Affaire Al�gre : l�enqu�te � recentr�e �
Jun 23, 2003
Auteur: L'investigateur

Lakhdar Messaoud�ne, l�ancien prox�n�te alg�rien, a �t� mis en examen vendredi � Toulouse pour complicit� d'assassinat avec le tueur en s�rie Patrice Al�gre. Ce dernier, �galement convoqu� au tribunal, a pour sa part refus� de parler tant qu'il n'aurait pas subi des examens m�dicaux.

Lakhdar Messaoud�ne a �t� pr�sent� au juge d'instruction Serge Lemoine qui lui a notifi� sa mise en examen pour "complicit� d'assassinat sur la personne de Line Galbardi".

Le suspect ne devrait pas �tre incarc�r� dans la maison d'arr�t de Seysses (Haute-Garonne), o� se trouve d�j� Patrice Al�gre, afin "qu'il n'y ait pas de rencontre fortuite dans les couloirs" de l'�tablissement, d'apr�s son d�fenseur.

Patrice Al�gre, �galement convoqu� devant le juge d'instruction au sujet de l'assassinat de Line Galbardi, pour lequel il est mis en examen, a refus� de s'expliquer, arguant de son �tat de sant�.

"Tant que ces examens m�dicaux n'auront pas �t� effectu�s, Patrice Al�gre a indiqu� qu'il ne souhaitait pas s'exprimer", a expliqu� Me Alfort, ajoutant que, "malade depuis de nombreux mois", "affaibli", Patrice Al�gre voulait "conna�tre l'origine du mal dont il est atteint".

L�enqu�te revue et corrig�e


Un important travail de recadrage et d'analyse des dossiers a eu lieu durant le week-end par les enqu�teurs et les autorit�s judiciaires charg�s de l'affaire Al�gre, � la suite de l'audition de "Patricia", mise en examen car elle est soup�onn�e d'avoir menti sur certains points.

C�est un point fondamental car Patricia a longtemps �t� la complice active de Patrice Al�gre avec qui elle a v�cu. Elle a pu d�une part inventer des faits � cause de la pression m�diatique mais aussi � cause de l�intervention d�un certain nombre de personnages mis en cause qui avaient int�r�t � ce qu�elle exag�re la v�rit� afin de la d�cr�dibiliser.

Certains faits criminels retenus dans l'instruction pourraient donc �tre requalifi�s, d'autres abandonn�s. Une r�union de synth�se devrait avoir lieu ce lundi, d�terminant les nouveaux contours de l'affaire.

De son c�t�, le pr�sident du Conseil sup�rieur de l'audiovisuel (CSA) Dominique Baudis a, par l'interm�diaire de son avocat Me Francis Szpiner, port� plainte contre X apr�s l'audition de "Patricia" jeudi devant le juge d'instruction Perriquet.

Deux nouvelles prostitu�es se constituent partie civile


Fait capital : deux autres ex-prostitu�es se sont constitu� parties civiles dans l'affaire Al�gre. Il s'agit de Nadia, t�moin de l'�limination de Line Garibardi, et d'Isabelle, ex-compagne de Patrice Al�gre. Mardi, devant le juge Tierry Perriquet, "Fanny" avait �voqu� de r�centes pressions polici�res et d�crit deux sc�nes de viol. Un travail de "recadrage" sera effectu� ce week-end.

Ils se nomment Nadia et Isabelle. Elles se sont prostitu�es � Toulouse dans les ann�es 1990. Selon "Patricia", Nadia a assist� aux premi�res minutes de l'"�limination" de Line Garibaldi en janvier 1992 avant que le prox�n�te Lakhdar Messaoudene ne la laisse sortir de la chambre 24. Isabelle a, de son c�t�, v�cu quatre mois avec Patrice Al�gre, alors qu'elle �tait mineure.

Autre t�moin fondamental de l'affaire, "Fanny" a confirm� ses dires mardi, devant le juge d'instruction Thierry Perriquet. L'ex-prostitu�e a � nouveau racont�, avec plus de d�tails, deux sc�nes de viols. Le premier viol se serait pass� dans une chambre d'un grand h�tel, place du Capitole. Trois magistrats, connus et d�j� cit�s, auraient sodomis� "Fanny", pendant que l'un l'attrapait par les cheveux et que l'autre la br�lait avec des cigarettes. L'autre sc�ne se serait d�roul�e dans un parking, o� des policiers l'auraient viol�e.

"Fanny" a aussi racont� � M. Perriquet les pressions - �voqu�es devant le juge Lemoine, le 3 mars - qui auraient �t� exerc�es sur elle pour qu'elle d�signe des visages au hasard si les gendarmes lui montraient des photos de magistrats. Cette fois, elle a expliqu� que c'�tait Z., ancien de la brigade des m�urs � la s�ret� de Toulouse, toujours en activit� dans un autre service, qui lui avait conseill�, fin f�vrier, de montrer au hasard des magistrats, comme l'a r�v�l� Le Figaro du 19 juin. On a appris que le personnage que Fanny avait d�sign� comme l'"homme du Capitole" ne serait pas Dominique Baudis mais l'un des trois magistrats qui l'aurait viol�e dans le grand h�tel. Fanny a r�cemment d�sign� d'autres patronymes.

Jean-Michel Baylet attaque Baudis en diffamation


Dernier rebondissement de ce feuilleton digne du XIX�me si�cle, le patron de la D�p�che du Midi, Jean-Michel Baylet a annonc� dimanche le d�p�t de trois plaintes avec constitution de partie civile contre le pr�sident du Conseil sup�rieur de l'audiovisuel (CSA) Dominique Baudis, qui a accus� M. Baylet d'avoir organis� une "machination" contre lui dans l'affaire Patrice Al�gre.

Dans un article publi� dans son �dition des 15 et 16 juin, le quotidien Le Monde avait titr� "Dominique Baudis d�nonce un complot politique" et �crit que "l'ancien maire de Toulouse soup�onne (la famille Baylet) d'avoir mis en place une cellule sp�ciale charg�e de remuer des affaires et de le d�stabiliser".

"L'affaire n'est pas l'affaire Baudis, encore moins l'affaire Baudis-Baylet, c'est l'affaire Al�gre, avec tout ce qu'il y a eu de grave", a ajout� M. Baylet, s�nateur et pr�sident du Parti radical de gauche (PRG). "Il faut que la v�rit� �clate, il faut que cette affaire soit �lucid�e", a-t-il conclu.

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