Et si on faisait passer des examens � nos d�put�s ? La question n�est pas gratuite, m�me si elle est quelque peu provocatrice. De plus en plus souvent, on est oblig� de constater que des repr�sentants du peuple, des �lus, qu�ils agissent en commissions parlementaires ou en s�ance pl�ni�re, ne connaissent pas leurs dossiers, ne sont pas assez pr�par�s et repr�sentent tr�s mal ceux qui les ont �lus pour l�gif�rer. Hommes ou femmes politiques � plein-temps, la majorit� de nos repr�sentants parlementaires sont accapar�s par une multitude d�activit�s, professionnelles, associatives, �lectorales. Ils commettent des erreurs d�appr�ciation, de jugement, s�engagent sur une voie qui est finalement le contraire de ce qu�ils pensent, arrivent parfois en r�union en esp�rant que leur voisin ou vis-�-vis proposera bien la solution qu�ils ignorent puisqu�ils ne connaissent pas la mati�re�
Quand on a suivi la vie parlementaire de pr�s, on ne peut qu��tre effar� et catastroph� par un �tat de fait de plus en plus inqui�tant. Les petits pays, qui comptent �videmment moins de d�put�s, voient encore le probl�me empirer, car ils ne peuvent gu�re se permettre des d�put�s silencieux, comme c�est le cas dans les pays plus grands.
Or, la situation d�un d�put� est comparable � celle d�un ministre. Sauf que ce dernier dispose, d�s qu�il acc�de � un minist�re dont il ne domine pas la mati�re, de conseillers de haute intelligence, de fonctionnaires qui connaissent leurs sujets sur le bout des doigts ; il ne doit pas se d�brouiller seul ou �paul� par un assistant polyvalent.
Nos d�put�s � des micros-trottoirs l�ont d�montr� � suffisance � sont parfois loin des r�alit�s de la vie quotidienne. Les travaux parlementaires soulignent qu�ils sont �galement souvent loin des r�alit�s de leur travail et de leurs dossiers. Et la situation n�a fait qu�empirer au cours de la derni�re d�cennie.
Jean Nicolas
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