L'ancien responsable de la s�ret� de Toulouse ne savait rien sur Patrice Al�gre
Jun 10, 2003
Auteur: L'investigateur

L'ancien responsable de la s�ret� urbaine de Toulouse, le commissaire G�rard Authier, en poste aujourd'hui � l'Inspection g�n�rale de la police nationale (IGPN), a confirm� qu'il avait �t� entendu par le juge Serge Lemoine dans le cadre de l'instruction sur le meurtre de la prostitu�e Line Galbardi, que Patrice Al�gre a r�cemment reconnu.

� la demande du juge, G�rard Authier et deux autres policiers, Jean-Claude Jolibert et Jean-Pierre Zerre, ont fourni des explications sur le fonctionnement des services de police au d�but des ann�es 1990, � l'�poque o� une s�rie de meurtres de prostitu�es furent commis.

L'enqu�te sur ces meurtres n'avait pas abouti. Ils n'ont �t� rattach�s � Patrice Al�gre que plusieurs ann�es plus tard, apr�s la r�ouverture des dossiers par la cellule Homicide 31 de la gendarmerie.

G�rard Authier a dirig� la s�ret� urbaine de Toulouse de 1990 � 1999. Il a assur� ne pas conna�tre Patrice Al�gre ni avoir d'une quelconque fa�on "couvert" ses activit�s criminelles. Il nie �galement avoir eu connaissance de l'�ventuelle corruption des fonctionnaires de police plac�s sous son autorit�.

Pourquoi Patrice Al�gre, rabatteur du prox�n�tisme toulousain, n'a jamais �t� inqui�t� avant 1997 malgr� le meurtre de plusieurs prostitu�es ? G�rard Authier r�pond qu'aucun �l�ment ne permettait de remonter au tueur "Dans tous les dossiers, Patrice Al�gre n'appara�t jamais. Si l'information existait, elle n'est pas remont�e jusqu'� moi", pr�cise-t-il. La quadrature du cercle, une figure d�cid�ment classique depuis la d�position surprenante de Roger Marion concernant Yvan Colonna et affirmant que rien dans les dossiers ne permettait d�incriminer le berger de Cargese.

Le commissaire divisionnaire se d�fausse en faisant remarquer que "beaucoup de monde" �tait sur le terrain du prox�n�tisme et de la drogue : "Outre les brigades des m�urs et des stup�fiants, il y avait la gendarmerie et la police judiciaire. Manifestement, Patrice Al�gre n'�tait connu de personne." Ou Patrice Al�gre �tait prot�g� au plus haut niveau.

Questionn� sur les enqu�tes polici�res aujourd'hui jug�es pour le moins exp�ditives et surtout inefficaces, le commissaire divisionnaire Authier pr�cise qu'elles n'ont pas �t� "class�es sans suites" par ses services. " Les proc�dures de flagrant d�lit qui �taient de notre ressort ont �t� normalement transmises � un juge d'instruction qui a ensuite confi� l'enqu�te � la police judiciaire ou aux gendarmes", explique-t-il, remarquant qu'"il n'y a jamais eu de retour vers nous". "Les juges d'instruction ne se posaient pas plus de probl�mes que nous", observe-t-il.

Une mani�re �l�gante de mouiller la justice.

Bref : le commissaire ne nie pas qu�il ait �t� nul. Mais il veut qu�on dise aussi que tout le monde autour de lui l��tait tout autant. Donc acte. Et cela a co�t� la vie � beaucoup de monde. Au fait : le mot de sanction existe-t-il dans la Fonction publique lorsque les erreurs provoquent de tels drames ?

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