Le complice d�Al�gre se livre � la justice mais l�enqu�te est plus que jamais menac�e
Jun 20, 2003
Auteur: L'investigateur

Personnage clef de l'affaire Al�gre, Lakdar Messaoudene s'est livr�, mercredi soir, � la justice fran�aise.
� Il est venu de lui-m�me pour se rendre devant le juge Lemoine �, a indiqu� son avocat, Ma�tre Kamel Benamghar, qui l'accompagnait depuis Alger � bord ce vol d'Air Littoral.

Il a �t� pr�sent� au parquet de Nice et �crou� dans la soir�e, en attendant son transfert � Toulouse.
L'ancien souteneur comptait se rende � Toulouse. De son c�t�, Ma�tre Benamghar a pr�cis� que son client � a pass� les fronti�res de mani�re officielle, muni des papiers administratifs n�cessaires � son embarquement. � ce qui sous-entend un accord avec les autorit�s fran�aises qui lui ont d�livr� un visa.
Selon les d�clarations des deux anciennes prostitu�es Patricia et Fanny, d�clarations faites devant les gendarmes, comme devant le juge Lemoine, Lakdar Messaoudene �tait pr�sent lors du meurtre de leur � camarade de trottoir �, sauvagement assassin�e par Patrice Al�gre, au cours de la nuit du 2 au 3 janvier 1992, dans une chambre de l'h�tel de l'Europe � Toulouse.

Lors de toutes les interviews qu'il avait accord�es depuis l�Alg�rie, Lakdar Messaoudene a toujours ni� avoir particip� � ce meurtre.

Il devrait �tre transf�r� dans les 24 heures � Toulouse, devant le juge Lemoine. Lakdar Messaoudene avait �t� arr�t� et �crou� pour prox�n�tisme, en 1992, moins d'un mois apr�s le meurtre de Line Galbardi, avant d'�tre expuls� en Alg�rie apr�s avoir purg� sa peine. Il est aussi d�sign� par Patricia et Fanny, comme l'organisateur, aux c�t�s de Patrice Al�gre, de soir�es sadomasochistes auxquelles auraient particip� des magistrats, des policiers et des notables toulousains.

Autant dire que les explications de l'ancien prox�n�te sur ces soir�es, comme sur les rapports qu'il aurait entretenus, selon ces deux femmes, avec certains policiers alors � la brigade des m�urs, sont tr�s attendues par le magistrat instructeur.

Il n�en reste pas moins qu�on est en droit de s�interroger sur les garanties qui ont �t� offertes � ce personnage qui risque gros s�il est reconnu coupable de ce qui lui est reproch�. Selon certaines informations, une nouvelle strat�gie a �t� mise au point par tous ceux qu�inqui�te la r�surgence du r�le de Patrice Al�gre. Elle consisterait plut�t qu�� nier, � faire dire par d�incertains t�moins des �normit�s qui discr�diteraient l�enqu�te toute enti�re.

Par exemple � Patricia � vient d��tre mise en examen pour diffusion de fausses nouvelles. Elle est soup�onn�e d�avoir incit� le travesti Djamel � prononcer des accusations sans fondement. Or l�ancienne prostitu�e assure qu�un policier mis en cause dans l�affaire lui a demand� de charger toujours plus de magistrats. Il va de soi que les accusations lorsqu�elles ne sont fond�es sur rien, finissent par pourrir le dossier.

On peut se demander ce qui s�est �galement produit avec Le Monde et la maison du Lac No�. Michel Br�ard, procureur de Toulouse, a d�menti mardi 17 juin, dans un communiqu� les informations publi�es par Le Mondedat� du m�me jour sur "la maison du lac de No�", � Mauzac (Haute-Garonne). "Apr�s avoir pris connaissance dans un quotidien des soi-disant informations relatives � des d�couvertes r�sultant d'investigations qui auraient �t� men�es par les enqu�teurs de la gendarmerie dans une propri�t� situ�e � proximit� de Toulouse, indique le magistrat, le procureur de la R�publique d�ment formellement les pr�tendues constatations contenues dans cet article, regrette le manque manifeste de recoupements ayant pr�c�d� une telle annonce et s'interroge sur les buts poursuivis par la ou les personnes ayant fourni de tels renseignements."

R�ponse du quotidien du soir : � Le Monde, s'appuyant sur des sources proches de l'enqu�te, indiquait que les gendarmes avaient d�couvert dans les murs des "fixations d'anneau" et recueilli des t�moignages qui confortaient les d�clarations des ex-prostitu�es sur des soir�es sadomasochistes dans cette propri�t�. �

Que faut-il penser de l�information que livre dans son �dition papier, l'hebdomadaire Le Point � savoir l'existence au d�but des ann�es 90 de deux endroits r�put�s pour des sp�cialit�s tr�s � hard. Le NYC, branch� gay SM, dont le patron s'est suicid� en mettant le feu � sa bo�te des all�es Charles-de-Fitte en mai 2000 et un � donjon � discret situ� pr�s du port Saint-Sauveur. � Au sol, du ciment, sur les murs des c�bles et des planches, au plafond des poulies �, d�crit le journal. Un lieu que le propri�taire, aujourd'hui d�c�d�, avait truff� de cam�ras sophistiqu�es. Un appareillage qui lui aurait permis de faire des milliers de photos et diapos.

Prudence donc.

Reste que ces photos, plus que le t�moignage du prox�n�te alg�rien, peuvent faire faire avancer l�enqu�te.

Patrice Al�gre a confirm� devant le juge Lemoine que s'il a tu� Claude Martinez, le travesti surnomm� Claudia, en f�vrier 1992, quelques semaines apr�s Line Galbardi, c'�tait d'abord pour r�cup�rer des films vid�os que le prostitu� poss�dait.

Claudia avait pris l'habitude, selon plusieurs t�moins, de filmer certains de ses �bats� et de ses clients.�.
Fin 1991, on a su que des images circulaient, nous a d�clar� Patricia. � partir de l�, ils sont devenus fous�. Ils ? Ce sont ceux que Patrice Al�gre a d�sign�s comme les commanditaires du meurtre. Commanditaires �galement d�sign�s par Fanny t�moin, selon elle, d'une conversation t�l�phonique. Fanny va plus loin en expliquant comment elle a d�rob� certaines de ces vid�os au domicile du magistrat avec lequel elle aurait eu une longue relation. Elle assure avoir cach� ces vid�os en compagnie de Claude Martinez et d'un autre travesti surnomm� Jacky dans la r�gion de Biarritz, au Pays Basque. L� o� les gendarmes ont creus� la semaine derni�re sur ses indications. En vain. Jacky, lui, s'est suicid� au mois de f�vrier dernier avec son amant. Mais il existe d'autres photos qui pourraient permettre aux gendarmes d'exhumer le pass� trouble des soir�es sadomasochistes toulousaines.

� Des actes de tortures, du sang, des d�formations d'organes, des choses invraisemblables� � : Ce sont donc elles dont Le Point affirme avoir retrouv� le d�tenteur. Elles se trouveraient bien � l�abri dans un coffre.

� Certaines des personnes qui figurent sur ces images ont aujourd'hui pris du poids dans la ville �, ce myst�rieux personnage qui se dit pr�t � en parler aux gendarmes.

�2003 L'investigateur - tous droits r�serv�s