", a-t-il d�clar�, assurant avoir "fourni au juge des �l�ments mat�riels, principalement des agendas, qui permettront d'�tablir rapidement la v�rit�". "Les yeux dans les yeux, je n'ai rencontr� qu'un regard fuyant et des yeux baiss�s", a-t-il conclu.

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Affaire Al�gre

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