L'Assembl�e nationale a adopt� mercredi 28 mai 2003 aux petites heures le projet de loi autorisant la tenue d'un r�f�rendum en Corse sur une modification de l'organisation institutionnelle de l'�le, comme les en pressait le ministre de l'Int�rieur Nicolas Sarkozy.
La s�ance entam�e mardi s'est achev�e � 3h10 mercredi et le texte doit � pr�sent repartait mercredi au S�nat, avant adoption d�finitive.
Aux d�put�s qui demandaient un report de la consultation, Nicolas Sarkozy a r�pondu que le gouvernement consid�rait le 6 juillet comme "la date ultime (...) parce qu'il faut consid�rer la suite". "Si, le 6 juillet, les Corses disent oui, ils auront approuv� un principe, une direction, mais il restera � pr�parer le statut, et il faudra y travailler tout l'�t�, pour le discuter au Parlement � l'automne. Or, il y a une �ch�ance : l'objectif du gouvernement est d'engager les �lections territoriales en Corse et ailleurs � la m�me date", a-t-il expliqu�.
"Le gouvernement croit en ce projet, il y a urgence et une date a �t� annonc�e. On verrait dans un report une faiblesse de ma part et on imagine l'exploitation que certains en feraient". Toutefois, a-t-il soulign�, "le d�cret de convocation des �lecteurs devrait �tre sign� vers le 15 juin: il sera toujours possible d'y revenir si d'ici l� �tait apparue en Corse une situation (...) qui rende impossible de faire la consultation � la date pr�vue".
En d�autres termes, le gouvernement ne ferme pas la porte � une remise �ventuelle du r�f�rendum. "Ce que nous faisons avec la Corse, d'autres r�gions, si elles le souhaitent, pourront le faire", a poursuivi M. Sarkozy qui ainsi coupe l�herbe sous les pieds des �lus corses qui pr�tendaient que le r�f�rendum �tait un premier pas vers l�Ind�pendance. Il a pr�cis� que le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin ferait "conna�tre ses orientations pr�cises" probablement dans "la premi�re quinzaine de juin", "qu'il s'agisse des modes de scrutin ou des comp�tences". Le Premier ministre se prononcera aux alentours du 10 juin;. Quant aux comp�tences, des �claircissements seront donn�s d�but juin."
Nicolas Sarkozy sera en Corse d�s ce vendredi pour tenter de relancer des groupes de travail qui n�ont gu�re travaill� depuis sa derni�re venue. Il sera encore l� lorsque � sur les services publics, le gouvernement fera des annonces pr�cises vendredi et samedi �. Il est attendu dans l��le par les syndicats qui n�ont jamais autant mobilis� que ces derniers jours. Le ministre de l�int�rieur fid�le � son attitude juv�nile � savoir � je ne c�de pas devant la rue � risque fort de commettre un faux pas.
Politiquement � force de vouloir m�nager les uns et les autres, il va finir par m�contenter tout le monde. En d�clarant qu�en ce qui concerne les d�partements comme circonscriptions administratives de l'�tat, "ils seront maintenus, ainsi que les pr�fets, en Haute-Corse comme en Corse-du-Sud", il prend �videmment le risque de faire appara�tre son projet comme vider de tout caract�re novateur.
D�autre part, selon nos informations, les syndicats ont bien l�intention de peser dans le rapport de force avec le gouvernement et de faire conna�tre leur refus de la d�centralisation. Or, par un fait extraordinaire vendredi et samedi le ministre en charge de la d�centralisation et les opposants � cette politique vont se rencontrer dans la r�gion pilote relative � l�exp�rience de la d�centralisation. Les syndicats sont extr�mement pr�occup�s par un autre rapport de forces : celui qui se joue avec le syndicat des travailleurs corses, nationaliste. Ce syndicat, partisan comme la CFDT insulaire, de la d�centralisation est pour l�heure en marge d�un mouvement largement men� par des fonctionnaires et donc des agents pay�s par l��tat fran�ais. Dans certaines r�unions des responsables appartenant essentiellement � la CGT ont fait le calcul que quelques incidents lors de la venue de Nicolas Sarkozy n�auraient que des avantages. Si des manifestants sont bless�s, l��le se trouvera d�s le lendemain en gr�ve g�n�rale � l�appel des syndicats. Le ministre de l�int�rieur y perdra son image d�ouverture. Et cela pourrait �tre le petit d�clencheur d�un mouvement plus large encore qui touchera la France enti�re.
Nicolas Sarkozy prend des risques incontr�l�s afin de montrer qu�il n�est pas � homme � � baisser son froc �. Il confond son image personnelle et l�efficacit� de sa politique.
Le texte adopt� par l'assembl�e nationale avec les amendements int�gr�s
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