Editorial : L�hypocrisie fran�aise
Une grande et double discussion s�est engag�e en France et elle a pour origine� � L�investigateur �. Depuis que le quotidien parisien � Le Monde � avait jug� intelligent de r�pandre des rumeurs concernant les r�seaux d�informateurs de notre hebdomadaire et que Guy Birenbaum a repris ces racontars issus de cerveaux malades dans son r�cent bestseller, la discussion fait rage : un journaliste peut-il compter des policiers parmi ses informateurs ? Une r�flexion hypocrite et imb�cile que m�me le Luxembourg n�a jamais fait sienne !
Ce sur quoi les �minents sp�cialistes fran�ais s�interrogent en toute hypocrisie n�a effectivement jamais fait l�ombre d�une discussion ni au Luxembourg, ni dans d�autres pays voisins ou europ�ens. Le journaliste, du moins celui qui pratique le m�tier de l�investigation, a deux objectifs qui sont �galement des imp�ratifs, le second �tant obligatoirement valable pour tout journaliste, investigatif ou non :
1)rechercher l�information
2)contr�ler l�information
Or, les informations sont exclusivement issues du domaine politique, �conomique, social ou judiciaire, avec une pr�dominance de ce dernier secteur qui a non seulement son autonomie propre, mais qui se m�lange de plus en plus aux autres domaines. Il est donc indispensable, vital et in�vitable, que tout bon journaliste dispose de relations privil�gi�es et d�informateurs dans tous ces secteurs. Et donc �galement dans celui de la police et de la justice.
Pour v�rifier le bien fond� d�une information, la v�racit� d�un document, l�authenticit� d�un dossier, magistrats et policiers sont de pr�cieux alli�s objectifs. La v�rification n�ira pas sans eux !
Autre point de discussion : le journaliste ne se fait il pas manipuler par son informateur et a-t-il encore le droit de publier une information si celui qui la lui a transmise agit dans un autre but que celui de la transparence et de la v�rit� pures. La r�ponse est : oui, absolument ! Toute information transmise � un journaliste est bas�e sur une motivation qui va de la jalousie � la concurrence, de la vengeance � l�inimit�, de l�engagement politique au lobbying. Et alors ? La mission du journaliste est d�une part de contr�ler la v�racit� de cette info et d�autre part d�en informer le public. Et non pas de censurer la v�rit� en refusant de la publier parce que les motivations initiales de son informateur sont obscures ou carr�ment m�chantes. Exemple type : si un assassin d�enfant est � trahi � par son �pouse jalouse, la philosophie fran�aise voudrait qu�on ignore cette information parce que les motivations de l��pouse, qui veut se d�barrasser de ce mari encombrant, manipulent le journaliste. Raisonnement de foutaise !
Il faudra que nos chers confr�res fran�ais moralisateurs � outrance descendent rapidement de leur pi�destal nombriliste, car ils pr�chent le faux tout en pratiquant le contraire et s�isolent de plus en plus sur la sc�ne des m�dias europ�enne. Triste situation pour le pays jadis r�put� pour �tre le fleuron de la libert� d�expression�
Jean NICOLAS
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