Toulouse: cherche-t-on � �touffer l�affaire Patrice Al�gre ?
May 24, 2003
Auteur: L'investigateur

Malgr� les pressions, les deux ex-prostitu�es ont maintenu avant-hier leurs accusations de viols commis par des magistrats via le r�seau Al�gre. Les avocats des deux anciennes prostitu�es le disent haut et fort : �On assiste � une technique discr�te mais obsc�ne pour d�stabiliser nos clientes et �trangler la v�rit�.� Me Catala, avocat de Fanny (les pr�noms des deux accusatrices sont faux) . Pourtant celles-ci ont non seulement r�it�r� leurs accusations mais elles ont donn� des d�tails plus que troublants sur les notables qu�elles accusent, les lieux et les circonstances.

Plus l�affaire avance et plus la th�se de Dominique Baudis sur le complot s��tiole. La personnalit�s des deux accusatrices d�abord plaide contre Dominique Baudis : Fanny, 30 ans, est aujourd'hui �m�re au foyer� et sans grands moyens. Patricia, 32 ans, est ouvri�re manuelle. On voit mal les chevaux de Troie de l�industrie pornographique dans des situations aussi pr�caires. De plus, ce sont les gendarmes de la cellule homicide 31 qui les ont trouv�es. Elles se cachaient en dehors de Toulouse dans le cadre de l�enqu�te sur Patrice Al�gre et des � morts � suspectes. Les r�v�lations de ces deux jeunes femmes ont permis que le procureur de la R�publique, Michel Br�ard,d�clenche une instuction le 15 avril, � l'issue d'une enqu�te pr�liminaire sur les frasques de ses pairs. On aurait aim� trouver dans l�Yonne un magistrat aussi courageux.

Fanny porterait encore les traces des tortures que lui ont fait subir ses � clients �. Elle n'avait que 17 ans et vivait de ce qui lui donnaient des grands bourgeois, des patrons ou des VRP qui la prenaient comme objet de plaisir.
Patricia avait �t� mise sur le trottoir de Toulouse en 1990.

Elles ont expliqu� comment Patrice Al�gre �r�cup�rait� des gamines en perdition pour les mettre sur le tapin, qu'il les �essayait� et les �corrigeait�. Elles ont � nouveau confirm� les �protections� polici�res dont b�n�ficiait Al�gre lui-m�me fils de policier qui se vantait d�avoir �t� serveur en 1987 � la caf�t�ria du commissariat. Elles ont donn� les noms des �flics des m�urs et des stups� de Toulouse. Elles ont d�crit comment elles �taient oblig�es de passer � la casserole et comme elles leur apportaient � �des enveloppes marron de 900 francs chaque semaine�.

Elles ont de nouveau d�crit l�assassinat de Line Galbardi qui avait trop parl�. Pour �faire un exemple�, Al�gre et son proxo l'ont tu�e sous les yeux de Fanny et Patricia. Patrice Al�gre, par ailleurs condamn� � perp�tuit� pour d'autres crimes, est mis en examen pour l'assassinat de quatre prostitu�es ou travestis, le viol d'une autre et le meurtre d'une vendeuse la plupart commis en 1992. Or les enqu�tes sur ces crimes ont �t� �touff�es ou pire ont abouti � de curieux constats de suicide contre toute �vidence. C�est dire l�importance qu�avait acquise Patrice Al�gre, le pourvoyeur en chair fra�che des notables de Toulouse.

Selon les d�clarations des deux anciennes prostitu�es, de nombreux hommes en vue participaient aux soir�es sado-maso dont certaines �tournaient mal�. Entendons par l� qu�il y avait mort de femmes. Fanny a d�clar� devant les juges que �des policiers venaient la chercher comme un d� dans son studio pour l'amener le soir, au palais de justice � des magistrats qui la prenaient de force dans les bureaux�.

Or Fanny a d�sign� sur photo ses violeurs et les lieux o� les magistrats la prenaient. Le plus troublant est qu�elle n�avait aucun moyen de conna�tre tous ses d�tails sans s�y �tre rendus. L�homme d�sign� comme � le pivot � et qui se pr�sentait sous le pseudonyme �Marcus� �tait alors substitut du procureur. Elle a �galement reconnu trois pontes de la cour d'appel et un pr�sident de chambre correctionnelle. Elle dit aussi avoir �t� emmen�e �dans une belle demeure pr�s du casino de Salies-de-Salat� pour des soir�es particuli�res, en pr�sence du surnomm� �N�nette�, haut plac� � Toulouse. Or selon des indiscr�tions � N�nette � pourrait avoir �t� le pseudonyme de Dominique Baudis sans que cela ait �t� prouv�.

L� autre notable mis en cause �tait le procureur adjoint de Matauban, Marc Bourragu�. Celui-ci a �t� oblig� de reconna�tre qu�il avait pris l�ap�ritif chez lui � Launaguet en 1991 avec Patrice Al�gre, alors �inconnu des services de police�. Il avait argument� en parlant d��un ami commun� qui l'avait amen�. Or on vient de d�couvrir que cet ami du substitut n��tait autre Gilles Pivi, ex-portier du Broadway, �une petite frappe plus ou moins dealer� selon les enqu�teurs. Comment un magistrat pouvait-il s��tre li� d�amiti� avec un homme qui fr�quentait le � milieu � et Patrice Al�gre ?

Pire : le VSD de cette semaine r�v�le une �coute t�l�phonique judiciaire du 7 novembre 1996 de Wafaa, call-girl d'un r�seau parisien d�mantel�, qui parle de Dominique Baudis comme d'un client �s�r� de Toulouse qui �monte une fois par semaine ou tous les quinze jours�.

La d�fense de Dominque Baudis men�e par l�avocat de Chirac, Me Szpiner, veut attaquer en diffamation l'avocate de Patricia, Me Hegoburu. Me Catala, d�fenseur de Fanny, d�nonce des pressions en tous genres pour �touffer l�affaire. Ainsi trois gendarmes ont supplant� sur ce dossier sensible le chef Roussel de la cellule homicide 31 celui qui a tout d�couvert: �Ces trois gendarmes s'appuient sur les policiers mis en cause pour faire passer les t�moins pour de dangereuses affabulatrices. On assiste � une tactique discr�te mais particuli�rement obsc�ne, � une tentative grossi�re pour d�stabiliser nos clientes, et pour �trangler la v�rit�.

a-t-on vers un nouveau scandale � la �mile Louis qui avait vu l�enqu�te tu�e dans l��uf pour cause de scandale probable ?

�2003 L'investigateur - tous droits r�serv�s