Quelques grincheux (une dizaine tout au plus sur des dizaines de milliers de visites quotidiennes) nous ont fait savoir leur col�re apr�s la prise de position du site en faveur du � oui � au r�f�rendum du 6 juillet en Corse. Nous en d�duisons que nous n�avons pas suffisamment expliqu� le pourquoi d�une telle d�cision. Bien �videmment, s�il s�av�rait que nos � pienghjoni � en redemandaient nous n�h�siterions pas � resservir le plat du � oui � qui s�av�re aussi d�licieux ti�de que chaud.
Plusieurs lecteurs nous ont fait parvenir le texte fondateur du mouvement de Paul Giacobbi � La Corse en marche � qui s�est d�clar� en faveur de la r�forme. Nous le reproduisons ci-dessous dans le dessein d��clairer ceux qui restent persuad�s que la Corse doit rester en l��tat.
La Corse en Marche
Nous devons rassembler aujourd'hui tout ce que la Corse compte de femmes et d'hommes responsables pr�ts � surmonter les vieilles querelles et capables de faire entrer notre �le dans le vingt et uni�me si�cle.
Quelques-uns trouvent que ce n'est pas le moment, que la R�publique exige que l'on ne fasse rien, mieux que l'on retourne en arri�re, que l'on revienne sur la d�centralisation, l'affirmation de l'identit� corse, le d�but de modernisation que nous avons, malgr� tout, malgr� eux, connu. D'autres trouvent que l'on ne va pas assez loin, et qu'il faut continuer � demander des pouvoirs nouveaux sans avoir fait la preuve que l'on savait utiliser ceux dont on dispose d�j�. Mais les uns et les autres d�fendent l'immobilisme, ils cultivent la peur du lendemain, ils oppressent les citoyens par la violence ou par la mani�re qu'ils ont de g�rer les pouvoirs qu'ils ont obtenus, ils se rejoignent dans les discours fumeux, dans l'absence de projets et plus encore de r�alisations. Ils se rejoignent aussi dans l'avidit� du pouvoir et de l'argent, dans la rapidit� de leurs volte-face, dans l'art de la manipulation. Ils se retrouvent dans un statu quo qui leur profite largement. Certains sont plus malins. Ils ont commenc� par refuser toute r�forme et ne l'ont finalement accept�e que dans l'espoir de la confisquer.
La Corse m�rite autre chose que ce front du refus ou de la confiscation des pouvoirs transform�s en privil�ges.
Le moment est venu. La Corse est en train de clore le d�bat institutionnel. La question n'est plus de savoir quel statut il nous faut mais de montrer que nous savons utiliser au mieux les institutions que nous allons nous donner d�mocratiquement.
La Corse en a les moyens avec des institutions adapt�es, des chantiers identifi�s et m�me des projets en gestation. Il n'est plus temps de faire des projets mais de construire et de faire fonctionner efficacement.
La Corse en a aussi la volont�. La population est lasse des d�bats qui ne passionnent que la classe politique mais elle est exigeante en termes de service public, d'environnement, d'activit� �conomique et d'emploi. Les Corses manifestent un esprit d'ouverture sur le monde tout en �tant soucieux de pr�server leur langue, leur culture et leur identit�. Bien avant la classe politique, la soci�t� corse a compris ce qu'il lui fallait, a fix� le point d'�quilibre des institutions, a retrouv� ses racines, sait se manifester publiquement sans attendre les mots d'ordre des appareils et a r�ussi � faire repartir l'�conomie sur la voie de la croissance. Dans tous les domaines les initiatives et les succ�s se multiplient : la Corse est en marche.
Pour le nouveau pouvoir r�gional et plus g�n�ralement pour toutes les collectivit�s de Corse le temps est compt�. Nous devons faire face � des d�fis qui sont la restauration de la s�curit� et de la confiance, la protection de l'environnement, l'accueil d'une population touristique de plus en plus nombreuse et surtout le rattrapage d'un retard historique de nos �quipements et de nos services publics. Les moyens qui nous sont donn�s sur le plan financier en particulier sont limit�s dans le temps. Le programme exceptionnel d'investissements financ� principalement par l'�tat devra �tre achev� dans quinze ans. Nous avons d�j� largement sous-utilis� les financements europi.ens � l'�poque o� nous �tions dans l'objectif num�ro un, il ne faudrait pas aussi sous-utiliser le PEI.
Plus g�n�ralement l'ensemble des d�rogations dont nous b�n�ficions, par exemple sur le plan fiscal est limit� dans le temps de m�me que la capacit� de l'�tat de r�pondre � nos attentes ne vaut que pour autant que nous saurons progresser. La Corse ne peut pas laisser passer les chances qu'elle a et s'imaginer qu'elle b�n�ficiera �ternellement de financements ou de dispositions d�rogatoires. La nouvelle collectivit� dispose de moins de dix ans pour mettre en place l'essentiel des politiques publiques et des �quipements indispensables.
Mettre la Corse en marche signifie qu'il faut rompre avec les pratiques habituelles de notre vie publique et une tradition du �n'importe quoi� ou de �l'� peu pr�s �. Il nous faut aussi cesser de r�clamer sans cesse � l'�tat, faire ce que nous avons d�j� les moyens de faire nous-m�mes et pour lequel il nous a d�l�gu� des moyens, des pouvoirs et des financements.
Une nouvelle politique de la Corse c'est d'abord des m�thodes. L'analyse technique et �conomique des questions doit �tre syst�matique, la capacit� de dialogue et de d�bat public est indispensable mais aussi l'aptitude � prendre des d�cisions m�me lorsqu'elles ne sont pas imm�diatement populaires. La nouvelle collectivit� devra d�finir et mettre en �uvre un service public tr�s fort car une �le de surcro�t montagneuse et peu peupl�e en a encore plus besoin que toute autre r�gion, assurer la protection de l'environnement, organiser et g�rer une grande partie de la solidarit�, d�fendre et reconstruire parfois ce qui fonde notre identit�, permettre l'�mergence d'une �conomie forte et cr�atrice d'emplois.
Il nous faut aussi casser le syst�me qui fait de la proximit� du citoyen et de l'�lu un jeu pervers qui �touffe la d�mocratie et fait perdre leur dignit� aux uns comme aux autres.
Il faut enfin consid�rer la Corse dans son ensemble en respectant chacun de ses territoires dans l'�quit� et l'�quilibre.
- La nouvelle collectivit� et l'organisation des services de l'�tat permettront l'unit� administrative et politique en maintenant et d�veloppant les services publics et en g�rant au plus pr�s la proximit�. Plut�t que d'opposer nos territoires nous devrons les structurer dans des intercommunalit�s fortes et actives.
Mettre la Corse en marche c'est d'abord fixer des objectifs et �tablir des programmes soumis au d�bat d�mocratique et d�montrer au citoyen que l'on est capable de les mener � bien.
Il ne manque pas de femmes et d'hommes comp�tents et responsables dans cette �le. Mettre la Corse en marche c'est savoir les rassembler au-del� des combinaisons habituelles, afin de se pr�senter devant les citoyens avec des engagements clairs et des candidats cr�dibles.
La Corse en marche ne sera pas un parti politique mais sera un lieu de r�flexion et d'action. C'est le rassemblement de celles et ceux qui veulent que la Corse saisisse sa chance et qui se sentent capables de r�ussir notre avenir.
Le Pr�sident Fondateur
Paul Giacobbi
7 juin 2003
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