Affaire Al�gre : on veut �touffer l�enqu�te qui progresse
Jun 17, 2003
Auteur: L'investigateur

Lib�ration a pos� une bien s�rieuse question dans son �dition d�hier lundi : � Il y a encore peu, le travail et la pers�v�rance du gendarme Michel Roussel �taient vant�s par sa hi�rarchie. Aujourd'hui, le chef de la cellule �Homicides 31�, qui a mis � jour une partie du parcours de Patrice Al�gre, est partiellement �cart� de l'enqu�te. Le dossier �d�licat� o� les noms de l'ex-maire de Toulouse et de magistrats sont cit�s est confi� � d'autres gendarmes. Volont� de brider l'enqu�te? �

L�enqu�te sur d'�ventuelles violations du secret de l'instruction command�e ar le garde des Sceaux ne fait qu�ajouter � la suspicion.

Le gendarme Michel Roussel, chef de la cellule �Homicides 31�, est un �l�ment clef de l�enqu�te. Sans son ent�tement, rien ne serait arriv�. Il a r�ussi � retrouver les deux anciennes prostitu�es, � les mettre en confiance.

Dans son excellent article, Patricia Tourancheau, la journaliste de Lib�ration, retrace le parcours de ce simple technicien en identification criminelle (TIC), mis en relation avec Patrice Al�gre � Paris, le 5 septembre 1997.

� Le gendarme de base apprend � louvoyer entre les demi-v�rit�s, les manipulations du tueur en s�rie et fouille ses vies parall�les. En 1998, les six premiers dossiers sont boucl�s. Roussel ne veut pas en rester l�. Technicien le jour � la section de recherches de Toulouse, le voil� informaticien la nuit pour �rentrer toutes les donn�es� Al�gre sur un logiciel d'analyse de crime (Anacrime). �T�tu comme un Ari�geois habitu� � manger les cailloux�, selon sa propre d�finition, il enqu�te en solitaire. Au printemps 1999, Michel Roussel explique ses d�couvertes � la procureure adjointe, Christiane Vignau-Rabastens, qui lui donne un cadre judiciaire �lastique pour �rechercher toutes personnes susceptibles d'avoir �t� victimes des agissements de Patrice Al�gre�. La seconde phase de l'enqu�te Al�gre d�marre. � leur tour, cette ancienne magistrate du tribunal de Toulouse et puis le doyen des juges d'instruction, Serge Lemoine, qui s'occupe d�j� des six dossiers Al�gre, font appel � leur m�moire, fouillent les 191 dossiers non �lucid�s recens�s dans la r�gion entre 1986 et 1997, et ressortent des archives des �affaires bizarres�, tel le meurtre du travesti Claude Martinez en 1992 (instruit � l'�poque par Christiane Vignau-Rabastens). Ainsi, les deux magistrats et le gendarme exhument des meurtres qui peuvent �tre sign�s Patrice Al�gre, �dans l'apathie g�n�rale� selon un membre du tribunal : �Une fois Al�gre embastill� et s�r de prendre perp�tuit� aux assises, tout le monde se fichait bien des dossiers anciens.� Sauf Roussel, qui, gr�ce � ses deux mentors, d�croche le poste de �directeur d'enqu�te�. Avec un handicap de taille : les �scell�s� le sperme, le sang, les v�tements et les indices mat�riels � saisis sur les sc�nes de crime ont �t� d�truits par la justice, la routine pour les vieux dossiers.

En 1999, �Patrice� l�che un indice cod� � �Michel� : �Y a eu une fille tu�e � l'h�tel de l'Europe, une pute qui s'appelle Isabelle.� Roussel cherche et trouve : une Isabelle bien vivante, ex-prostitu�e et ma�tresse d'Al�gre ; mais aussi l'homicide bien r�el d'une Line Galbardi � l'h�tel de l'Europe la nuit du 2 au 3 janvier 1992. Le gendarme piste en Midi-Pyr�n�es les anciennes copines de trottoir de Line, �trangement volatilis�es au lendemain de sa mort. D�s l'�t� 1999, le juge Serge Lemoine met Patrice Al�gre en examen pour �l'assassinat de Line Galbardi�. L'�quipe de Roussel approche alors Patricia, Fanny, Nadia, Isabelle et d'autres ex-filles du quartier Bayard, �parpill�es aux quatre coins de la r�gion, mais n'en tire rien : Al�gre, �connais pas�. Galbardi, non plus. Martinez, encore moins. Ce qui n'emp�che pas les affaires de grossir.

En juin 2000, la Direction g�n�rale de la gendarmerie nationale � Paris d�cide de monter, au sein de la section de recherches de Toulouse, une cellule �Homicides 31� centr�e sur les crimes de Patrice Al�gre. Voil� donc le chef Roussel exp�di� avec sept hommes d�sign�s par ses patrons dans un F3 exigu de la caserne Courr�ge, qui h�berge les familles de militaires � la sortie de Toulouse. Trois pi�ces pour huit, deux lignes t�l�phoniques, un fax dans la salle de bains, et une douzaine d'enqu�tes � mener de front. Sur les murs, les photos des victimes, et les tableaux g�ants tir�s d'Anacrime : les tranches de vie de Patrice Al�gre et les toiles d'araign�e de ses relations.

Avant le proc�s du tueur en s�rie, en f�vrier 2002, la Direction de la gendarmerie � Paris a vant� le travail de la cellule �Homicides 31� et la pers�v�rance du chef Roussel. Apr�s les assises, l'�quipe de Roussel a continu� � tisser des relations de confiance avec des t�moins oubli�s, travestis et prostitu�es, patrons de bo�tes de nuit, etc. Selon nos sources, Roussel pressent d�j� voil� un an que deux filles, Patricia et Fanny, cachent des secrets �explosifs�. Il les entend une douzaine de fois. Au d�but, elles bloquent : �Arr�tez, vous allez trop loin.� � la fin, elles s'inqui�tent : �Irez-vous jusqu'au bout ?� A la mi-f�vrier 2003, deux copines de Line Galbardi, qui se sont perdues de vue et se sont rang�es, livrent s�par�ment les dessous de ce meurtre auquel elles ont �t� forc�es d'assister, et puis tout le reste, l'implication de notables dans des soir�es de supplices sadomasos.

Au tribunal, les r�unions s'encha�naient. �Tout le monde tergiversait et se refilait ce b�ton merdeux�, t�moigne un magistrat. Car le procureur g�n�ral Jean Volff, l'ex-maire Dominique Baudis, deux substituts du procureur et des policiers des m�urs font partie des personnalit�s cit�es. Deux juges, Nicole Bergougnan et Thierry Perriquet, finalement d�sign�s le 15 avril, confient la nouvelle enqu�te sur les �s�vices� et les �notables�, � la section de recherches (SR) de gendarmerie de Toulouse. Mais, selon une source judiciaire, aussit�t, les patrons de la SR r�organisent tout dans le dos du chef Roussel, en son absence, et scindent la cellule �Homicides 31� au lieu de la renforcer. Plut�t que de s'appuyer sur lui, ils ordonnent � Roussel et � quatre de ses hommes de se cantonner aux vingt-trois meurtres imput�s � ce jour � Al�gre, sous la direction du juge Serge Lemoine. Ils le placent aussi sous l'autorit� et la surveillance d'un capitaine. En parall�le, ils constituent un second groupe charg� du dossier �notables�, avec trois enqu�teurs de la cellule et d'autres gendarmes, sous la houlette d'un autre officier. Ils reprennent les choses en main et donnent de nouvelles consignes. Plusieurs t�moins qui ont circul� � la caserne centrale Saint-Michel � Toulouse ont entendu ces �tranges instructions : �Tamiser les auditions�, � savoir ne pas prendre l'int�gralit� des d�clarations sur proc�s-verbal ; mener une �contre-enqu�te� sur les ex-prostitu�es qui ont port� ces accusations plut�t que d'enqu�ter sur les policiers, magistrats ou �lus mis en cause ; et ��viter de trop travailler sur Dominique Baudis�.

Ainsi, Roussel, qui passe pour un cabochard indisciplin� et un jusqu'au-boutiste de la proc�dure, a �t� �loign� de l'enqu�te d�licate. Avec un habile alibi �voqu� par un porte-parole de la gendarmerie : �Il s'agit d'aider Roussel, surcharg� de travail, et qui, aussi bon soit-il, ne peut s'occuper de tout, et qui est adjudant, pas officier.� Selon des partisans de Roussel (2), le pisteur d'Al�gre a �t� �d�poss�d� et musel� parce qu'il a �tout act� sur les PV�, comme le lui impose la loi, m�me des noms qui d�rangent : �Au sein de la SR, ses patrons et certains de ses coll�gues colportent � des journalistes et � des t�moins que ses PV sont nuls, qu'il n'a rien v�rifi�, et m�me qu'il est indigne de servir la section de recherches.� Un magistrat souligne en priv� le �c�t� pernicieux de la situation� : �Le chef Roussel a commenc� � v�rifier sans trop de moyens mat�riels et juridiques, mais, au moment o� l'instruction d�bute avec des outils d'investigation � �coutes, perquisitions, etc. � ad�quats et o� la gendarmerie a mis le paquet, l'enqu�te lui a �chapp� et a chang� de sens.�

Le groupe charg� du volet �notables� a �commenc� par aller chercher les points de vue de leurs coll�gues policiers mis en cause par les victimes pour essayer de les faire passer pour de dangereuses affabulatrices, c'est une man�uvre particuli�rement obsc�ne�, d�nonce alors Me Georges Catala (Lib�ration du 23 mai) � la juge Bergougnan, qui, lors d'une r�union au tribunal, tance ces gendarmes-l� et conteste leur m�thode douteuse. Les m�mes continuent cependant � �cerner l'environnement des victimes� � la hussarde, � se renseigner sur Fanny et Patricia aupr�s des clients qu'elles ont pigeonn�s et � questionner sans prendre de gants leurs maris, qui ne savaient pas tout. Les �d�nonciations mensong�res� du travesti Djamel, qui se pr�tend t�l�guid� par Patricia, ont offert un boulevard � ces �contre-enqu�teurs�. La gendarmerie a mis sur le pont cinquante-cinq hommes puis�s dans les brigades du Tarn et de Haute-Garonne �pour tout v�rifier, deux fois plut�t qu'une�. Parfois � la va-vite. Par des auditions pr�matur�es de suspects potentiels, �sans chercher au pr�alable les �l�ments pour les mettre en difficult�. Ce fut le cas pour le neveu du propri�taire de la �maison du lac� de No�, d�sign�e par les deux victimes comme un lieu de supplice. Un ponte de la SR para�t m�me press� d'en finir : �En trois semaines, tout est pli�, fini�, a-t-il promis.

Selon un magistrat, �une enqu�te aussi d�licate n'a pas besoin d'un escadron, mais peut-�tre de trente enqu�teurs de qualit�, dirig�s par un chef qui conna�t � fond les dossiers et conduit ses investigations avec tact�. Un opini�tre de la trempe de Roussel. Si l'on en croit les infos qui circulent � la caserne Saint-Michel de Toulouse, �Roussel a demand� sa mutation dans une brigade de campagne, mais la hi�rarchie lui refuse pour l'instant: �a ferait mauvais genre�. Quant � son adjoint � la cellule �Homicides 31�, volontaire pour partir un jour outre-mer, sa hi�rarchie lui a trouv�, d�s le lendemain de l'intervention t�l�vis�e de Baudis, un poste en Guadeloupe libre d�s cet �t�. Le doyen des juges, Serge Lemoine, a d�plor� lors d'une r�union gendarmes-magistrats ce d�part pr�cipit� �qui risque de porter un coup � l'enqu�te� l

Patricia Tourancheau pose donc une question � laquelle le pouvoir va devoir r�pondre.

Pour l�heure sa seule r�ponse est celle du Garde des Sceaux Perben : lancer les gendarmes de l'Inspection g�n�rale de la gendarmerie nationale sur d'�ventuelles violations du secret de l'instruction dans l'affaire Al�gre. L�enqu�te pr�liminaire a �t� plac�e sous le contr�le du procureur de la R�publique de Toulouse, Michel Br�ard. Selon Lib�ration les gendarmes de l'Inspection peuvent exiger des magistrats et gendarmes enqu�teurs de communiquer tous les renseignements en leur possessions. � De quoi d�stabiliser un peu plus une �quipe d�j� sous pression � conclue � juste titre Lib�ration.

Et voil� que Le Monde sort de nouveaux indices. Selon le quotidien du soir, les gendarmes charg�s de l'enqu�te sur des soir�es sado-masochistes barbares, qui auraient �t� organis�es dans les ann�es 90 par le tueur en s�rie Patrice Al�gre, ont trouv� des indices probants dans une maison situ�e � une trentaine de kilom�tres au sud de Toulouse.

"Apr�s plusieurs jours d'investigations dans une maison situ�e sur la commune de Mauzac (Haute-Garonne), ils ont recueilli �l�ments et t�moignages qui indiquent que la maison du lac de No� a bien accueilli dans les ann�es 90 des soir�es suspectes, comme l'ont plusieurs fois affirm� "Fanny" et "Patricia"", deux ex-prostitu�es t�moins � charge dans cette affaire.

Le journal indique notamment que "les gendarmes ont d�couvert dans les murs plusieurs fixations d'anneaux qui auraient �t� meul�s". Fanny et Patricia ont d�clar� que dans cette pi�ce surnomm�e la chapelle, des filles �taient attach�es � des anneaux fix�s aux murs pour y subir des s�vices. Fanny a d�clar� dimanche sur Canal+ avoir vu une fois des mineurs de 12-13 ans dans cette pi�ce.

Le Monde rapporte �galement que la nouvelle propri�taire (depuis 1998) a d�clar� aux gendarmes qu'elle avait enlev� et jet� des moquettes: "de ton gris elles �taient couvertes de t�ches brun�tres que la propri�taire a identifi�es comme du sang s�ch�".

Le porte-parole de la gendarmerie pour la r�gion grand Sud a refus� de commenter ces informations, indiquant que "la gendarmerie ne communique pas sur le fond de l'affaire judiciaire".

Interrog� par l'AFP, Me Georges Catala, avocat de Fanny, a d�clar�: "ces �l�ments d'information ne figurent pas au dossier que j'ai consult� ce lundi". "Il s'agit d'�l�ments int�ressants � v�rifier, si cela est av�r� cela montrerait que l'enqu�te avance, qu'on n'est pas dans une affabulation mais que petit � petit des �l�ments concrets viennent objectiver les propos des uns et des autres", a-t-il ajout�.

Il existe donc une course de vitesse entre un pouvoir qui voudrait bien que tout cela se tasse et des enqu�teurs qui cherchent et trouvent sans id�e pr�con�ue. La presse joue dans un tel contexte un r�le d�terminant. Certains journalistes tels Laid Samari de l�Est R�publicain, donnent l�impression (mais peut-�tre n�est-ce qu�une impression du � un comportement particuli�rement ex�crable) de vouloir jouer � tout prix la carte de la � pr�somption d�innocence �. Curieusement, il ne la joue quasiment qu�en faveur de Dominique Baudis ignorant les autres personnes que la rumeur accable. Laid Sammari, invit� du Vrai Journal de Karl Z�ro, s�est livr� � l�encontre de la D�p�che � un num�ro d�une agressivit� d�rangeante. Il est possible que le journaliste que l�on avait connu plus prudent dans le pass�, ait envie de cr�er un cr�neau dans une affaire surm�diatis�e. Ainsi d�tecte-t-il les micro-contradictions dans les propos des t�moins afin de d�monter que peut-�tre tout cela n�est qu�un montage. Mettant syst�matiquement en cause la parole des t�moins (conna�t-il le sens du terme de compassion envers les victimes) il a cherch� � mettre en lambeaux une affaire dans laquelle en d�finitive la personne de Dominique Baudis n�a que peu d�importance en mettant en exergue une histoire d�enfants plac�s. Imaginez qu�une jeune femme vienne vous dire j�ai �t� tortur� et viol� par dix hommes et que vous lui r�pondiez : quatre ? Vous mentez. Il n�y en avait que neuf.

Tous ceux qui ont entendu le t�moignage de � Vicky� dimanche ont �t� frapp�s par le d�sarroi et les accents de sinc�rit� de la jeune femme. On se fiche de savoir si le propri�taire de la D�p�che �tait en mauvais terme avec Baudis. La seule chose qui importe est de savoir si ces soir�es sadiques ont exist�, si des personnes ont �t� tortur�es et si des enfants y ont particip�. Pour le reste on verra plus tard. Or force est de constater, n�en d�plaise aux comptables des poils de cul, que les indices allant dans ce sens s�accumulent. Et dans pareil cas, on ne peut qu��tre du c�t� des victimes c�est-�-dire les plaignantes.

Il faut donc aller jusqu�au bout en s�opposant aux man�uvres dilatoires du pouvoir et de ses s�ides. La presse peut le faire et doit le faire.

"Vicky" assure avoir vu des enfants de 12-13 ans dans une soir�e sado-maso


"Vicky" �galement surnomm�e "Fanny", une des deux ex-prostitu�es qui accusent le tueur en s�rie Patrice Al�gre d'avoir �t� l'homme de main d'un r�seau criminel � Toulouse au d�but des ann�es 1990, a d�clar� dimanche sur Canal + avoir vu des mineurs de 12-13 ans dans une des soir�es sado-masochistes auxquelles elle assistait.

"Vicky" est la troisi�me protagoniste de cette affaire � t�moigner chez Karl Z�ro en trois semaines apr�s la lettre de Patrice Al�gre lue � l'antenne et le t�moignage, il y a une semaine, de "Patricia", l'autre principal t�moin � charge. Dans ce dernier entretien, tous les noms cit�s par "Vicky", sauf celui de Patrice Al�gre, ont �t� masqu�s � la diffusion.

�voquant une soir�e dans une maison de No� (Haute-Garonne), "Vicky", le visage masqu�, cite un homme dont le nom est occult� et ajoute : "Je suis mont�e, et au moment o� il a ouvert la porte, j'ai pu entrevoir des mineurs dans cette pi�ce-l�, o� il y avait sur le mur des crochets, je ne me suis pas �ternis�e (...), je suis vite redescendue", d�clare "Vicky" avant de pr�ciser que ces mineurs avaient "12 ans-13 ans".

Comme elle l'avait fait cette semaine dans Lib�ration, la jeune femme a confirm� sur Canal + avoir �t� t�moin du meurtre d'une autre prostitu�e Line Galbardi, reconnu par Patrice Al�gre devant le juge � la fin mai et dans sa lettre � Karl Z�ro.

Le pr�sentateur du Vrai Journal avait invit� pour la premi�re fois dimanche trois journalistes de la presse �crite (Fr�d�ric Plocquin de Marianne, Gilles Souill�s de la D�p�che, La�d Samari de l'Est R�publicain) pour d�battre du traitement de l'affaire par les medias. En r�ponse � une question, Karl Z�ro a assur� qu'il n'avait "pas �t� question d'argent" avec "Vicky" � l'occasion de ce t�moignage. De nouvelles auditions judiciaires sont pr�vues en fin de semaine pour "Vicky", mais aussi pour Patrice Al�gre et Gilbert Cartayrade, le gardien de nuit, actuellement en d�tention provisoire, de l'h�tel o� fut assassin�e Line Galbardi.

� � force, Dominique Baudis finira par faire douter", d�clare Jean-Michel Baylet


En marge de l'enqu�te, la nouvelle affaire Al�gre est aussi l'occasion de pol�miques sur les "complots" qu'elle dissimulerait.

Ainsi, dans un article pr�sent� comme le fruit d'une rencontre avec l'ancien maire Dominique Baudis, cit� dans les d�positions des ex-prostitu�es, Le Monde a affirm� samedi que "Dominique Baudis d�nonce un complot politique". Il serait organis� par le PDG de la D�p�che du Midi et pr�sident du PRG, Jean-Michel Baylet, tandis que Philippe Douste-Blazy son successeur alimenterait les rumeurs. M. Baylet a qualifi� cette hypoth�se de "ridicule" et estim� lundi qu'� force de crier au complot sur son implication pr�sum�e dans l'Affaire Patrice Al�gre, Dominique Baudis finira "par faire croire qu'il a des choses � se reprocher".

"Ce que je vois, c'est que Dominique Baudis se d�bat depuis qu'il s'est pr�cipit� � TF1 alors que nul ne le lui demandait pour donner version sur version", a d�clar� l'ancien ministre sur France-Inter. "D'ailleurs, � force, il finira par faire douter et faire croire qu'il a des choses � se reprocher". Et d'ajouter: "Quand on en est � crier au complot, c'est qu'on n'a pas grand-chose � dire pour sa d�fense".

"Le lobby porno, le syndicat Force ouvri�re, maintenant La D�p�che du Midi, pour faire bon poids, en complicit� avec Douste-Blazy, son poulain, son ami: tout cela ne tient pas debout", a remarqu� lundi M. Baylet. Le pr�sident du conseil g�n�ral du Tarn-et-Garonne a assur� que les journalistes de son quotidien "faisaient leur travail" pour informer les lecteurs "le plus s�rieusement et le plus rigoureusement possible".

De son c�t�, Philippe Douste-Blazy, maire UMP de Toulouse, admet, dans un entretien au Figaro publi� lundi, avoir �t� "inform�, le 12 avril, de la rumeur" d'une mise en cause de Dominique Baudis dans l'affaire Al�gre, et "regrette" de ne pas l'avoir averti aussit�t.

Philippe Douste-Blazy, qui a succ�d� � Dominique Baudis � la mairie de Toulouse, indique dans cet entretien qu'il n'avait "absolument pas cru" � cette information et qu'il avait agi, "comme d'autres amis de Dominique Baudis, qui d�tenaient la m�me information et qui, pour les m�mes raisons, ne l'ont pas averti". "Avec le recul, je le regrette", ajoute-t-il.

Le maire de Toulouse r�affirme que "toute la majorit� municipale est aux c�t�s de Dominique Baudis" et se f�licite de la cr�ation � Toulouse d'"un comit� pour la v�rit� et contre la calomnie".

"La v�rit� �clatera, j'en suis persuad�", d�clare-t-il en d�plorant que le principe du secret de l'instruction soit "foul� au pied".

Interrog� sur la couverture, par la D�p�che du Midi, de l'affaire Al�gre, Philippe Douste-Blazy reproche au quotidien r�gional d'avoir "accord� tant d'importance aux accusations du travesti Djamel" et de "s'�tre �tonn� dans un �ditorial que les notables cit�s dans l'affaire ne dorment pas en prison".

�2003 L'investigateur - tous droits r�serv�s