AFFAIRE ALEGRE R�tablir la v�rit�
Jun 18, 2003
Auteur: L'investigateur

Dans un article paru le 17 juin, la D�p�che r�pond au maire de Toulouse, Philippe Douste-Blazy qui l�accusait d�avoir multilpli� les contre-v�rit�s concernant l�affaire Al�gre. Selon la D�p�che, la droite toulousaine se divise d�sormais en deux clans : les baudistes et les blazystes (voir article ci-dessous). N�anmoins, Douste-Blazy resterait sous la coupe de son pr�d�cesseur � la mairie de Toulousse.

Jusqu'ici, tr�s r�serv� sur les remous de la nouvelle affaire Al�gre, Philippe Douste-Blazy s'est � son tour exprim�, sans doute sous la contrainte de Dominique Baudis. Dans une interview publi�e hier dans � Le Figaro �, le maire de Toulouse s'en prend, de mani�re � peine voil�e, � � La D�p�che du Midi �, accr�ditant � son tour la th�se du complot m�diatique agit�e par son mentor toulousain. Les contre-v�rit�s �maillant les propos de Philippe Douste-Blazy ont conduit � La D�p�che du Midi � � engager une proc�dure de droit de r�ponse aupr�s du � Figaro �.

Sans attendre, nous tenons � r�tablir la v�rit� en reproduisant les extraits de nos articles stigmatis�s par le maire de Toulouse au regard des accusations qu'il a prof�r�es � notre endroit. C'est que, comme les faits, les �crits sont t�tus�

� Le Figaro � du lundi 16 juin. Question du journaliste �ric Decouty � Philippe Douste-Blazy : � La D�p�che du Midi � est soup�onn�e d'avoir ourdi un complot contre Dominique Baudis. Qu'en pensez-vous ?

Philippe Douste-Blazy : � Je r�pondrai � votre question en vous en posant trois autres : pourquoi � La D�p�che du Midi �, dans un �ditorial, s'est-elle �tonn�e que les notables cit�s dans cette affaire ne dorment pas en prison, contrairement au veilleur de nuit de l'h�tel dans lequel se sont d�roul�s des meurtres ? �

Ce que nous avons �crit - � La D�p�che du Midi � du 3 juin (�ditorial � La justice doit passer �) : � Le portier de l'h�tel de l'Europe est derri�re les barreaux depuis plus de trois mois sur la seule foi des accusations des prostitu�es qui l'ont d�sign� comme le t�moin du meurtre de Line Galbardi. Sans attendre tant de z�le de la Justice envers les personnalit�s cit�es dans ce dossier, on peut s'�tonner qu'aucune d'elles n'ait �t� entendue par le juge et confront�e � ses accusateurs. Une troublante iniquit� � c�t� de laquelle les th�ories du complot paraissent vraiment d�su�tes �.

Philippe Douste-Blazy : - � Deuxi�mement : pourquoi avoir donn� tant d'importance aux accusations du travesti Djamel, pr�sent� par � La D�p�che � comme un nouveau t�moin � charge, pour, lorsqu'il a avou� avoir menti, expliquer qu'il �tait mythomane notoire ? �

Ce que nous avons �crit - � La D�p�che du Midi � du 23 mai : � Une �quipe de reportage de TF1 a retrouv� Djamel. Ce travesti toulousain a racont�, hier, comment il avait �t� r�crut� par Al�gre ; comment il avait particip� avec des personnalit�s � des � parties � sadomasochistes au ch�teau d'Arbas, propri�t� aujourd'hui du service social de la mairie de Toulouse. Un nouveau t�moin qui int�resse aussi beaucoup les gendarmes �.

� La D�p�che du Midi � du 25 mai (citant Me Georges Catala, avocat d'une des prostitu�es) : � soit ces d�clarations (de Djamel) correspondent � la v�rit� et elle est terrible soit ce t�moin est un affabulateur comme cela arrive souvent dans des affaires retentissantes. Un t�moin qui participerait alors, volontairement ou non, � une entreprise de d�stabilisation de l'enqu�te �.

� La D�p�che du Midi � du 28 mai (dans un article �voquant la mise en examen de Djamel pour � d�nonciation mensong�re de crimes ou d�lits �) : � En attendant, le traitement judiciaire de l'ex-t�moin vedette d�montre que la justice ne veut pas se laisser abuser par les imposteurs �.

Philippe Douste-Blazy : � Troisi�mement : pourquoi avoir laiss� entendre que des personnalit�s mises en cause, qui n'ont pas acc�s au dossier, pourraient �tre m�l�es au cambriolage du bureau du juge d'instruction �

Ce que nous avons �crit - � La D�p�che du Midi � du 4 juin (dans l'article consacr� au � nettoyage � suspect du bureau du juge Lemoine) : � Est-ce la curiosit� qui a pouss� des intrus � s'introduire dans le bureau du magistrat instructeur ? �

Cette d�monstration n'appelle pas de commentaire. Ici, nos lecteurs seront nos seuls juges�

Jean-Christophe GIESBERT.


Droite : deux clans distincts



Dominique Baudis est-il encore maire de Toulouse ? Plus de deux ans apr�s son retrait volontaire de la politique locale et de la politique tout court,

c'est la question qu'on est en droit de se poser au vu des derniers d�veloppements de l'affaire Al�gre. � � l'�vidence, Dominique Baudis reste tr�s fortement implant� � l'int�rieur m�me de l'appareil municipal, observe un �lu d'opposition. En dix-huit ans de mandats, il a rendu bien des services et beaucoup de gens encore en fonction lui sont redevables. Sinon, comment serait-il inform� jusqu'aux d�tails de l'agenda de Philippe Douste-Blazy ? �

Autres signes du magist�re moral qu'exerce encore l'ancien maire de Toulouse, la droite locale s'est mobilis�e pour lui apporter sa caution. De son c�t�, Philippe Douste-Blazy multiplie les gages de bonne volont� pour tenter de prouver sa bonne foi � son parrain politique. Communiqu� de soutien de l'ensemble du groupe majorit� municipale, d�claration personnelle du d�put�-maire, licenciement sec � pour rupture de confiance � d'un collaborateur du groupe UMP accus� d'avoir � calomni� � Dominique Baudis et son �pouse�

Mais ces actes publics paraissent insuffisants � l'ancien maire de Toulouse qui a quasiment plac� sous surveillance son successeur au Capitole, accus� dans une interview au journal � Le Monde � de deux p�ch�s capitaux : un, Douste n'a pas inform� Baudis de sa mise en cause dans l'affaire Al�gre et des rumeurs qui couraient sur son compte autour de ce dossier sulfureux ; deux, Douste lui-m�me et quelques-uns de ses proches contribueraient � conforter les rumeurs, selon Dominique Baudis, qui associe � La D�p�che � � cette cabale.

� �a flingue � vue �

Depuis la mise en cause par Dominique Baudis de Philippe Douste-Blazy, un ami de trente ans qu'il a mis sur orbite dans sa conqu�te du Capitole, l'ambiance est particuli�rement pesante au sein de la majorit� municipale. Les rares �lus de droite qui acceptent de r�pondre aux journalistes le font sous le couvert de l'anonymat, tel cet adjoint qui observe � avec inqui�tude la formation de deux clans au sein de la majorit� municipale. �

D'un c�t�, autour du d�put� Jean Di�bold, la vieille garde baudisienne, compos�e des membres de l'ancienne �quipe Baudis que Philippe Douste-Blazy a int�gr� � sa liste, rajeunie par la pr�sence de Florence Baudis, fille de Dominique, mani�re de marquer la continuit�. De l'autre des hommes et femmes cens�s symboliser la rel�ve sinon la rupture avec le pass�, au premier rang desquels Jean-Luc Moudenc, d'autant plus expos� qu'il passe pour le successeur potentiel de Douste-Blazy si ce dernier �tait un jour nomm� ministre. � �a flingue � vue de part et d'autre, l'affaire Al�gre est sujet tabou, personne n'ose plus en parler � personne et surtout pas hasarder une opinion. Chacun craint les mouchards �, l�che un adjoint, l'air sombre.

La gauche toulousaine reste discr�te dans l'agitation ambiante, � dix jours d'un conseil municipal qui devrait se tenir dans une atmosph�re tr�s particuli�re. Une rumeur court, une de plus, selon laquelle une nouvelle motion de soutien � Dominique Baudis serait propos�e au conseil municipal. � La droite ne commettrait pas cette erreur qui reviendrait � transformer ce dossier explosif en affaire politique �, juge un conseiller municipal socialiste. Qui ne peut se r�jouir des tensions perceptibles � droite et s'inqui�te des retomb�es sur l'image de la ville : � C'est tr�s lourd en terme de discr�dit sur la ville. Je n'aimerais pas que Toulouse h�rite de la m�me r�putation que Nice � l'�poque M�decin.

Ren� GRANDO (La D�p�che)

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