Apr�s son d�but de victoire sur le front social, Jean-Pierre Raffarin a d�cid� de s'impliquer personnellement dans le r�f�rendum sur le nouveau statut de la Corse en se rendant le samedi 21 juin dans l'�le, � quinze jours d'un scrutin qui para�t plus incertain qu'il y a deux mois. C�est � l��vidence un voyage � risques car nombreux sont les anciens ou les toujours gr�vistes qui r�vent de lui faire savoir leur col�re. � vrai dire, ce d�placement n�est gu�re opportun car il risque de braquer les projecteurs de l�actualit� sur la question de la d�centralisation et jouer en faveur du non.
Pour son troisi�me d�placement en un an sur l'�le de Beaut�, le Premier ministre, venu le 7 avril lancer la campagne, plaidera aupr�s des Corses, en faveur du "oui" � la cr�ation d'une "collectivit� territoriale unique" se substituant aux deux d�partements de Corse-du-Sud et de Haute-Corse et � la r�gion.
� l'avant-veille de l'ouverture de la campagne officielle, le Premier ministre sera accueilli le samedi apr�s-midi � Ajaccio et Bastia par son ministre de l'Int�rieur Nicolas Sarkozy, principal artisan de la r�forme, qui devrait arriver la veille dans la soir�e pour sa huiti�me visite dans l'�le.
Les mesures de s�curit� seront renforc�es pour la visite du Premier ministre, qui n'a gu�re envie de conna�tre l'accueil houleux r�serv� fin mai � Nicolas Sarkozy � l'universit� de Corte (Haute-Corse).
Conscient que le front du non a progress� et rassembl� au-del� des clivages politiques traditionnels, le Girondin Raffarin veut clairement s'engager pour une victoire du "oui", qui para�t pour l'heure probable mais pas certaine � en croire les sondages.
Selon M. Sarkozy, Jacques Chirac devrait lui aussi "se manifester clairement" sur la r�forme du statut de l'�le. Une prochaine intervention du chef de l'�tat sur France 3 Corse a �t� �voqu�e par certains m�dias, mais cette information n'a pas �t� confirm�e.
� droite comme � gauche, certains �lus insulaires -tels le d�put�-maire PRG �mile Zuccarelli ou le DVD J�r�me Polverini - m�nent en effet une active campagne pour le "non", en estimant que le regroupement des comp�tences va conduire � une "concentration excessive des pouvoirs".
Outre qu'un r�f�rendum se transforme souvent en une consultation o� les �lecteurs ne r�pondent pas directement � la question pos�e, les circonstances dans lesquelles s'inscrit l'�lection, qui se t�lescope avec le tr�s m�diatique proc�s des assassins du pr�fet Erignac, ne sont pas non plus de nature � apaiser le d�bat.
Cela avait d'ailleurs conduit certains �lus favorables � la r�forme � demander le report du r�f�rendum, une demande � laquelle le gouvernement a oppos� une fin de non-recevoir.
N�anmoins l�engagement en force d�un certain nombre d��lus en faveur du oui semble permettre de rattraper le retard d�une r�ponse favorable. En effet, outre Robert Feliciaggi et Jos� Rossi, ce sont d�sormais Paul Giacobbi et Toussaint Lucciani qui ont donn� leur position. L�ensemble de ces d�clarations pourrait cr�er une synergie qui permettrait au oui de d�passer la barre des 50%. Tous les observateurs notent un fr�missement du oui. C�est un bon signe.
|
|