Nouvelles de Corse
Jun 21, 2003
Auteur: L'investigateur

Jean-Pierre Raffarin est aujourd�hui samedi 21 juin � Bastia et Ajaccio pour inviter les Corses � voter "oui" au r�f�rendum sur les institutions de l'�le qui sera organis� le 6 juillet. Le Premier ministre arrivera � 15H45 � l'a�roport de Bastia o� une "r�union d'information" sur les enjeux du r�f�rendum sera organis�e en pr�sence du ministre de l'Int�rieur, Nicolas Sarkozy, et des �lus locaux.

Il a toutes les chances d�y �tre accueillis par des troupes syndicales plus remont�es que jamais. En effet, jamais les jours de gr�ve n�avaient �t� retir�s � une fonction publique toute puissante dans l��le. Des dispositions toutes particuli�res ont donc �t� prises pour prot�ger un Premier ministre dont on se demande pourquoi il est revenu dans l��le au risque d�appara�tre pour un provocateur.

Le nord de la Corse est plus r�fractaire � la r�forme propos�e, qui consiste � cr�er une "collectivit� territoriale unique" se substituant aux deux d�partements de Corse-du-Sud et de Haute-Corse et � la r�gion. La partie nord de l'�le craint ainsi de perdre de son pouvoir administratif au profit du sud.
Jean-Pierre Raffarin partira � 17H30 pour Ajaccio. Il se rendra d'abord dans les studios de France 3 Corse pour une interview en direct � 18H50 sur la cha�ne et sur la radio RCFM.

� 19H30, il rendra un hommage au pr�fet Erignac et � Fred Scamaroni, compagnon de la Lib�ration, � la pr�fecture d'Ajaccio puis rencontrera des femmes corses responsables du milieu associatif, �conomique et politique.

Il ach�vera son voyage par une nouvelle "r�union d'information" avec Nicolas Sarkozy, cette fois au Palais des Congr�s d'Ajaccio, qui d�butera � 20H30.
Nicolas Sarkozy pr�sentera auparavant dans l'apr�s-midi le dispositif national 2003 de lutte contre les feux de for�t, � Corte, avant de rejoindre Jean-Pierre Raffarin.

On s�attend � ce que Nicolas Sarkozy annonce des mesures en faveur de l�agriculture. Des rumeurs ont couru sur une nouvelle �puration de la dette agricole, un baume sur une blessure sans cesse ouverte tant il est vrai que d�j� � quinze reprises un tel rem�de n�a pas donn� de r�sultats probants sinon celui de calmer les syndicats nationalistes.

R�f�rendum : un nouveau sondage


Il est vrai qu�un nouveau sondage d�montre que le r�sultat du r�f�rendum est loin d��tre acquis. 51% des �lecteurs de Corse se disent "favorables" et 49% "oppos�s" au projet du gouvernement de cr�er une collectivit� unique dans l'�le, selon un sondage Louis-Harris publi� jeudi par France3-Corse, Radio Corse Frequenza Mora et Le Journal de la Corse moins de trois semaines avant le r�f�rendum du 6 juillet.

� la question "Si ce r�f�rendum avait lieu dimanche prochain, r�pondriez-vous que vous �tes favorable ou oppos� au projet du gouvernement cr�ant une collectivit� territoriale unique en Corse", 51% des personnes interrog�es se disent "favorables", contre 49% "oppos�s" et "19% des personnes interrog�es, ayant l'intention d'aller voter, n'ont pas exprim� d'intention de vote".

Ce sondage, r�alis� du 11 au 13 juin, consacre "l'�rosion des opinions favorables � la r�forme", par rapport aux pr�c�dentes enqu�tes, qui pla�ait le "oui" entre 54 et 62%, commente l'Institut.

Le clivage est important entre les �lecteurs de droite, favorables � la r�forme � 66%, et ceux de gauche, qui sont 70% � y �tre oppos�s. Illustrant l'incertitude pesant sur le scrutin, les sond�s se montrent davantage favorables au statu quo (38%) lorsqu'ils sont interrog�s "de mani�re g�n�rale, concernant l'avenir de la Corse", qu'� la r�forme institutionnelle propos�e par le gouvernement (32%). 18% soutiennent l'autonomie et 5% l'ind�pendance.

Pour 66% des personnes interrog�es contre 26%, "une victoire du oui ne serait pas de nature � faire reculer durablement la violence en Corse".

Louis-Harris fait remarquer qu'� la date du sondage, "la campagne officielle n'avait pas encore commenc�", que "Jean-Pierre Raffarin et Nicolas Sarkozy n'avaient pas effectu� leur visite conjointe (pr�vue samedi)" et que "Jacques Chirac ne s'�tait pas exprim�".

Ce sondage a �t� r�alis� par t�l�phone aupr�s de 802 personnes �g�es de 18 ans et plus selon la m�thode des quotas.


Raffarin et Sarkozy auront mouill� leurs chemises


Pour d�fendre "son" projet, Nicolas Sarkozy, surnomm� dans l��le � Pristinu � (le petit rapide) dont c'est la huiti�me visite en quatorze mois, arrivera le premier dans la matin�e pour un tour au pas de charge des environs de Bastia. Il rejoindra vers 16h le Premier ministre, qui a pr�vu un premier meeting sur le tarmac de l'a�roport de la pr�fecture de Haute-Corse, puis un second � 20h30 au Palais des Congr�s d'Ajaccio (Corse-du-Sud).

C'est lundi prochain � minuit que s'ouvre la campagne officielle. Le 6 juillet, les 190.000 �lecteurs corses devront r�pondre par "oui" ou "non" � la question suivante: "Approuvez-vous les orientations propos�es pour modifier l'organisation institutionnelle de la Corse?"

Pristinu va-t-il conna�tre un �chec cuisant ? L'issue de ce r�f�rendum est rappelons-le pour le moins incertaine tant les nuages s'amoncellent au-dessus de l'�le. Le mouvement social contre la r�forme des retraites et la d�centralisation y est particuli�rement suivi. L'acheminement des documents de la campagne, notamment, pourrait faire les frais de la gr�ve des postiers. De plus, le proc�s des assassins pr�sum�s du pr�fet Erignac devant la cour d'assises sp�ciale de Paris cr�e un climat lourd de tensions.

Nicolas Sarkozy, lui, se veut "serein". Sa d�marche devrait recevoir le soutien de taille de Jacques Chirac, qui pourrait intervenir prochainement sur France-3 Corse ou dans un quotidien r�gional. Le 30 avril, le chef de l'Etat avait qualifi� cette r�forme institutionnelle de "chance pour la Corse". Le pr�sident de l'UMP Alain Jupp� doit �galement se rendre bient�t sur l'�le. L'hypoth�se d'un report de la consultation semble donc totalement �cart�e.

C�est beaucoup voire trop pour des Corses qui risquent d��tre indispos�s par cet embouteillage d�huiles aux portes d�une �le ignor�e hors les p�riodes �lectorales.
Le Parti socialiste et le responsable radical Paul Giacobbi ont �galement appel� � soutenir cette d�marche, qui s'inscrit dans la continuit� du processus de Matignon lanc� par Lionel Jospin en juillet 2000. Des soutiens bienvenus alors que le maire radical de gauche de Bastia, Emile Zuccarelli, conduit � bride abattue le "front du refus". Le PCF, aussi, a opt� pour le "non".

Une victoire du "oui" constituerait un �clatant succ�s pour Nicolas Sarkozy, qui n'a pas m�nag� ses efforts dans un contexte difficile. Reste � savoir si cela mettra un frein � la spirale de la violence. Il est en tous les cas �vidents pour tous les observateurs qu�une victoire du non relancerait la violence clandestine.


Le FN lance un mot d'ordre de boycott du r�f�rendum en Corse


Le bureau politique du Front National a lanc� un mot d'ordre de boycott du r�f�rendum en Corse, a annonc� le pr�sident du FN Jean-Marie Le Pen dans un entretien publi� par l'un des organes de presse de son parti, National Hebdo.

M. Le Pen estime que l'exclusion du FN de la campagne du r�f�rendum est "une violation des r�gles �l�mentaires de la d�mocratie et de la R�publique, qui a amen� le bureau politique du Front National � lancer un mot d'ordre de boycott de cette consultation ill�gitime".

Jean-Marie Le Pen avait en outre exprim� le 12 juin sur RMC Info son "hostilit�" au projet du gouvernement sur la Corse et annonc� que le FN n'appellerait pas � voter "oui" � la consultation organis�e le 6 juillet sur l'�le.


Deux villas fortement endommag�es par des attentats en Corse du Sud



Deux villas ont �t� fortement endommag�es par des attentats � l'explosif en Corse-du-Sud dans la nuit de mercredi � jeudi qui n'ont fait aucun bless�

Ces deux r�sidences secondaires situ�es au lieu-dit Cala di Cigliu, sur la commune de Coti-Chiavari, � une quarantaine de kilom�tres d'Ajaccio, �taient inoccup�es au moment des faits.

Les deux attentats, l'un � 1h40, le second � 1h45, ont provoqu� des d�g�ts importants. Les charges, �valu�es � 20 litres d'un m�lange nitrate-fuel chacune, avaient �t� d�pos�es devant des baies vitr�es, � l'ext�rieur des deux villas, distantes de deux kilom�tres. L'une d'elles appartient � un particulier r�sidant dans les Yvelines, l'autre � la soci�t� civile immobili�re South Corsica.

Avis�s en fin d'apr�s-midi, les gendarmes ont relev� sur les murs la signature du FLNC, inscrite en lettres noires. Ils ont �t� dessaisis de l'enqu�te au profit de la section antiterroriste du parquet de Paris. Un groupe qui op�re sur la rive sud d�Ajaccio est fortement soup�onn�. Il rackette de nombreux propri�taires de villas au nom � de la cause corse �. Mais il semblerait que l�argent ainsi r�colt� serve essentiellement � subvenir aux besoins de ces anciens du FLNC Canal habituel dont les services sont utilis�s parfois par l�Union des Combattants parfois par le FLNC 3.

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