Le d�put� de Haute-Corse Paul Giacobbi (Parti Radical de Gauche) a lanc� depuis l�universit� de Corte un nouveau mouvement, "La Corse en Marche". Ce mouvement serait favorable � la r�forme institutionnelle soumise � consultation le 6 juillet et souhaitant "f�d�rer au-del� des clivages habituels existants dans l'�le".
"La Corse est en train de clore le d�bat institutionnel. La question n'est plus de savoir quel statut il nous faut mais de montrer que nous savons utiliser au mieux les institutions que nous allons nous donner d�mocratiquement", a d�clar� Paul Giacobbi.
"Il n'est plus temps de faire des projets mais de construire et de faire fonctionner efficacement", a ajout� le d�put� et pr�sident du conseil g�n�ral de Haute-Corse, qui se dit persuad� de la victoire du "oui" le 6 juillet.
"La Corse en marche n'est pas un parti politique mais un lieu de r�flexion et d'action", a soulign� M. Giacobbi, qui revendique le soutien d'une centaine d'�lus. Il a pr�cis� qu'il restait membre du Parti Radical de Gauche (PRG) au niveau national mais qu'il contestait la l�gitimit� de la f�d�ration de Haute-Corse qui, r�unie autour du d�put�-maire de Bastia, �mile Zuccarelli, pr�ne le "non" au r�f�rendum. Cette derni�re a d'ailleurs pr�cis�, dans un communiqu�, que le nouveau mouvement �tait "une initiative personnelle" de Paul Giacobbi, "qui ne peut donc engager que lui".
Paul Giacobbi est issu d�une lign�e d�hommes politiques insulaires qui ont d�une certaine fa�on fond� le clan de gauche. C�est tr�s certainement l�homme le plus brillant de la classe politique corse et rien, dans l�avenir ne pourra se faire sans lui. N�anmoins, ce d�put�, pr�sident du conseil g�n�ral de la Haute Corse doit aussi g�rer sa base qui est tr�s conservatrice et tr�s anti-nationaliste. C�est dire que le discours affirmant que la r�forme de Nicolas Sarkozy est une porte ouverte sur l�aventure ind�pendantiste, peut fonctionner aupr�s d�un �lectorat �g� essentiellement issu du centre de la Corse. Paul Giacobbi, longtemps attaqu� de la mani�re la plus orduri�re par l�hebdomadaire nationaliste U Ribombu, avait accord� une interview � ce journal en septembre 1998.
Ce s�minaire organis� du 25 au 30 ao�t 1998 � Mariehamm (Finlande) par le Centre europ�en pour les minorit�s (ECMI), �tait intitul� " R�gions insulaires et int�gration europ�enne : comparaison entre la Corse et les �les Aland ". Cette initiative s'�tait d�roul�e comme une r�union paradiplomatique de l'Allemagne et du Danemark pour favoriser un dialogue entre la France et les autonomistes corses en marge du s�minaire. Le premier pr�sident de la Cour des comptes y �tait pr�sent. Il �tait cependant accompagn� de l'attach� � l'ambassade de France � Helsinki. La tenue de cette r�union en Finlande avait permis � des personnalit�s qui n�auraient pas voulu �tre vues ensemble de se rencontrer. Cette r�union aurait permis de mani�re informelle de dresser le profil d'une vision du futur de la Corse, autour des points suivants : �volution des institutions administratives et suppression du d�coupage en deux d�partements ; enseignement obligatoire de la langue corse dans les �coles ; reconnaissance d'une citoyennet� corse. I
L�intitul� exact du s�minaire �tait � Les r�gions insulaires et la construction europ�enne : une comparaison entre la Corse et les �les Aland �. Il �tait organis� par le Centre europ�en sur les questions des minorit�s de Flensburg conjointement avec l'Institut pour la Paix des �les Aland, du 25 au 30 ao�t 1998 � Mariehamm (Finlande) a donn� lieu � un compte rendu de l'Ambassade de France � Helsinki.
Nous insistons sur cette r�union car elle a marqu� un tournant dans la vision de Paul Giacobbi et dans son implication dans une r�forme profonde de la Corse.
Les travaux proprement dits de ce s�minaire ont eu lieu les 27 et 28 ao�t 1998 dans la salle des s�ances pl�ni�res du parlement d'Aland (Lagtinget). Parmi les participants fran�ais figuraient le Premier Pr�sident de la Cour des comptes, M. Pierre Joxe, le pr�sident du Conseil g�n�ral de la Haute-Corse (auteur du deuxi�me projet de r�forme de la Corse en 1991), M. Paul Giacobbi, des �lus de l'Assembl�e territoriale dont Jean-Guy Talamoni (responsable de Corsica Nazione), Paul-Antoine Luciani (�lu communiste aujourd�hui adversaire du projet de Nicolas Sarkozy), Ati Lantieri (maire de Bonifacio et soutien de Camille de Rocca Serra), Philippe Peretti (alors adjoint de Toussaint Luciani et aujourd�hui repr�sentant dans l��le de l�UDF), Edmond Sim�oni (autonomiste historique), Jean-F�lix Aquaviva (aujourd�hui responsable du Parti national Corse).Du c�t� Finlandais figuraient notamment des repr�sentants du gouvernement d'Aland et des membres de la d�l�gation finlandaise aupr�s de l'Assembl�e parlementaire du Conseil de l'Europe. Le s�minaire a �galement �t� marqu� par la contribution de plusieurs universitaires.
La partie finlandaise s'est employ�e � pr�senter tous les aspects du statut d'autonomie des �les Aland. Les participants se sont succ�d� pour traiter du mod�le de d�veloppement �conomique appropri� pour une r�gion insulaire, de la dimension europ�enne, des questions de langue, de culture et d'identit�, ou encore des futures institutions r�gionales.
Paul Giacobbi a donc rendu coh�rente sa d�marche en cr�ant ce nouveau mouvement qui l��loigne un peu plus d��mile Zuccarelli, partisan du statu quo et de l�immobilisme.
Un autre d�put� corse de gauche, le maire d'Ajaccio Simon Renucci (DVG) a �galement lanc� sa campagne pour le "oui" � la r�forme pr�sent�e par le gouvernement. Elle permettra, "dans la lign�e du Processus de Matignon", de "simplifier les institutions" et de "clarifier les comp�tences et les attributions de tous les centres de d�cision de la Corse", a-t-il expliqu�. Le m�me jour il h�bergeait chez lui Lionel Jospin qui prend des vacances en Corse.
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