Editorial: Descente aux enfers
Le Luxembourg s�enfonce de plus en plus dans un marasme de corruption, de n�potisme, de dysfonctionnements et de d�rapages en tous genres. Ceci n�est pas un simple constat, c�est une �vidence et si nos hommes politiques daignaient sortir de leur tour d�ivoire et �couter le bon peuple, ils verraient que la confiance de l�homme de la rue est descendue � un seuil inimaginable dans ce pays il y a encore quelques ann�es. La seule raison qui permet � nos dirigeants actuels de perdurer, c�est tout simplement que l��lecteur n�a pas le choix. C�est blanc bonnet et bonnet blanc, � d�faut de pouvoir voter blanc et de voir ce vote de protestation recens� et non pas fich� parmi les votes nuls.

La gestion du pays est pour beaucoup dans cette d�stabilisation de l�opinion publique : aujourd�hui comme aux temps forts de l�UEBL (l�Union Economique Belgo Luxembourgeoise), le Luxembourg est et reste toujours dans certains domaines �conomiques et politiques une colonie de la Belgique. Et n�arr�te pas de se livrer toujours corps et �me � ce pays qui ne lui veut pas que du bien.

La gestion des magouilles int�rieures y est pour encore plus. Personne ne comprend plus pourquoi de graves dysfonctionnements et gaspillages comme au Kirchberg, dans l�affaire Pei, dans diverses administrations, ne sont pas sanctionn�s ou du moins, stopp�s.

Le Luxembourg ressemble de plus en plus au Titanic en train de sombrer. Pendant que le capitaine Juncker danse sur le pont europ�en, ses lieutenants s�enferment progressivement dans leurs certitudes respectives et g�rent ce pays en direction de l�ab�me. La place financi�re se fait doucement vider de toute sa substance, l�harmonisation fiscale europ�enne est de plus en plus suspendue comme une �p�e de Damocl�s au-dessus de la t�te du Grand-Duch�, le secteur bancaire est en crise, ch�mage et faillites augmentent, le budget national est de moins en moins �quilibr� et les finances sont de plus en plus justes.

Et le pire : il n�y a pas de v�ritable alternative politique, car autant la gauche aujourd�hui dans l�opposition que le centre - droite aujourd�hui au gouvernement ont d�montr� leur incapacit� de g�rer le pays en temps de crise. Il est bien plus facile �videmment de diriger un pays � la richesse insolente qu�un pays en difficult�s. Mais c�est le fait que majorit� comme opposition continuent de danser et que la musique continue de jouer alors que le Titanic luxembourgeois prend l�eau de partout, qui effraye. Certes, Juncker et ses copains colmatent les br�ches tant bien que mal, mais ils attendent d�abord qu�il y ait une entr�e d�eau avant d�essayer de la colmater. Et � ce rythme l�, le pays est de plus en plus attir� vers les profondeurs du marasme �conomique et du monde trouble des fonds des �gouts. A un moment o� les bruits disant que le capitaine quittera bient�t le navire se font de plus en plus insistants !

Jean Nicolas


�2003 L'investigateur - tous droits r�serv�s